Nathalie Joss est assistante sociale dans le collège où les frères Doutreleau étudient… Lorsqu’elle apprend que leur père a jeté le cartable du petit frère, élève brillant mais mutique, dans le puits de leur ferme, elle tente de rencontrer la famille mais se fait vertement rembarrer par la mère…
La nuit qui suivit, le gamin qui s’était levé pour aller aux toilettes remonte, affolé : par gestes, il fait comprendre à ses frères que ses parents ont prévu de le les tuer tous les sept… En deux temps trois mouvements, les voilà partis sur la route, marchant vers l’ouest pour atteindre l’Océan qui fascine tant leur plus jeune frère…
Alors que la police enquête sur leur disparition, au fil de leur rencontres et des étapes qui jalonnent leur folle odyssée, les frères Doutreleau progresse vers la grande bleue…
Avec audace et une dose inventivité follement rafraîchissante, Jean-Claude Mourlevat revisite le célèbre conte de Perrault, reprenant certains des motifs du conte pour nous tisser une histoire tout à la fois originale, touchante, sensible et poétique…
Contrairement au conte traditionnel, si le Petit Poucet entend bien ses parents leur parler de leur sinistre projet, c’est lui qui convainc ses frères de fuir avant qu’ils ne les mettent à exécution… Gamin chétif et mutique mais élève brillant, il rêve de voyages et d’horizons lointain… La complicité qui l’unit à ses six frères s’avère particulièrement touchante et qui plus est joliment retranscrite par le trait dynamique et formidablement expressif de Stedho alias Steven Dhondt, à qui l'on doit l'ébouriffant
Obscurcia (sur un scénario de David Boriau) ou le touchant
Adam Quichotte, récit muet et tendrement poétique… Ensemble, ils vont cheminer vers l’ouest, faire de bien jolies rencontres, vivre de rocambolesque aventures… et croiser un ogre contemporain…
Ce dessinateur flamand nous émerveille à chaque nouvel album, par la souplesse de son trait et sa capacité à adapter son trait au récit qu’il met en image… Retrouvant Maxe L'Hermenier avec qui il avait déjà travaillé sur le captivant
Fils de sorcières, il met en image avec une redoutable efficacité ce conte moderne porté par un découpage inventif et bougrement efficace, des cadrages qui dynamisent le récit de façon bluffante et une mise en couleur particulièrement lumineuse qui rend les trognes des gamins particulièrement irrésistibles…
A noter que l’album se referme sur un petit dossier pédagogique avec des questions pertinentes portant sur tant sur la compréhension fine que globale de l’album…
Maxe L'Hermenier signe une remarquable adaptation de l’enthousiasmant roman de Jean-Claude Mourlevat…
Avec cette fable sociale poétique et touchante formidablement mise en image par les crayons expressifs et les pinceaux délicats de l’impressionnant Stedho (alias Steven Dhondt), le scénariste revisite le Petit Poucet de Charles Perrault en transposant l’histoire à notre époque… Le lecteur repérera les motifs empruntés au conte que les auteurs réinterprètent avec audace et une inventivité follement rafraîchissante…
Tendre, poétique et pleins de charmes et de surprises, l’Enfant Océan est l’un de ces albums intergénérationnels qui nous rappellent à chaque page pourquoi on aime le neuvième art…
- La nature nous a arnaqué, ouais !
- Dire qu’on l’a envoyé à l’école pour toucher les allocations.
- Ses frères, eux aux moins ils ne se mêlaient pas d’apprendre ! Mais lui y faut qu’y frime avec ses airs de « je sais tout mais je ne parle pas » ! J’vais pas longtemps supporter son cirque. Le nez dans les cahiers, l’écriture soignée en tirant la langue et compagnie.Le père et la mère Doutreleau