Fiche descriptive
16€
Chroniques | ![]() ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Il travaille d’arrache-pied pour être prêt le jour J, se brouillant même avec son épouse qui goûte peu que son mari puisse se prêter à une si cruelle mascarade… Mais, apprenant que le poste est d’ores et déjà réservé à la maîtresse d’un cadre de la boîte, Alain Delambre perd pied et décide de se procurer un flingue et de profiter de la fausse prise d’otage pour en organiser une autre, bien réelle cette fois… ![]() Fight fire with fire Pierre Lemaître a décidemment le vent en poupe dans le neuvième art tant ses romans font l’objets de remarquables adaptations, des deux premiers tomes de sa formidable trilogie des Enfants du Désastre (signée de main de maître par l’incroyable Christian De Metter) en passant par son envoûtante Brigade Verhoeven. Avec Cadres Noirs, Pascal Bertho, qui signe par ailleurs les scénarios la transposition des enquêtes de Verhoeven en BD, nous montrent une fois encore les saisissants talents de conteur du romancier…L’histoire de cette prise d’otage pour éprouver la loyauté d’employés peut sembler quelque peu incongrue… Pourtant, aussi fou que cela puisse être, le romancier s’est inspiré de faits bien réels pour poser les bases de son récit : une prise d’otage organisée par Philippe Santini, alors directeur général de la régie publicitaire de France Télévisions, au cours d’un séminaire du comité de direction en octobre 2005… ![]() Les pièces pour l’heure éparses du puzzle narratif s’assemblent peu à peu de façon cohérente et délicieusement vertigineuse… On suit avec jubilation ce looser bien décidé à prendre sa revanche contre un système inhumain et à retourner contre lui la violence dont il a fait l’objet… Car l’homme n’a plus rien à perdre ! Se sentant trahie, sa femme l’a quitté… Il n’a plus d’autre choix que d’aller jusqu’au bout… Mais si Delambre semble avoir remporté le premier round, l’espoir de s’en sortir sans heurt semble bien mince, au regard de l’implacable Fontana, fermement décidé à ne pas le laisser s’en sortir indemne… ![]() un dessin aussi fascinant que percutant Outre le scénario impeccable et remarquablement bien adapté à ce nouveau médium, le dessin est indéniablement l’un des points forts de l’album. Le dessinateur du savoureux Vin, gloire et bonté signe sans doute là l’un de ses albums les plus maîtrisé. Son trait nerveux et acéré est mis en valeur par la colorisation soignée d’un Gaétan Georges au sommet de son art… Le coloriste, qui a par ailleurs signé les somptueuses couleurs de l’incontournable et envoûtant Adieu Aaricia de Robin Recht, fait ici montre d’un talent confondant pour souligner la dramaturgie de chaque séquence, comme l’eut fait la musique d’un film… Fluide, immersif et résolument moderne, le découpage de l’album s’avère être d’une redoutable efficacité, malgré des planches comportant parfois plus de douze cases et des dialogues ciselés et percutants ! La couverture est quant à elle une petite merveille de composition, plus efficace encore que celle du premier tome qui posait déjà la barre haute…![]() Cadre au chômage depuis bien trop longtemps, Alain Delambre accepte d’organiser une fausse prise d’otage pour le compte d’un patron sans scrupule désireux de tester la loyauté et la résistance au stress de ses employés… Mais, apprenant que l’exercice est faussé, le poste étant d’ores et déjà dévolu à la maitresse d’un cadre de l’entreprise, Delambre se procure une arme, bien décidé à profiter de la panique pour organiser une prise d’otage bien réelle… Mais son plan est bien plus complexe et tortueux qu’il y parait… ![]() Ce second opus se centre sur le déroulé de la prise d’otage proprement dite, même si des digressions temporelles nous entraînent dans sa méticuleuse préparation… On se prend à espérer que ce looser cabossé par la vie sorte indemne de la nasse dans laquelle il s’est lui-même enfermé, fermement décidé de retourner contre la société la violence dont il a été victime… Mais on sait que son combat chimérique est perdu d’avance et s’il a déjà perdu sa femme et la confiance de ses filles dans la bataille, on se doute qu’il va perdre plus encore… Signée de main de maître par un Pascal Bertho très inspiré et superbement mis en image par l’impressionnant Giuseppe Liotti, cette trilogie s’annonce comme l’un des polars les plus jubilatoires de ces dernières années… Mais est-ce un polar ou une œuvre hybride, lucide et mordante, une sorte thriller économique-sociologique comme le fut le cinglant Couperet de Costa Gavras ou l’étouffante Raison du plus faible de Lucas Belvaux? A vous de juger… - Pourquoi avoir dit à Fontana que vous aviez perdu dix millions, alors que c’est treize millions que j’ai volé ? Vous me proposez trois millions ?
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