Fils de Donald Glas, du clan des MacGregor, et de Margaret Campbell, Raibeart MacGregor, alias Rob Roy, a le sang chaud et s’emporte facilement, comme lorsque les hommes du Comte d’Argyll du clan Campbell viennent les menacer de saisir son bétail s’il n’apure pas ses dettes.

Malgré l’interdiction de son mari, Margaret décide d’aller parler au comte, son cousin, en compagnie de Rob, pour tenter de négocier avec lui. Mais les esprits s’échauffent et elle le gifle alors que Rob profite de l’esclandre pour subtiliser un des bijoux que venait lui présenter un joailler d’Edimbourg. Apprenant cela, Donald Glas s’emporte et exige que son fils restitue le bijou au Comte…

Le vent de l’histoire s’apprête à entraîner le clan MacGregor à participer à la Bataille de Killiecrankie sous la bannière des Stuart…

Héros populaire écossais, Rob Roy est connu du grand public grâce au film de Michael Caton-Jones (avec Liam Neeson dans le rôle-titre) qui, bien que s’inscrivant dans une veine classique, esquissait un portrait convaincant de ce personnage historique…

Gihef, le scénariste de Monsieur Vadim, de Greenwich village ou de l’Elixir de Dieu nous entraîne au cœur des Highlands pour ce récit historique basé sur une documentation étoffée. Il parvient à poser les jalons historiques nécessaires pour comprendre comment son récit s’inscrit dans son temps.

Ce premier opus de ce qui est annoncé comme une trilogie nous raconte la jeunesse de cet écossais fier de son clan qui accepte difficilement d’être la victime des puissants et semble toujours prêt à en découdre lorsque lui ou son clan se trouvent être victime d’injustice… quitte à devenir un hors la loi… A l’issue de ce premier tome, il est déjà recherché pour avoir voulu retrouver une partie de son troupeau mais n’est pas encore le bandit que l’on sait… ce qu’il deviendra plus tard, presque contraint par les agissements du Marquis de Montrose qui fit saisir ses terres et expulser sa famille, ce qui fera sans doute l’objet du second tome de la série…

Karl Tollet, dessinateur de La Cuisine du Diable et de 300 Grammes, signe des planches convaincantes mais inégales. Certaines cases sont de toutes beauté et donnent la pleine mesure de son talent alors que d’autres semblent plus brouillonnent, peut-être à cause d’une colorisation un peu trop lisse… Je ne peux que conseiller aux lecteurs de jeter un œil à la version noir & blanc (limité à 230 exemplaires !) qui rend à mon sens plus justice au travail de l’artiste, à sa saisissante approche des décors qui retranscrit la rudesse et les contrastes de l’époque…

Après une carrière de dessinateur, Gihef est devenu scénariste, explorant avec talent des genres aussi différents que la comédie romantique (Greenwich Village), le polar (Monsieur Vadim) ou l’horreur (Dark Museum)… L’auteur nous entraîne cette fois-ci dans un récit historique pour nous conter la vie d’un héros écossais, et, dans ce premier opus, plus particulièrement sa tumultueuse jeunesse…

On y découvre un jeune homme entier supportant mal l’injustice et fier d’appartenir au clan des MacGregor et qui va, au grès des revers de fortune, devenir l’un des plus célèbres bandits d’Ecosse… Le dessin réaliste de Karl Tollet, à qui l’on doit notamment la Cuisine du Diable et 300 Grammes s’avère efficace mais la mise en couleur ne rend pas justice à son travail.

S’inscrivant dans une veine classique et basé sur une solide documentation, le scénario de Gihef s’avère convaincant et esquisse le portrait d’un rebelle en devenir qui aller marquer son temps et les esprits… Le Vaurien des Highlands est un bon tome d’introduction qui pose des jalons pour une suite qui s’annonce passionnante…

[- Considère ça comme un intérêt de retard. Sache néanmoins que nous n’hésitons pas à saisisr ton bétail à notre retour su tu ne paies pas.
- Il vous faudra une armée pour prendre nos bêtes, bloody sasannach !
- Que dis-tu misérable pourceau ?!
- Tout doux Raibeart. Veuillez excuser mon fils, messire, il est jeune et impétueux.
- Vous feriez mieux de le corriger vous-même. Les prisons de Sa Majesté sont remplies de grandes gueules à petite cervelle, vous me suivez ?dialogue page 8