Pour ce quinzième tome de l’Homme de l’Année, Jean-Pierre Pécau s’empare de la légende noire de Gille de Rais, qui fut Maréchal de France et combattit aux côté de Jeanne d’Arc pour nous raconter l’histoire de l’homme qui l’arrêta…

Sur les terres d’Anjou, de Poitou et de Bretagne, de nombreux garçonnets et fillettes disparaissent corps et âme… A la demande de Jean de Malestroit, l’évêque de Nantes, le Pape dépêche sur place le Chevalier Gwen de l’Hospital, le dogue des Lusignan qu’on dit renégat de la religion.

Peu à peu, aiguillés par l’évêque, ses soupçons se portent sur l’un des hommes les plus puissants du Royaume de France : le Seigneur de Rais… Quelles sombres secrets cachent-il derrière les sombres murailles du château de Tiffauges ?

L’Homme de l’Année se propose d’entraîner les lecteurs dans les coulisses de l’histoire pour nous conter le destin d’inconnus qui ont pris part à des évènements historiques… Pour ce présent opus, Jean-Pierre Pécau nous transporte en 1440, alors que le Baron de Rais n’avait plus que quelques semaines à vivre…

Son scénario s’avère on ne peut plus captivant et parvient à retranscrire toute la complexité du personnage de Gilles de Rais et à mêler avec habilité Histoire, légende noire et éléments romanesques, telle la fascination qu’aurait exercée la Pucelle sur le Baron qui serait devenu le pendant obscur de la lumineuse Jeanne. S’appuyant sur l’esprit affuté de Gwen de l’Hospital, l’auteur met en lumière la dimension éminemment politique du procès de Gille de Rais qui servit de modèle à Charles Perrault pour le personnage de Barbe Bleu. Son récit s’achève sur un twist aussi savoureux que vertigineux qui fait apparaître toute la richesse et la complexité du scénario…

Difficile de ne pas être séduit par le remarquable travail de Lajos Farkas. Précis et réaliste, son trait met en scène des personnages ambivalents et torturés dont il met en lumière la part de ténèbres. Son découpage précis renforce la dramaturgie du récit alors que les couleurs envoûtantes de
Jean-Paul Fernandez en soulignent avec finesse l’atmosphère malsaine et inquiétante…

Ce quinzième tome de L’Homme de l’Année nous entraîne en l’an de grâce 1440 dans les coulisses de l’arrestation de Gilles de Rais, qui était alors l’un des hommes les plus puissants du Royaume de France.
S’appuyant sur l’Histoire et sur sa légende noire, Jean-Pierre Pécau tisse un scénario délicieusement alambiqué mettant en scène un enquêteur dépêché par la papauté pour faire la lumière sur une sinistre affaire de disparition d’enfants… Sublimé par les couleurs de Jean-Paul Fernandez, les planches de Lajos Farkas immergent le lecteur dans cette époque obscurantiste éclairée par les flammes dansantes du bûcher de Jeanne la Pucelle…

- Vous l’avez bien connue ?
- qui ?
- la Pucelle.
- Ah, Chevalier, nul ne peut se vanter de cela. Mais elle m’a éclairé et guidé, comme l’Etoile du Berger les Rois Mages. Sans elle, je n’aurais rien été de plus qu’un reître, un dogue affamé… dialogue entre Gwen de l’Hospitl et Gilles de Rais