Jean de Florette est mort en poursuivant son rêve. Ugolin a racheté à vil prix son domaine des romarins et a, « miraculeusement », retrouvé la source que son ami a cherché avec acharnement et qu’il avait lui-même obstrué. Son commerce des œillets est florissant, faisant de lui un homme riche… Son parrain, héritier de la fortune des Soubeyran, le presse de trouver femme pour perpétuer la lignée…

Mais Ugolin décline chacune des jeunes filles que le papet lui propose… En secret, il brûle d’un amour irraisonné pour la jeune Manon, la fille du bossu, qu’il a un jour aperçu danser nue dans les collines et qui depuis le hante… Mais Manon soupçonne Ugolin de ne pas être pour rien dans les malheurs qui ont frappé sa famille…

Après la saisissante adaptation de Jean de Florette, Serge Scotto, Eric Stoffel et Christelle Galland s’attaquent à présent au second volet de L'Eau des collines, incontournable drame romanesque de Marcel Pagnol…

Jean de Florette n’est plus mais on retrouve dans cet album la formidable galerie de personnages truculents et tragiquement humain imaginés par le cinéaste et romancier… L’Ugolin de l’album y est tout à la fois pathétique et touchant, en amoureux transi mais éconduit qui fait fortune avec ses œillets tout en se reprochant la mort du pauvre Monsieur Jean… Mort qu’il n’a pas souhaité mais qui n’est que l’aboutissement funeste de sa sordide machination pour mettre la main à vil prix sur les Romarins et leur précieuse source… Et il y a la fougueuse Manon qui grandit comme une herbe folle loin des jardins mal fréquentés et dont l’innocence et la candeur vont se muer en haine lorsque lui sera révélé la trahison d’Ugolin et la lâcheté des vilageois…

Il y a dans cette fresque provençale des motifs de tragédies grecque avec ces personnage animés par passions dévorantes et irraisonnée qui entraînent bien malgré eux vers leur destin sombres ou sublimes… Une fois encore, les auteurs ont su conserver la poésie et le verbe chantant de Marcel Pagnol ainsi que ce regard plein de douceur d’humanité qu’il portait sur chacun des personnages auquel l’auteur prête vie, fussent-ils la pire des crapules…

Les crayons de Christelle Galland insuffle cette part d’humanité à ces personnages accentuant leurs expressions pour faire poindre l’émotion comme un metteur en scène exigeant l’aurait fait pour ses acteurs… Dans le même temps, les pinceaux de Vincent Guillé baignent le récit de cette lumière si particulière qui nimbe les collines d’Aubagne…

Serge Scotto, Eric Stoffel et Christelle Galland s’attaquent à présent à Manon des Sources que Marcel Pagnol avait mis en scène en 1952 avant d’adapter son récit en roman avec L'Eau des collines…

Dix années ont passé depuis la mort tragique de Jean de Florette… Grâce à la source des Romarins, rachetés à vil prix, Ugolin fait fortune dans le commerce des œillets. Manon a bien grandi, loin du village et de ses histoires… mais le passé est en passe de la rattraper… Les acteurs sont en place pour l’ultime volet de cette saga familiale… La fille du bossu va pouvoir de venger des villageois dont l’égoïsme ou l’avidité ont causé la mort de son regretté père…

Ce premier opus de Manon des Sources est une remarquable adaptation d’un des chef d’œuvre intemporel de Pagnol que cette sympathique collection nous permet de découvrir… ou redécouvrir !

C’est tout de même extraordinaire que cette petite soit devenue si vite une personne… Et c’est vraiment choquant de danser ainsi toute nue dans la colline ! Des bousquetiers auraient pu passer, ou un braconnier des ombres.. Une fille nue, ça donne des idées, forcémment…Ugolin