Fiche descriptive
15€90
Chronique | ![]() ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Pour lui, il ne fait pas l’ombre d’un doute que l’homme a été empoisonné et son intuition lui laisse supposer que son meurtrier a assisté à sa lente agonie… Bien vite, l’inspecteur Broyan soupçonne la veuve du défunt, qu’un codicille désigne comme seule et unique héritière en lieu et place des membres du conseil d’administration… Au fil des témoignage, il apparait qu’Alexandre de Breucq n’est pas un patron ordinaire : si hommes politiques et banquiers se pressaient à ses obsèques, une délégation d’ouvriers a tenu à lui rendre un dernier hommage pour le remercier d’avoir été si soucieux de ses employés… ![]() l’artiste et ses Maîtres S’il n’y avait le nom de Philippe Pelaez figurant sur l’album, c’est indéniablement le charme envoûtant qui se dégage du dessin qui attire d’emblée l’œil du lecteur… Il faut dire que, évoquant les œuvres de Mucha, la couverture rehaussée d’or est de toute beauté, tout comme les planches de l’album, sublimes et lumineuses. Révélé par son somptueux Rogon le Leu, récit de medieval-fantasy scénarisé par Didier Convard, Alexis Chabert n’a cessé de se renouveler au fil des tomes et des séries qu’il signait, adoptant à chaque fois un style radicalement différent pour servir au mieux l’histoire. Il en va de même pour cet album qui rend un hommage appuyé à Alfons Mucha représentant majeur de l’Art Nouveau, mais aussi à Gustave Caillebotte, peintre impressionniste, collectionneur et mécène, ou à Jean Béraud, fascinant peintre de la vie parisienne de la Belle Epoque, comme le prouve certaines cases qui font clairement références à leurs œuvres…Ses cases sont semblables à de petits tableaux, baignés d’une lumière subtile et de teintes pastelles littéralement envoûtantes qui parviennent à saisir la beauté du monde, mais aussi sa noirceur. ![]() un polar social somptueux et envoûtant Si, envoûtant le lecteur dès les premières planches, le sublime dessin d’Alexis Chabert s’avère aussi efficace, c’est qu’il est au service d’un scénario ciselé porté par des personnages complexes et tortueux qui interprètent chacun leur partition… Personne ne joue franc jeu dans cette histoire et chacun poursuit des buts qui lui sont propres, plus ou moins avouables, à commencer par ce policier hors pair qui va, tout en enquêtant sur le meurtre d’Alexandre de Breucq, tenter de retrouver tous ceux qui sont, de près ou de loin, responsables de ce tragique avortement qui fut fatal à sa fille… ![]() Avec le talent qu’on lui connaît, Philippe Pelaez donne vie à des personnages subtilement complexes et soigne tout particulièrement récitatifs et dialogues, empruntant parfois au parler argotique, ancrant son récit dans son époque tout en conférant une dimension éminemment littéraire, voire poétiquement mélancolique, à l’ensemble… A noter qu’il existe un tirage spécial somptueux doté d’une magnifique couverture originale et d’un dos toilé et complété par un magnifique cahier graphique qui permettra au lecteur d’admirer les magnifiques crayonnés du dessinateur… ![]() ![]() Alexandre de Breucq, est retrouvé mort dans sa goélette échouée dans la baie de Somme. Amaury Broyan, brillant inspecteur parisien, est dépêché sur place pour enquêter sur la mort de ce riche industriel philanthrope proche du pouvoir. Il est rapidement établi que l’homme a été empoisonné et que son meurtrier a souhaité assister à sa lente et douloureuse agonie… Les soupçons s’orientent vers sa veuve qu’un codicille désigne comme l’unique héritière… Mais les choses sont peut-être plus complexes et tortueuses qu’il n’y parait… Philippe Pelaez signe une fois encore un scénario brillant et solidement charpenté, porté par des dialogues et des récitatifs subtilement travaillés et des personnages nuancés qui cachent tant bien que mal leurs âmes tourmentées. Si son récit s’avère aussi passionnant, c’est que sous couvert d’une enquête policière, le scénariste met en lumière la femme, « éternelle sacrifiée » de la République, comme le soulignait Nelly Roussel… Rendant un hommage appuyé aux peintres de l’époque, Alexis Chabert nous entraîne dans un Paris de la Belle Epoque sublimé par ses pinceaux qui parviennent à retranscrire avec la même acuité sa beauté comme sa laideur… Graphiquement somptueux et narrativement fascinant, Automne, en baie de Somme est l’un de nos gros coups de cœur de cette fin de printemps… Après la peinture, c’est la danse qui sera à l’honneur dans Hiver, à l’Opéra, second opus de ce polyptyque et l’on peut imaginer que les lumineuses couleurs de Degas ne seront pas loin… - Regardez-les, Amaury… Ils prennent tous un air contrit, alors qu’ils sont comme des vautours qui s’arrêtent à fondre sur l’Empire De Breucq.
|
||||
![]() |