États unifiés d'Amérique, 1861. Après l’assassinat d’Abraham Lincoln, Richard L. Clarks accède à la présidence et engage une politique d’expansion agressive vers l’Ouest.

Ancien chasseur de prime, Redford J. Randall s’est retiré du métier pour créer une société de convoyage et s’est taillé une sacrée réputation dans le métier… C’est pourquoi, après avoir vu un convoi militaire se faire massacrer, le gouvernement fait appel à ses services pour convoyer un engrais très attendu par les producteurs californiens… Quatre mille dollars pour convoyer des graines… Sans doute il y a-t-il quelque entourloupe là-dessous… Mais il en faut plus pour faire reculer Randall…

Voilà donc Redford J. Randall et sa fine équipe qui font route vers l’Ouest, avec leur précieuse cargaison à bord du Bulter, un véhicule blindé conçu par Miles, l’homme à tout faire de la compagnie… Commence alors un voyage particulièrement dangereux vers San Francisco…

Après avoir sévit dans plusieurs Doggybags, David Hasteda continue de revisiter la culture populaire des U.S.A. en signant un western uchronique à la sauce spaghetti…

Avec un prologue présentant le personnage central du récit, un générique particulièrement graphique et un découpage alternant des plans larges et resserrés évoquant les cadrages virtuoses d’un certain Sergio Leone, c’est clairement du côté du western italien qu’il faut chercher les inspirations du scénariste, avec en filigrane une dénonciation en règle du génocide indien perpétré par les américains et du cynisme de ses dirigeants… David Hasteda joue avec un plaisir communicatif avec les codes du genre, les tordants à sa convenance pour créer son western aux saveurs uniques…

Composée de membres très hétéroclites, sorte ancêtres de l’Agence Tout risque (avec le même genre de relations tortueuses !) la joyeuse bande constituant la Randall Delivery s’avère particulièrement sympathique… Du cowboy ténébreux au gamin noir accompagné de sa hyène, du colosse indien en passant par la propre fille de Randall, chacun a son petit caractère et ses petits travers qui les rendent aussi charismatiques qu’attachants… Les antagonistes sont à leur mesure, avec de véritables salopards, qu’ils siègent à la Maison Blanche ou dans l’Ouest sauvage…

Nouveau venu dans le neuvième art, Nikho fait montre d’un indéniable talent dans la mise en scène… Puissamment composées, ses planches sont d’une redoutable efficacité… Le dessinateur fait montre d’une certaine virtuosité pour placer son œil et sa caméra de façon à accentuer la tension, à temporiser ou au contraire à dynamiser l’action… Son trait anguleux est une petite merveille d’efficacité et son ancrage particulièrement subtil est sublimé par une mise en couleur qui joue avec maestria avec les ombres et les lumières…

Si on met de côté Six-Gun Gorilla qui n’en est pas vraiment un, Horseback 1861 est le premier véritable western publié par Ankama…

Après avoir signé plusieurs courts récits dans les jubilatoires Doggybags, David Hasteda nous propose un western spaghetti uchronique jouant brillamment avec les codes du genre…

Remarquablement mis en musique par le trait anguleux et les couleurs lumineuses de Nikho qui fait montre de sa virtuosité avec ce premier album, ce western rythmé et percutant ravira les amateurs du genre…

- Les propriétaires locaux ? C’est lui qui est loco ! Quatre mille dollars pour transporter des graines.
- Ouaip, Emmings est à côté de la plaque ! Rien à faire de la propagande de l’Oncle Clarks, seuls ses billets comptent.dialogue entre Daniel « Ripp » Lockwood et Redford J. Randall