Fiche descriptive
44€90 Chroniques |   |
onirique-punk
        Dans Imaginarium, les joueurs incarnent des machinistes découvrant son nouveau métier au cœur même de l’onirique Manufacture de Rêves où s’élaborent les songes les plus fous… Ils devront rivaliser d’audace et d’inventivité pour collecter des ressources, réparer des machines, engager des ouvriers, réorganiser leur atelier et réaliser de mirobolants contrats ! A chacun de faire ses preuves pour rentrer dans le très select Ordre des Grands Machinistes !Wahou ! Que ce jeu est somptueux ! La boîte est à elle seule une invitation au jeu et au voyage onirique avec son illustration fantasmatique semblant tout droit sorti… d’un rêve ? Felideus Bombastis, à qui l’on doit les délicieuses illustrations de Cap'taine Carcasse (un jeu excellent de Derek Paxton, Leo Li et Chris Bray) a su créer tout un univers sublime et foisonnant, faisant preuve d’une imagination débridée et d’un impressionnant talent…Figurant la manufacture des Rêves et ses nombreuses salles, le plateau principal du jeu est une petite merveille de composition ! Chaque élément y trouve sa place de façon parfaitement cohérente, telle cette rivière de carte Machine reconvertie en tapis roulant… Quelle excellente idée d’avoir rangé les ressources dans une boîte s’intégrant parfaitement au plateau ! (tiens, pourquoi ne pas y avoir intégré les points de victoire ?). C’est merveilleusement beau et pleinement fonctionnel ! La cohérence de l’ensemble facilite indéniablement la mise en place du jeu alors que les paravents permettent à chaque joueur d’avoir un aperçu détaillé des différentes phases du jeu, tout en abritant ressources et points de victoire du regard de collègues trop curieux… Les cartes Machine foisonnent de détails et d’informations tout en restant parfaitement lisible, ce qui constitue en soi un petit exploit… Rien n’a été laissé au hasard, pas même les petits tampons autocollants se collant sous les plateaux individuels pour qu’on puisse aisément y glisser les cartes… Même le nom des différentes Machines, joyeusement loufoques, est une invitation au rêve ! C’est indéniablement dans ces petits détails qu’on reconnaît les grands éditeurs ! Et il y a ces figurines 3D d’inspiration steampunk tout juste somptueuses! Evidemment, nous pourrions, comme à notre habitude, râler un peu sur l’absence de thermoformage… Mais le matériel est tellement merveilleux qu’on ne s’y attardera même pas… Ou alors sans en avoir l’air, pour ne pas faillir à notre réputation…  En un mot comme en cent : le matériel est tout à la fois somptueux et foisonnant et donne clairement envie de se faire employer dans cette fabrique de rêve… Le livret de règles (20 pages dont 6 détaillant les différentes cartes) est dense et pourra inquiéter les joueurs occasionnels peu rompus à la lecture de règles… Mais, étant tout à la fois bien écrite et bien organisée, sa lecture s’avère particulièrement fluide… et bien amusante puisque de courts textes accompagnent chaque rubrique et viennent développent le background du jeu de façon irrésistible et savoureuse… Passé la première lecture et aidé du texte figurant au dos des paravents, le jeu s’explique de façon relativement aisée… Contenu de la boîte : un plateau central figurant la Manufacture des Rêves, 60 cubes Bois, 40 cubes Cuivre, 30 cubes Cristal, 70 gemmes Charbonium, 11 pions, 5 ressources, 65 points de victoire (de valeur 1,3 et 5), 61 cartes Machine, 13 cartes Assistant, 14 tuiles Projet et, pour chacun des 5 joueurs : 1 paravent, 1 plateau Atelier, 1 (somptueuse) figurine, Mise en placeLe matériel s’avère si bien conçu que la mise en place s’avère particulièrement fluide : chaque joueur reçoit un Atelier au hasard ainsi que les cartes et ressources y figurant. Il choisit un paravent et place la figurine associée sur l’escalier (Piste d’Initiative) au rang figurant sur l’Atelier… Le reste du matériel est posé à sa place sur le plateau (les cartes Machine dévoilées sont placées dans l’ordre décroissant)… L’usine à rêve peut démarrer ! Déroulement Chaque manche se déroule en 3 phases distinctes :
Fin de partie On procède à un décompte de majorité pour chacune des 4 ressources. Le ou les joueurs possédant la majorité marque 2 points supplémentaires… Le joueur totalisant le plus de points remporte la partie et devient membre de l’ordre… En cas d’égalité, le joueur totalisant le plus de points sur les Machines réparées remporte la partie… Nous sommes clairement tombés sous le charme du matériel étrange et envoûtant d’Imaginarium… Le jeu allait-il être à la hauteur de ce superbe matériel ? Brisons-là le suspens : oui, clairement oui ! Si les différents rouages du jeu semblent de prime abord complexes, ils s’imbriquent si parfaitement les uns aux autres que la mécanique se trouve être parfaitement huilée et cohérente… Bien sûr, il faudra plus d’une partie pour en apprécier les subtilités, la richesse et la profondeur… Largement plus de deux même… Un jeu qui vend du rêve Comme le dit un vieux proverbe onirique : « le charbonium est le nerf de la manufacture»… Sorte de monnaie minérale, il