


Ratafia Delirium… Il y a comme un air de pléonasme dans le titre de cette série… Puisque
Ratafia est déjà en soit un gage de délires en tous genres… Un air qui ne manquera néanmoins pas de titiller par avance les zygomatiques des lecteurs de la série originelle crée par Nicolas Pothier et Frédérik Salsedo il y a de cela… outch ! Ca ne nous rajeunit pas tout ça… Il y a de cela quelques années… guère plus, mais pas moins… Pour amorcer cette série que l’on devine par avance joyeusement déjantée, le dessinateur reprend du service, pour notre plus grand plaisir… Mais trêve de bavardages, venant en au pitch (non, pas la brioche !)…
Quelque part, dans l’espace sidéral et sidérant, l’équipage du célèbre Kouklamoon (le Kouklamou de l’espâââââce !) débarque sur une planète sauvage et mystérieuses recouverte d’océans vaguement parsemés de petites îles dont l’une est censée abriter la mythique Source de Jouvence qui aiguise bien comme il se doit bien des appétits…
Trop chanceux, Gaspard a été désigné par le sort pour être le premier à goûter ce délicieux breuvage qu’il boit après quelques tergiversations ! A lui la jeunesse éternelle ! Mais si l’eau était claire et limpide, il y avait anguille sous roche ! Le pauvre Gaspard (« venu, calme orphelin, riche de mes seuls yeux tranquilles » comme l’écrivit Verlaine) se retrouve frappé par le mal blanc, une maladie terrifique et hautement contagieuse qui allait peu à peu décimer le pourtant vaillant équipage du Kouklamoon…
Et le temps presse d’autant plus que Romuald veut se rendre au plus tôt sur Bogda-9 pour y convertir ses précieux mais virtuels bitcogne en monnaies sonnantes et trébuchantes… avant que leur cours ne s’effondre !

Dès que mes yeux se sont posés sur la couverture de l’album, une phrase inspirée de Ridley Scott s’est imposée à mon cerveau : « dans l’espace, personne ne vous entendra hurler de rire »… Je la voyais déjà scintiller en lettre orangées comme accroche à ma future chronique… Car il était impensable que je ne me rue pas sur cet album pour le chroniquer tant j’apprécie le travail de Nicolas Pothier que je considère comme l’un des scénariste les mieux à même de reprendre les aventures d’un célèbre gaulois rusé et moustachu résistant encore et toujours à l’envahisseur romain mais que nous ne nommerons pas pour ne pas nous brouiller avec Didier Conrad… Oui… mais voilà, l’auteur ou les vils commerciaux avaient déjà détourné la citation d’Alien, m’empêchant par la même de la détourner à mon tour…
Très colère, j’ai donc décidé de ne pas écrire la chronique de cet album truffé de références déjantées et décalées aux grandes œuvres de l’Imaginaire, d’Albator (ben oui, le fameux corsaire de l’espace) à Robinson Crusoé en passant par l’espèce de ptéroïde (la bestiole d’Arzach), Star Trek, Star Wars, Igor et Grichka et même à une obscure série du neuvième art portant le nom d’un vin liquoreux remontant au XIIIe siècle et dont l’abus serait, dit-on, dangereux pour la santé (mais pas pour les zygomatiques !)… Pour ne parler que de celles des premières pages…
Terriblement rancunier, je ne parlerais pas non plus des jeux de mots irrésistiblement potaches et déjantés ou des situations aussi irrésistibles qu’improbables dans lesquelles vont se fourrer nos joyeux pirates de l’espace (un brin stupide) au cours de leur folle Odyssée (oui, Môssieur ! Odysée c’est un nom commun féminin , c’est pas moi qui le dit, c’est Robert !) digne de celle d’Ulysse (31 ?)…

Pour cette rocambolesque aventure spatiale, Frédérik Salsedo adopte un trait plus épuré que celui utilisé pour signer les premiers tomes de
Ratafia… C’est presque dommage tant nous avions apprécié son style si particulier… Mais il se dégage de ses planches une indéniable énergie et ses personnages, follement expressifs, participent pour beaucoup à l’ambiance déjantée qui règne dans l’espace comme jadis sur les océans…
Nicolas Pothier et Frédérik Salsedo entraînent le joyeux mais néanmoins déjanté équipage du Kouklamoon dans l’espace intersidéral pour une odyssée cosmique et irrésistiblement comique…
Ils vont devoir sillonner les quatre coins de la galaxie pour trouver le remède au terrible mal blanc plus contagieux que le rire qui affecte nos pirates de l’espââââââce…
Truffé de références débridées, de jeux de mots délicieusement potaches et de situations aussi improbable que joyeusement foutraques, ce premier tome amorcent une série tout aussi jubilatoire que l’est Ratafia… Sur l’océan comme dans l’espace, Ratafia, c’est un remède contre la morosité !…
L’herpès, c’est comme le fou rire, c’est super contagieux !un pirate du Kouklamoon