Plusieurs années après la naissance de Lune, la fille de Mony, l’UCC Dolores et son petit équipage sont bloqués sur la planète Tishala, que les plateformes de forage et d’extraction de Karbür appartenant à la toute puissante Ligue des Marchands ont rendu exsangue…

Souffrant de l’air vicié et irrespirable de la planète, Lune est gravement malade. C’est pourquoi il faut au plus tôt quitter cette planète désolée… Mais les vents acides de Tishala ont rongé le fuselage du Dolores et abîme son système de navigation, et les couteuses réparations nécessaires au départ obligent Mony, connue sous le nom de « Main Rouge », à vendre ses talents de sniper à Sharkis, alias Sans-Peur, imposant chef de meute qui a réuni autour de lui une véritable armée pour préparer un gros coup dont personne ne sait encore rien…

Malgré les réticences de Tuco et Shaël, la jeune femme est donc contrainte de frayer avec les pires crapules de ce côté de l’univers…

Il y a indéniablement un petit côté Star Wars dans cette série au long cours signée et dessinée par le couple formé par Didier et Lyse Tarquin qui se sont taillé un nom en dessinant et colorisant les aventures d’un certain Lanfeust de Troy qui avaient fait souffler un vent rafraîchissant et néanmoins déjanté dans l’univers de l’heroic-fantasy… Un petit côté Star Wars donc, et plus particulièrement un arrière-goût des aventures de Solo par-delà la Bordure extérieure, avec ce petit aspect western galactique, ces planètes dont chacune possède son propre microcosme et ces ellipses narratives et temporelles séparant parfois les albums comme elles séparait les épisodes de la saga de Lucas et permettant de faire évoluer les personnages et la situation…

Cinquième opus de la série, Les Sables de Tishala y ajoute un zest de Mad Max avec cette bande de fondus prêts à tout, même à suivre un chef de guerre pour un but inconnu, afin de s’enrichir… Porté par une structure narrative bougrement efficace, on découvre la nouvelle planète qui allait servir de cadre à cette nouvelle aventure de Mony, capitaine du puissant mais abîmé U.C.C. Dolores…

Réalisé à quatre mains, le dessin de Didier Tarquin pose avec force le décor imposant de cette planète agonisante de par la surexploitation de ses ressources par la vénale Ligue de Marchand, avatar de Fédération du Commerce de l’univers de Georges Lucas… Sur fond d’écologie et de lutte des autochtones pour préserver leur cadre de vie, ou tout au moins sauver ce qui peut encore l’être, le récit est mené tambour battant, mettant en scène avec jubilation cette ex-nonne défroquée reconvertie en pirate et dont le caractère bien trempé et les aptitudes au combat feront plus que des étincelles. Le découpage de l’album est, une fois encore, vraiment impressionnant, ménageant des scènes de pure contemplation avec des doubles pages de toute beauté mais dépeignant avec force les séquences de combats par une mise en scène nerveuse et bougrement dynamique…

Sans doute le sticker « par le dessinateur de Lanfeust » figurant sur l’album est-il devenu obsolète tant Didier Tarquin s’impose avec sa compagne comme un auteur à part entière…

Série à grand spectacle, UCC Dolores évoque les aventures de Solo par-delà la Bordure Extérieur, avec cette composante western galactique, ces planètes très typées aux écosystèmes vairés, ces ellipses narratives permettant de faire évoluer la situation et des héros légèrement borderline…

Avec ce cinquième opus, le récit se teinte d’une composante Mad Max alors qu’une horde de mercenaires sans foi ni loi dirigée par l’inquiétant et presque omniscient Sharkis, alias Sans Peur, s’apprêtent à frapper un grand coup… Capitaine de l’UCC Dolores abîmé par le climat hostile de la planète et pour sauver sa fille rendue malade par ses vapeurs acides, Mony n’a d’autre choix que de risquer sa vie en louant ses talents de sniper à cette véritable armée…

Les Sables de Tishala amorce une aventure à grand spectacle qui ravira à n’en pas douter les amateurs de Space op en général et de Star Wars en particulier…

- N’y va pas Mony ! Sharkis est trop dangereux.
- Ça suffit Tuco ! Cinq ans sur cette planète, il faut partir maintenant ! Les poumons de Lune ne pourront pas supporter plus longtemps les vents acides de cet enfer. Et avec le fuselage complètement rongé du Dolores, on est coincé ici. Alors on n’a pas le choix.
- On devrait pouvoir trouver autre chose, Mony.
- Autre chose que quoi ?! Un million, c’est tout juste c qu’il nous faut pour réparer le Dolores. Donc, on s’en tient à notre plan initial ! Fin de la discussion !dialogue entre Tuco et MonyCitation_auteur]