conditionne l’acquisition de Machines et d’Assistants et donc, par ricochet la réalisation d’Objectifs, source principale de points de victoire…La mécanique de réservation des Machines s’inscrit dans une veine classique (avec un coût variant en fonction de leur position) mais indéniablement efficace… D’autant que de la position de la figurine sur le plateau dépendra l’initiative du tour suivant… Et il peut être intelligent de décider de se placer sur une position plus onéreuse afin d’entamer le tour suivant en premier et avoir un plus large éventail de choix… cruel dilemme en vérité… La possibilité de combiner (presque) à loisir les machines réparées offrent de vertigineuses options, permettant à chacun d’optimiser au mieux ses productions et de créer de savoureux combos… Même s’il faudra parfois faire le ménage, se débarrasser de Machines désormais obsolètes, engrangeant au passage ressources ou point de victoire… Cela prend du temps mais sans une sérieuse organisation, l’atelier devient vite un joyeux bordel !Pour compliquer le tout et augmenter l’éventail des possibles, les auteurs, un brin facétieux, ont ajoutés les Assistants qui offrent d’intéressants avantages pour des coût parfois exorbitants… Mais largement compensés ! Le nombre d’Assistant étant limité à 3, leur acquisition doit être savamment mesurée afin de ne pas regretter ses choix qui sont autant d’option de développement… L’obligation de choisir deux actions consécutives s’avère quant à elle tout juste diabolique ! Mais cette savoureuse et malicieuse contrainte rend la gestion et la planification plus riche et profonde encore. Mais tous ces subtils mécanismes ne doivent pas faire perdre de vue que l’objectif est d’engranger les points de victoire permettant de la décrocher... la victoire ! Et le centre névralgique de ces points de victoire réside dans les contrats qu’il faut s’efforcer de réaliser et non dans la construction de machines et l’optimisation de la place disponible dans l’atelier ! Un sacré brise-neurones en perspective ! Mais quel pied de parvenir à dompter la bête onirique! Passé la première partie, on pourrait se dire que le jeu ne propose pas d’interaction et que chacun joue dans son petit coin… Mais au fil des parties, alors qu’on devient un bricoleur chevronné, on comprend qu’il n’en est rien... On peut se développer en entravant subtilement les plans des autres bricoleurs, en empêchant un joueur trop entreprenant de récupérer telle ou telle machine qui lui permettrait de réaliser trop facilement un contrat… De plus, la prime offerte au premier joueur réalisant un contrat induit une jubilatoire tension et une course effrénée au point… Car bien souvent la victoire se décide dans un mouchoir et un PV perdu ne se rattrape plus ! (pour paraphraser une magnifique chanson de Serge Gainsbourg dont nous célébrons tristement le trentième anniversaire de la disparition… Seras-tu trouvé laquelle ? hum ?)Le tirage aléatoire des différents contrats confère à chaque partie une saveur unique et l’ordre des Machines et des Assistants obligent les bricoleurs à adapter leur stratégie et à intégrer ces nouveaux paramètres dans leur planification… Chaque atelier (le plateau personnel) est unique et propose un setting de ressources différent des autres… Aux joueurs de faire entrer ces paramètres dans leur développement pour en tirer le meilleur parti… L’ensemble de ces petits mécanismes assurent un excellent renouvellement du jeu et offre de multiples possibilités d’expérimenter des stratégies diverses et variées… Un pur régal ludique ! Une variante ingénieuse et indolore introduisant des saboteurs pouvant entraver les actions de son adversaire rend le jeu bougrement intéressant à deux joueurs, offrant des sensations de jeu subtilement différentes… Le nombre de contrats variant en fonction du nombre de joueur, Imaginarium s’avère passionnant et tendu et ce quel que soit le nombre de joueurs…  Imaginarium est un jeu de gestion familial particulièrement envoûtant.On tombe tout d’abord sous le charme de ce matériel merveilleux et des somptueuses illustrations de Felideus Bombastis avant de découvrir la mécanique faussement complexe du jeu… Passé la phase de découverte, sa profondeur et sa malicieuse subtilité se révèlent et l’ensemble des mécanismes s’imbrique parfaitement pour former un tout très cohérent, rendant le déroulé des parties particulièrement fluides… Florian Sirieix (What's Missing?, Cowboy Bebop - Space Serenade…) s’associe à Bruno Cathala (qu’on ne présente plus) pour créer une petite merveille onirico-ludique dont on ne se lasse pas… Aussi, n’hésitez pas un seul instant et enrôlez-vous ! La Manufacture des Rêves a besoin de vous !  On aime... le matériel merveilleusement somptueux la dénomination des Machines l’univers onirique distillé par les pinceaux de Felideus Bombastis les choix limités mais cruellement cornéliens la richesse et la profondeur qui se dévoile au fil des parties les interactions à fleuret moucheté On n'aime pas... une première partie déroutante (mais les suivantes…)
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