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Sous les galets, la plage
Sous les galets, la plage



Fiche descriptive

Roman Graphique

Pascal Rabate

Pascal Rabate

Pascal Rabate

Rue de Sèvres

17 Novembre 2021


25€

9782810201112

Chronique
Sous les galets, la plage
Liberté, j’écris ton nom

Loctudy, septembre 1963, la station balnéaire se vide de ses derniers résidents estivaux. Seuls Albert, Francis et Edouard, futurs étudiants prolongent leurs vacances en attendant de commencer chacun de brillantes études supérieures devant les mener vers de prestigieuses destinées toutes tracées.

Détachés de l'autorité familiale, ces fils de bonne famille comptent bien profiter de cette liberté pour vider quelques bouteilles et vivre de nouvelles expériences. Un soir sur la plage, ils font la connaissance de Odette, jolie jeune fille sans attache familiale qui saura s'y prendre pour les contraindre à participer aux cambriolages des résidences secondaires voisines.

Bien que manipulé, Albert le futur gradé militaire, en tombera amoureux et prouvera à la jeune détrousseuse professionnelle que ses sentiments sont sincères et qu'il est prêt à changer de vie pour elle.

Mais dans ces familles bourgeoises et patriarcales, on ne fréquente pas n'importe qui, on ne déshonore pas sa famille et on rentre dans le rang quelles que soient les méthodes employées. Les plus inhumains ne sont pas toujours ceux que l'on croit.
un chef d'oeuvre!


Liberté, j’écris ton nom
Sous les galets, la plage, planche de l'album © Rue de Sèvres / RabateLoctudy, septembre 1963. La période estivale s’achève et la station balnéaire se vide de ses derniers résidents… Alors que leurs parents respectifs sont repartis travailler, Albert, Francis et Edouard prolongent leurs vacances avant d’entamer les brillantes études supérieures auxquelles leurs familles bourgeoises les prédestinaient.

Ils en profitent de ces quelques jours de liberté en puisant dans la cave de leurs parents quelques grands crus… Une nuit, alors qu’ils buvaient sur la plage, les trois copains font la connaissance d’Odette qui, après les avoir salués, ôte sans vergogne ses vêtements avant d’aller se baigner, nue, et d’inviter les trois garçons à la rejoindre…

Quelques jours après, Albert la recroise par hasard et l’invite à venir dîner chez lui. Après réflexion, elle accepte l’invitation et Francis et Edouard la voient incrédule débarquer dans la maison des parents d’Albert… Après quelques bouteilles, elle leur propose de profiter de l’absence des voisins pour aller visiter les maisons des plus riches et des plus cons… Edouard et Francis ont les mains baladeuses et, arrivés dans la maison cossue des Rongis, Odette demande aux garçons d’aller dans le lit conjugal, de se déshabiller et de l’attendre… ce qu’Edouard et Francis font sans hésiter alors qu’Albert préfère rester en bas…

Ils l’ignorent encore mais leur destin s’apprête à basculer, irrémédiablement…


Sous les galets, la plage, planche de l'album © Rue de Sèvres / Rabate
Une tragicomédie pleine de tendresse et de mordante lucidité
Orfèvre des sentiments, Pascal Rabaté nous entraîne une fois encore dans une histoire simple et sans fioritures qui fait la part belle à l’humanité de ses personnages, dans tout ce qu’elle a de plus beau, de plus tragique et, aussi, de plus pathétique…

Dans sous les galets la plage, l’auteur se propose de nous raconter les dernières vacances insouciantes d’un jeune homme destiné à suivre les traces de son père et faire une brillante carrière d’officier dans l’armée… Mais sa route bien tracée, avec Saint-Cyr pour horizon, va croiser celle d’une jeune femme libre et indépendante, sans racines et sans attaches, qui vit de menus larcins avec Marius, son oncle brocanteur et cambrioleur, et Edmond, son complice qui devint orphelin à l’âge de trois ans et dont l’enfance fut brisée en mille morceaux par de parfaits salopards. A travers ces trois marginaux, le scénariste esquisse en creux un portrait lucide et mordant de la bonne société bourgeoise patriarcale qui évoque, par certains aspects mais avec plus de douceur cependant, l’œuvre d’un Claude Chabrol.

Pascal Rabaté pose un regard plein de tendresse sur ces trois marginaux dont les idées anarchistes n’ont rien à envier à celles de Alexandre Jacob qui servit de source d’inspiration à Arsène Lupin et auquel l’auteur fait directement référence… Avec la sensibilité qui le caractérise, il met en scène le sentiment amoureux qui unit Odette (ou Juliette ? mais qu’importe son prénom pourvu qu’ils aient l’ivresse !) à Albert et qui va faire sortir le jeune homme des rails qu’avaient posés pour lui ses parents, en se souciant peu de ses désirs et de ses aspirations de leur fils…

Sous les galets, la plage, planche de l'album © Rue de Sèvres / RabateConstruit avec sensibilité et intelligence et retranscrivant avec finesse les émotions de chacun des personnages, le scénario s’avère particulièrement entraînant et indéniablement bouleversant de justesse… d‘autant que l’auteur fait montre d’un indéniable talent pour l’écriture des dialogues qui semblent fluides et spontanés alors qu’ils ont été ciselés avec un soin confondant… Mais ses silences s’avèrent tout aussi éloquents et donnent à voir et à ressentir tout autant que ses mots…

Comment ne pas être séduit par le dessin élégant, sensuel et épuré de Pascal Rabaté dont le trait plein de douceur impressionne dès la somptueuse couverture où l’on devine l’affection que se porte les deux jeunes amants que l’on voit tendrement enlacés. Composées avec art, les planches de l’album sont toutes magnifiques et certaines scènes nous offrent de purs moments de grâce et de bonheurs simples que l’on se prend à contempler avec une douce et troublante mélancolie. Difficile de comprendre par quelle mystérieuse alchimie l’auteur parvient à retranscrire avec une facilité désarmante les émotions qui traversent les différents acteurs de cette tragi-comédie et à nous les faire ressentir avec une telle acuité. Du grand art, assurément.

Sous les galets, la plage, planche de l'album © Rue de Sèvres / RabateChaque nouvel album de Pascal Rabaté est un enchantement graphique et narratif…

Détournant avec malice le célèbre slogan de mai 68, Sous les galets la plage nous conte l’histoire d’amour impossible entre jeune voleuse libre et sans attaches et le jeune fils d’une famille bourgeoise promis à un bel avenir. La bouleversante rencontre du jeune bourgeois étouffé dans le carcan de son éducation corseté et de la jeune femme élevée par les idées libertaire de son oncle anarchiste allait bouleverser leurs certitudes et leur vie…

L’auteur n’a pas son pareil pour retranscrire avec une rare justesse les sentiments de ses personnages dont chacun s’avère si remarquablement bien écrit qu’il en parait presque vivant. Portée par le dessin sensuel et épuré de Pascal Rabaté, les planches s’avèrent somptueuses et certaines scènes nous offrent de purs moments de grâce et de poésie…

Sous les galets la plage est un petit bijou de tendresse et d’humanité qui fait partie de ces albums rares et précieux qui nous rappellent pourquoi on aime la bande-dessinée…


- Tu n’es pas sur la photo, tu peux te tirer.
- Je pourrais vous dénoncer… Si je participe, je ne pourrais plus…dialogue entre Odette et Albert

Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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