Fiche descriptive Histoire Retour de flammes Tome 2 Laurent Galandon Alicia Grande Elvire De Cock Glénat 24 Février 2021 14€95
9782344032435 Chroniques |
Paris, 1941. Un pyromane s’attaque aux films allemands projetés dans la capitale occupée en mettant le feu aux bobines dans la cabine de projection avant de prévenir les autorités… La Gestapo met la pression sur les supérieurs du commissaire Engelbert Lange pour qu’il identifie et arrête au plus tôt le coupable tout en menant l’enquête de son côté… Parallèlement, Lange tente d’élucider le meurtre d’une danseuse qui caressait l’ambition de devenir actrice… Mais cette affaire fait ressurgir de douloureux souvenirs chez le policier, hanté par le fantôme de sa mère qui l’a abandonné enfant pour une carrière hollywoodienne… La passion du cinéma Avec la la Parole du Muet, c’est la seconde fois que Laurent Galendon utilise le cinéma comme moteur à un récit élaboré avec autant de soin que de passion…Solidement documenté, son diptyque nous propose une ballade envoûtante et troublante dans les coulisses interlopes du cinéma sous l’occupation… Aux détours de l’enquête du commissaire Lange, on croise des grandes figures du septième art qui ont frayé avec l’Allemagne nazie et on découvre des pans de l’histoire du septième art méconnus du grand public : celle de la Continental-Film, société de production entièrement financée par des capitaux allemands et dirigée par l’ambigu Alfred Greven qui, bien que nommé par Josef Goebbels lui-même, contournera plus d’une fois ses directives… ou la spoliation des bobines de films par les autorités allemandes qui, après avoir interdit la projection des films antérieur à 1937, ont purement et simplement confisqué certains films pour les acheminer vers l’Allemagne pour les détruire ou les archiver… Œuvre d’art, arme de propagande comme de résistance, le cinéma est tout cela à la fois, et plus encore en temps de guerre… Le rideau tombe sur un polar envoûtant qui nous entraîne dans les coulisses du septième art… Porté par une galerie de personnages foisonnantes particulièrement bien écrits, l’enquête proprement dite s’avère tout aussi passionnante que bien ficelée… Jouant les équilibristes entre ses supérieurs, la Gestapo et ses convictions, hanté par le fantôme de sa mère qui l’a abandonné enfant pour embrasser une carrière d’actrice, le commissaire Engelbert Lange s’avère être un personnage complexe et bougrement attachant qui prend des libertés avec son intégrité pour défendre une conception très personnelle, mais très humaniste, de la justice… Et le plan qu’il échafaude pour permettre à tout un chacun de sortir par le haut de cette sombre affaire est une petite merveille d’inventivité… Et c’est vraiment à regret qu’on quitte un tel personnage…Si on connaissait le talent de scénariste de Laurent Galendon, talentueux scénariste à qui on doit notamment l’Envolée Sauvage (dessiné par Arno Monin) ou le captivant A Fake Story (avec Jean-Denis Pendanx), Retour de Flammes marque clairement les débuts d’une dessinatrice particulièrement prometteuse… En voyant ses cadrages incisifs, son découpage fluide et efficace, sa capacité à donner vie à des personnages très différents ou à retranscrire l’atmosphère du Paris occupé, il est bien difficile de croire qu’elle signe là son tout premier récit de bande-dessinée… Il faut dire que les couleurs subtiles et délicates d’Elvire De Cock mettent clairement son trait en valeur… Mais c’est clairement une dessinatrice dont nous suivront le travail avec attention… Avec cette Dernière Séance, Laurent Galandon et Alicia Grande referment leur passionnant diptyque qui nous entraîne le Paris occupé des années 40… Solidement documenté et orchestré avec maestria, ce polar pointe ses projecteurs sur des zones d’ombre de l’histoire du cinéma français pour suivre l’enquête du commissaire Engelbert Lange qui tente d’élucider une mystérieuse affaire d’incendies frappant plusieurs cinémas proposant des films allemands tout en tentant de faire la lumière sur le meurtre d’une jeune danseuse qui rêvait de devenir actrice… Construit autour d’un personnage complexe et attachant hanté par les fantômes de son passé, le scénario de Laurent Galandon est passionnant de bout en bout et nous réserve bien des surprises et des rebondissements… Signant sa première série, Alicia Grande fait déjà montre d’un sens de la mise en scène aiguisé et d’une saisissante capacité à retranscrire les émotions de ses personnages alors que la colorisation d’Elvire De Cock est comme de coutume somptueuse… Un récit passionnant, incontournable pour tout amateurs de polars historiques bien ficelés et les amoureux du septième art… - Madame Feuillère… Est-il courant qu’un producteur demande à ses comédiens d’être leur larbin ? Et la grande actrice aux 40 films n’a-t-elle pas honte de tourner dans des œuvres allemandes ?
|
||||