1922. Le jeune Nick Carraway s’installe à Long Island, zone résidentielle huppée de Long Island, pour travailler dans le monde de la finance. De sa petite maison coincée entre deux luxueuse villa, il a une vue imprenable sur l’East Egg où habite sa cousine, Daisy, et son mari, Tom Buchanan, qui était de sa promotion à l’université de Yale.

Nick sera le témoin du naufrage de leur couple, entre un mari volage qui a tôt fait de lui présenter sa maîtresse et une femme qui semble s’ennuyer auprès de lui… Au détour d’une conversation, on parle de Jay Gatsby qui organise dans sa luxueuse villa des fêtes fastueuses et qui se trouve être le richissime voisin de Nick..

Au fil des jours, Nick en apprend davantage sur ce fameux Gatsby qui alimente tous les fantasmes et, si tous se pressent à ses soirées, les plus folles rumeurs courent sur lui et les les origines de son indécente fortune… Mais Gatsby n’en a cure… Il ne désire qu’une chose : reconquérir Daisy avec qui il a vécu une folle passion avant-guerre…

Après la version de Stéphane Melchior et Benjamin Bachelier, c’est au tour de Fred Fordham et Aya Morton de proposer une adaptation du chef d’œuvre de Francis Scott Fitzgerald.

A travers cet œuvre et le regard lucide de Nick Carraway, narrateur de l’histoire, le romancier s’interroge sur le pouvoir de l’argent en nous entraînant dans cette micro aristocratique fascinante de vacuité, de médisance et de cruauté. Le recours à un narrateur, à la fois acteur et spectateur de l’histoire apporte une savoureuse distanciation qui met le lecteur dans le rôle d’observateur de ce microcosme peuplé d’une faune désinvolte dont Daisy, Tom, et Jordan Baker, amie du couple, sont parmi les plus intrigants spécimens, entre un Tom, arrogant, hautain et raciste et une Daisy insouciante et capricieuse… Et, au centre de toutes les discussions, il y a Gatsby, hanté par une histoire d’amour passée qu’il espère voir renaître et persuadé que l’argent sera la clef de ce renouveau… L’amour est d’ailleurs assez peu présent dans ce récit, estompé par le pouvoir qu’offre l’argent pour les gens de ces milieux…

Malgré son aspect un brin figé, le dessin épuré et stylisé d’Aya Morton retranscrit à merveille les ambiances feutrés de ces cocktails corsetés où se côtoient la fine fleur de l’aristocratie new-yorkaise et l’aspect artificiel des relations qui se nouent autour des petits fours et des coupes de champagne. L’élégance de son trait, rehaussé par des couleurs pastelles, pose avec art cette ambiance caractéristique des Années Folles…

Fred Fordham au scénario et Aya Morton au dessin signent une élégante adaptation du chef d’œuvre de Francis Scott Fitzgerald.

Le trait feutré et stylisé de la dessinatrice américaine retranscrit avec finesse l’atmosphère des Années Folles et cette société aristocratique artificielle et désinvolte où les sentiments sont bien peu de choses face au pouvoir de l’argent…

Après avoir signé une remarquable adaptation du Meilleur des Mondes de Aldous Huxley, Fred Fordham en propose une remarquable de Gatsby le Magnifique, mettant en scène avec acuité les personnages emblématiques du roman…

- Vous vivez à West Egg ? J’y connais quelqu’un.
- Je ne connais personne à…
- Vous devez connaître Gatsby.
- Gatsby ? Quel Gatsby ?dialogue entre Jordan Baker, Nick Carraway et Daisy Buchanan