Haut de page.

Tati et le film sans fin
Tati et le film sans fin



Fiche descriptive

Biographie

Arnaud Le Gouëfflec

Olivier Supiot

Olivier Supiot

Glénat

9 1/2

12 Avril 2023


22€50

9782344042885

Chronique
Tati et le film sans fin
La poésie du quotidien

Une plongée dans l'univers drôle et poétique d'un des plus grands cinéastes français du XXe siècle.Avant de devenir un cinéaste de renom, Jacques Tati avait un rêve : devenir clown !

Clown, il n'a cessé de l'être en inventant des gags sous ses multiples casquettes : mime, acteur, scénariste, réalisateur... Destiné à reprendre l'entreprise familiale, le jeune Jacques est médiocre à l'école mais a l'oeil pour saisir les situations burlesques du quotidien.

Ce regard sur le monde, il va le sublimer dans le music-hall dès les années 30. En découvrant Tati sur scène, Colette dira qu'il a créé « quelque chose qui participe du sport, de la danse, de la satire et du tableau vivant ».

Cette approche fera aussi son succès au cinéma : avec son premier coup d'essai, il signe son premier chef-d'oeuvre : Jour de fête (1949). Entouré d'amateurs, Tati obtient le Grand prix du cinéma français (1950). Sur le tournage, il contrôle tout sauf la couleur, qui lui échappe de peu !
un excellent album!


La poésie du quotidien
Tati et le film sans fin, planche de l'album © Glénat / Supiot / Le GouëfflecSaint-Marc-sur-mer, été 1951. Après Jour de Fête, son premier long-métrage, Jacques Tati s’applique à tourner Les Vacances de monsieur Hulot qui, pour la première fois, mettra en scène ce personnage rêveur et tendrement maladroit… Imposée par le Centre du Cinéma, une scripte vient le retrouver sur le tournage alors que le cinéaste affirme n’en n’avoir aucunement besoin, ayant tous les raccords en tête…

Avant de faire du cinéma, il se rêvait clown et n’a depuis jamais cessé de l’être, même s’il fut tour à tour mime, acteur, scénariste puis réalisateur… Elève médiocre, il passait souvent ses journées au coin d’où il pouvait voir la classe et son instituteur sous un angle nouveau, lui dévoilant des choses insoupçonnées qu’il regardait avec un œil pétillant de malice…

Tati et le film sans fin, planche de l'album © Glénat / Supiot / Le GouëfflecDepuis, il n’a plus cessé d’observer le quotidien pour le retranscrire dans ses spectacles puis dans ses films…


la vie rêvé de Jacques Tati
Jacques Tatischeff, dit Jacques Tati était destiné à reprendre l’entreprise familiale d’encadrement… Mais il en a décidé autrement en embrassant une carrière artistique unique, pour notre plus grand plaisir ! Réalisateur de Jour de Fête, des Vacances de Monsieur Hulot, de Mon Oncle ou de Playtime, il a inspiré des générations de cinéastes aussi variés que Woody Allen, David Lynch, Michel Gondry ou Jean-Jacques Annaud, pour des raisons très différentes alors que Buster Keaton le considérait comme le continuateur du cinéma muet…

L’album d’Arnaud Le Gouëfflec et d’Olivier Supiot s’avère tout aussi touchant que poétique et bouleversant. Le déroulé de leur Tati et le Film sans Fin évoque la poésie burlesque de l’œuvre de Jacques Tati avec une narration délicieusement décalée et un découpage follement inventif. Très complices, scénaristes et dessinateurs s’avèrent aussi très complémentaires, faisant naître avec art l’émotion au détour d’une case et faisant montre de l’admiration qu’ils portent à ce grand monsieur et ses œuvres cinématographiques. Avec ses allures de Tintin et sa silhouette filiforme, Tati s’avère parfaitement reconnaissable et la façon dont ils font ressortir la malice de ce bourreau de travail s’avère on ne peut plus fascinante et désarmante de tendresse et de simplicité. Tati et le film sans fin, planche de l'album © Glénat / Supiot / Le GouëfflecOn aime l’entendre parler de sa vision de son travail mais entendre ses amis, collaborateurs, admirateurs, journalistes ou « professionnels de la profession » cherchant à théoriser ses films… Ces différents points de vue complètent avec subtilité et délicatesse le portrait de ce cinéaste atypique, présentant sa façon s particulière de travailler, son soucis du détail, son saisissant travail sur le son ou son approche audacieuse de la couleur…

la tendresse et l’émotion à fleur de case
La couleur justement… Evoquant celle des affiches des films de Tati, celles d’Olivier Supiot sont un enchantement pour les yeux. Conjugué à un trait tout à la fois souple, délicat et poétique, elles nous entraînent et nous immergent avec art dans l’univers plein de malice du cinéaste. On glisse de la fiction à la réalité avec une exquise délicatesse, brouillant les repères entre le spectacle et la réalité et montrant comment Jacques Tati a invité le quotidien dans ses films alors qu’au sortir d’un film de Tati, on regarde notre quotidien avec un œil neuf, guettant le burlesque au coin de la rue et posant sur nos contemporains un regard plein de fraîcheur et d’émerveillement.

C’est peu dire qu’à l’issue de l’ouvrage, on est pris d’une irrésistible envie de se replonger dans Mon Oncle, les Vacances de Monsieur Hulot ou Playtime

Tati et le film sans fin, planche de l'album © Glénat / Supiot / Le GouëfflecAvec Tati et le film sans fin, Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Supiot rndent hommage à un maître du septième art et nous entraînent dans la vie et l’univers tendrement poétique et follement burlesque de Jacques Tati, cinéaste du quotidien qui nous invite à regarder différent notre petit monde et nos contemporains.

Porté par un découpage inventif, un dessin souple et délicat et des couleurs évoquant les affiches des films de Tati, l’album brouille les repères et estompe les frontières entre l’œuvre et l’artiste qui sont, avec le créateur de Monsieur Hulot, indissociables… L’histoire qui nous est contée dans ces pages s’avère particulièrement touchante, faisant naître l’émotion au détour d’une case avec une facilité désarmante, comme si elle s’adressait à la sensibilité même du lecteur…

L’album nous donne clairement envie de se replonger dans l’œuvre humoristico-poétique de ce réalisateur unique qui a inspiré tant de cinéaste… A lire et à faire lire…


Moi, je voulais faire un film encore moins conventionnel. Avec un personnag beaucoup plus général. Alors j’ai inventé Hulot. D’abord une silhouette qu’on peut sculpter, étirer, pencher vers l’avant, faire basculer à partir des chevilles. Nuque arrondie, coudes plaqués vers l’arrière. On lui plante une pipe comme un bonhomme de neuge et on lui donne un parapluie qu’il n’ouvre jamais. Hulot est un personnage en déséquilibre. Il marche sur un tapis élastique, sans qu’on sache s’il st distrait, stupide, ou simplement timide.Jacques Tati

Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

Cette fiche n' est référencée comme inspi pour aucun jeux de rôle.