Chercheuses renommée et activiste écologique, Ann Kelvin est mourante. Marc Senac, un ancien étudiant ayant travaillé avec elle par le passé vient la trouver : il travaille sur la transmnèse, le transfert d’un esprit dans un nouveau corps… Il propose à son ancienne mentor d’abandonner son corps malade pour migrer dans celui d’un grand cachalot.

Après avoir hésité, mais plaçant ses idéaux au-delà de sa propre vie, Ann Kelvin accepte son étrange proposition… Car ce transfert sera l’un des rouages d’un plan visant à sauver des espèces maritimes menacées, poursuivant ainsi l’engagement d’une vie… Sillonnant les mers, elle inoculera un virus hautement transmissible aux autres cétacés… Inoffensifs pour eux le virus contaminera les hommes qui mangeront leur chair…

Mais au fil des rencontres et de son exploration des océans, une sinistre révélation va se faire jour… De tous les prédateurs hantant les océans, l’homme demeure le plus dangereux…

Valérie Mangin s’empare de la nouvelle de Jeanne-A Debats pour en signer une remarquable adaptation avec l’aide des crayons et des couleurs de Stefano Martino.

L’année de sa sortie, La vieille Anglaise et le continent fut couronné par pas moins de quatre prix littéraires dont le Grand prix de l'Imaginaire. Ce récit, engagé voir militant aborde par le prisme de la science-fiction l’écologie radicale qui fait désormais partie de notre quotidien, avec des associations telles qu’Extinction Rebellion ou Sea Shepherd qui luttent pour la sauvegarde de la biodiversité et contre l’effondrement climatique en menant des actions d’éclat pour faire prendre conscience aux citoyens que le temps nous est désormais compté et qu’il n’est pas sûr que les enfants de nos enfants puissent encore vivre sur cette terre…

Personnage central du récit, Ann Kelvin est doté d’un caractère bien trempé, d’un sens de la répartie cinglant dont Marc Senac fera parfois les frais… Le lien qui unit ces deux militants dépasse, et de loin, celui de maître à élève et est l’un des moteurs du récit… Le plan imaginé par Senac grâce aux développements de nouvelles technologies s’avère particulièrement audacieux et la faune marine est décrit avec tant de détails et d’émotions qu’on a envie qu’ils parviennent à leurs fins, pour préserver cette beauté sauvage qui disparait à un rythme effréné du fait de l’action de l’homme…

C’est là qu’intervient le dessin singulier de Stefano Martino qui abandonne les univers futuristes ou d’heroic-fantasy dont il a le secret pour un style tout à la fois somptueux et puissant. Son approche graphique évoque les graveurs d’antan, nous offrant des planches contemplatives absolument sublimes où de grands cétacés dansent de fascinants ballets au cœur des océans… ll se dégage de ses planches solidement charpentée une poésie saisissante qui rend le final particulièrement efficace…

Valérie Mangin s’empare du saisissant roman de Jeanne-A Debats pour en signer une remarquable adaptation porté par le fascinant dessin de Stefano Martino dont le travail évoque de somptueuses gravures…

Dans un futur proche, une nouvelle technologie permet de transférer l’esprit de quelqu’un dans un autre corps… Ann Kelvin, chercheuse activiste de (sale) caractère, est mourante lorsqu’un ancien étudiant vient lui proposer de la transférer dans un cachalot qui serait porteur d’une maladie très contagieuse mais non létale qui permettrait d’infecter de nombreux mammifères marins et d’intoxiquer les humains qui consommerait leur chair…

A l’heure où les militants écologistes peuvent être taxés de terroristes par les membres du gouvernement, ce récit d’anticipation glaçant et contemplatif s’avère tout à la fois captivant et cruellement d’actualité, avec en filigrane l’adage de Rabelais : « science sans confiance n’est que ruine de l’âme »… Car le plus grands des prédateurs, sur terre, dans le ciel et en mer reste l’homme…

- Marc ?! Vous êtes vraiment vnu de Monte-Carlo ? Ne me demandez pas comment je vais : à chaque fois ça me donneenvie de mordre. Je vais claquer... Je vais claquer bientôt.
- Vous n'envisagez pas la transmnèse ? Pourquoi ?
- La transplation d'esprit ne tient pas longtemps. J'ai connu les joies du corps qui lâche... Je ne veux pas de celles de la démene sénile. Et puis, il y a le sort des clones utilisés...dialogue entre Ann Kelvin et Marc Senac