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Shelley
Maudit sois-tu



Fiche descriptive

Fantastique

Maudit sois-tu

Tome 3

Philippe Pelaez

Carlos Puerta

Carlos Puerta

Ankama

14 Janvier 2022


15€90

9791033512967

Chroniques

En 1816, sur les bords du Lac Léman, la jeune Mary Shelley s'éprend du médecin de Lord Byron, l'incroyable John Polidori.

Ce dernier a réussi, avec le lieutenant Joseph Burton et le docteur Robert Darwin, à perfectionner les expériences d'Aldini : redonner la vie à des tissus morts en y diffusant un courant électrique.

Mais lorsque Mary le rejette, Polidori sombre dans la folie…
un excellent album!


Pardonnez nos offenses
Maudit sois-tu, planche du tome 3 © Ankama / Puerta / PelaezJoseph Burton, le docteur Robert Darwin et John Polidori poursuivent les sulfureuses recherches amorcées par Giovanni Aldini et tentent de redonner la vie à des tissus morts en y diffusant un puissant courant électrique grâce à des piles volta.

Défendant avec son époux les préceptes de l’amour libre, Mary Shelley vit une brève mais intense passion avec John Polidori, médecin personnel de Lord Byron. Mais, sous l’emprise du laudanum, Percy s’emporte et défie son rival en duel. Pour leur ami, Lord Byron, l’issue du combat ne fait aucun doute car l’homme n’est pas seulement un brillant médecin, il est aussi un duelliste hors pair. Tous trois élaborent un stratagème pour humilier le docteur et le pousser à fuir. Pour sauver son époux, Mary va jouer les Agrippine, sans savoir qu’elle provoquera l’ire de Polidori et l’abandonnera entre les bras de Dame folie…

Pourtant, quelques années plus tard, alors que son fils William se meurt, elle va le retrouver à Rome pour le supplier de le sauver…


l’amour aux origines du mal
Avec Shelley, Philippe Pelaez clôture son sombre triptyque qui nous entraîne à rebours dans une malédiction dont il nous a déjà conté la conclusion se déroulant de nos jours dans le premier opus du dytique. Avoir raconté l’histoire dans l’inverse de l’ordre chronologie est un procédé narratif audacieux qui confère une force et une intensité peu commune à ce récit tourmenté qui mêle personnages historiques éminemment romanesques et figures fictionnelles issues de la littérature avec maestria…

Maudit sois-tu, planche du tome 3 © Ankama / Puerta / PelaezLe scénario alambiqué de ce troisième et dernier tome s’appuie sur une base historique solide. Mais, pour en accentuer la dimension dramatique du récit, Philippe Pelaez n’hésite pas à revisiter et à tordre certains événements clefs de la vie de Mary Shelley, leur conférant une cohérence vertigineuse. Ainsi, éclairée par sa plume ténébreuse, le tragique épisode de la fausse couche de l’autrice de Frankenstein ou le Prométhée Moderne semble plus crédible même que la réalité des faits. Et sa savoureuse théorie sur la mort de Percy Shelly à bord de son Ariel rend sa tragique disparition plus romanesque encore qu’elle le fut en réalité. Quant à l’amour supposé que voue John Polidori à Mary Shelley, il est le véritable moteur de l’histoire et ne fera qu’accentuer les malheurs qui lacèrent l’âme de l’écrivaine…

Tout en tissant un récit aussi fascinant qu’envoûtant, le scénariste compose un saisissant portrait de personnages complexes et tourmentés dont les écrits ont marqué leur temps et l’histoire de la littérature fantastique : de Mary Shelley et son Frankenstein en passant par Polidori qui a créé la figure du vampire à partir d’un brouillon de Byron… Une fois l’album refermé, on n’a qu’une envie : se replonger dans la lecture des deux premiers tomes pour voir comment les drames du passé éclairent d’une lumière nouvelles les tragiques évènements qui y sont relatés.

Mais si on est littéralement emporté par l’histoire qui nous est contée, le formidable travail de Carlos Puerta dont le talent irradie dès la couverture de l’album n’y est pas étranger. Il se dégage de son dessin réaliste et expressionniste une puissance peu commune. Avec ces hachures et ce saisissant travail sur la lumière évoquant les gravures d’antan, sa technique même ancre accentue l’ancrage du récit dans ce début de XIXe siècle. Reprenant le crayonné des couvertures, le (trop) petit dossier refermant l’album donne la mesure du talent de l’artiste… et on ne peut que regretter qu’il n’existe pas une version en noir & blanc de la série tant nous sommes admiratifs du travail de l’artiste espagnol, sans rien enlever à ses couleurs envoutantes qui contribuent à poser cette atmosphère délicieusement oppressante qui baigne l’album et accentue la dramaturgie et le romantisme du récit.

Maudit sois-tu, planche du tome 3 © Ankama / Puerta / PelaezPhilippe Pelaez referme son triptyque romantique et romanesque mêlant faits et personnages tirés de la littérature et de grands nom de la littérature qui ont marqué leur époque.

Le scénariste a construit son histoire autour du personnage de Mary Shelley, immortelle autrice de Frankenstein ou le Prométhée Moderne dont l’ombre plane sur l’album alors que de sulfureux scientifiques cherchent à poursuivre les expériences de Giovanni Aldini sur le galvanisme, faisant fi de toute morale pour parvenir à leurs fins. Alors qu’elle est ravagée par la perte de ses enfants, Mary ne voit pas que l’amour irraisonné que lui porte John Polidori allait faire de sa vie un champ de ruines…

Le formidable dessin de l’impressionnant Carlos Puerta sublime cette histoire qui tord la véracité historique pour accentuer la dramaturgie du récit et proposer une construction narrative aussi envoûtante que vertigineusement cohérente.

Maudit sois-tu est une œuvre d’une grande richesse dont la structure chronologique atypique renforce l’intensité du propos de façon confondante en faisant remonter le lecteur aux origines du mal.


- Est-ce toi et ta défiance envers Dieu ? Peut-être suis punie d’avoir séduit un homme marié et déjà père… ?
- Tu ne m’as pas séduit, Mary Godwin, tu n’en as pas eu besoin. Je suis tombé amoureux de toi à l’instant où je t’ai vu.
- J’en ai rêvé, Percy…
- Je sais Mary. Nous aurons d’autres enfants !
- Non, Percy. J’ai rêvé que je le ramenais à la vie…dialogue entre Mary et Percy Shelley

Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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Maléfices a pour cadre la France de la Belle Époque (1870-1914), où les superstitions campagnardes et la mode citadine du spiritisme côtoient la pensée scientifique.
Crimes se déroule à la même époque et inscrit dans la tradition des littératures classique, fantastique et horrifique du XIXe siècle.