


Apprenti marmiton, Nuwan, complétant sa formation chez le puissant mage Waïwo, se rêvait être le premier mage-cuisinier… Par un malheureux concours de circonstances, le Danthrakon, un antique grimoire renfermant une puissante magie s’est déversé en lui, laissant les pages du livre vierge de toute écriture… Assisté de Lerëh et de Garwan, étudiants es magie, il va tenter de mettre un terme à ce qu’il considère comme une malédiction…
Mais les connaissances du grimoire attisent bien des convoitises… Le Duc Funkre, père très peu paternaliste de Lerëh, compte bien récupérer le Danthrakon, dût-il pour cela sacrifier Nuwan… Comble de malheur, ce n’est pas le seul à s’intéresser au grimoire ! Le sinistre et puissant Inquisiteur, veut mettre la main l’ouvrage et se lance à sa poursuite à bord de sa terrifiante Mygatule qui manipule les orages, accompagné de l’ambitieux et servile Didore…
Heureusement, il pourra compter sur l’intrépide Dreled qui va les tirer d’une bien mauvaise passe et sur l’immortelle Lerëh d’Aplemont, mère de Lerëh qui a un « léger » contentieux avec le Duc Funkre… Mais le Danthrakon, semblant doté d’une conscience propre, paraît désireux de préserver ce fragile corps dans lequel il s’est déversé en activant sa puissante magie… M’est avis que l’avenir de Nuwan ne vas pas être de tout repos…
Ce second tome de Danthrakon porte indéniablement la patte d’Arleston, créateur de
Lanfeust de Troy qui avait fait souffler sur l’heroic-fantasy un vent de fraîcheur revigorante et azimutée… On y retrouve sa capacité à esquisser en quelques pages un univers foisonnant plein de charmes et de magie… Et le fait est que le monde divisé en castes dominées par un par la Chambre des Arts Occultes, puissante assemblée de mages s’avère particulièrement intéressant et immersif…

Et il y a cette formidable galerie de personnages baroques et joyeusement barrés à laquelle l’auteur donne vie avec les talents de conteur que l’on sait… De grands méchants assoiffés de puissance et de pouvoir prêts à tout pour s’accaparer le puissant Danthrakon (y compris pour le Duc à trahir sa propre fille et trucider son compagnon d’infortune) ou de jeunes gens appelés à devenir des héros, bien malgré eux sans doutes… Parmi les personnages bin foutraques, nous décernons un prix spécial à Didore, disciple de l’inquisiteur qui, grisé d’être aux commandes de la Mygatule se prend, l’espace d’un instant, pour le maître du monde… Une scène vraiment irrésistible !
Le scénario est comme de coutume dynamique et entraînant mais, alors qu’on pensait que Nuwan était le personnage principal de l’histoire, ce présent tome semble placer Lerëh au centre du jeu, avec son énigmatique mère qui entre dans la danse… D’ailleurs, au final et comme le suggère le titre, n’est-ce pas tout simplement le Danthrakon le véritable héros de l’aventure, qui poursuit, mine de rien, ses propres desseins…
Comme à son habitude, Olivier Boiscommun nous livre des planches pleines de charmes et d’élégance. Son trait et son encrage souple est joliment rehaussé par les couleurs numériques du talentueux Claude Guth qui signait déjà celles de Lanfeust…

Le dessinateur met en scène des personnages très théâtraux, forçant le trait pour accentuer les expressions des différents personnages, renforçant par la même le comique de situation dans lequel excelle Arleston… Le soin apporté aux décors pose les contours d’un univers foisonnant de vie, conférant à la série une identité propre…
Arleston nous livre une nouvelle fois un délicieux cocktail mêlant avec une redoutable efficacité inventivité débridé, humour et heroic-fantasy…
Difficile de ne pas se laisser entraîner par ce récit d’aventure virevoltant riche en rencontres et en péripéties d’autant qu’il est porté par une galerie de personnage baroque et joyeusement foutraque et par le trait élégant et délicieusement théâtral d’Olivier Boiscommun…
Le cliffhanger laisse augurer un final détonnant… Rendez-vous en novembre pour la conclusion de cette trilogie jubilatoire qui ravira les amateurs des univers baroques et des récits dynamiques d’Arleston…
- Jeune homme, je souhaiterai juste récupérer une chose qui m’appartient légitimement… Le Danthrakon ! Je ne sais pas comment le grimoire est entré dans ton corps, mais la place de l’encre c’est sur du papier, pas dans des veines
- Le Danthrakon a choisi où aller, tu tiens à le mettre en rogne ?
- Un livre doit obéir à son propriétaire !
- Mais… C’est au mage Waïwo que cet ouvrage appartient !
- Votre Maître l’a racheté à une voleuse.dialogue autour du Danthrakon