      Les tambours de guerre résonnent désormais sur les Terres d’Arran. Après l’exécution de la Compagnie des Bannis qui avait, avant les autres, perçu que derrière les ravages de la Kicha se cachait un plan patiemment ourdi par les Hums pour décimer les anciennes races, le armées Hums ont déferlé sur leurs ennemis, faisant tomber un à un les sanctuaires elfes, les forteresses naines et les tribus de peaux vertes…
Traqué et affaibli mais fermement décidé à respecter son serment de trouver un lieu où les anciennes races pourraient se réunir pour résister à leur ennemi commun, Redwin fédère autour de lui des pauvres hères n’ayant jamais tenu de tranchoirs sur un champ de bataille.
Pendant ce temps, les armées Hums poursuivent leurs inexorables avancées et vont de victoires en victoires… Mais en plus des elfes, orcs, elfes et gobelins qu’ils étripent sans vergogne, il leur faut tuer l’espoir même, espoir qui s’incarne dans des héros tels Lanawynn, Ayraak, Jorun, Tala ou Redwin qui allaient pour cela être traqués sans répis… Une bataille décisive se profile alors que, tenue par La Légion de Fer, la forteresse de Karsonn repousse péniblement les assauts des armées ennemies coalisées.
 Au fil des tomes et des séries, l’univers foisonnant des Terres d’Arran n’a cessé de s’étoffer et de s’enrichir, repoussant même ses frontières, pour devenir l’un des plus denses et des plus fascinants de la BD d’heroic-fantasy… tant et si bien qu’il a fort logiquement fini par devenir un jeu de rôle à part entière propulsé par les règles éprouvés des Chroniques Oubliées.
Avec ces Guerres d’Arran, l’univers poursuit son expansion avec un tournant historique fascinant qui voit les Hums, jeune race dont la puissance n’a cessé de croître, fermement décidée à se débarrasser des races anciennes que sont les Orcs, les Gobelins, les Elfes et les Nains… Ou comment, après avoir développé un univers dense et cohérent, les auteurs décident de faire table rase du passé et de redistribuer les cartes pour écrire une nouvelle page d’Histoire… Pari osé et audacieux mais indéniablement réussi… Le changement de maquette, avec ce groupe de personnage situé sur la gauche, semble indiquer que nous sommes à la croisée des chemins et que l’avenir de ces Terres, plus que jamais incertain, est en train de s’écrire sous nos yeux…
 Mené de main de maître par un Nicolas Jarry au sommet de son art et maîtrisant à la perfection les rouages de cet univers complexe et foisonnant, ce second opus de la série s’avère aussi entraînant que captivant, avec une monté en puissance savamment orchestrée qui s’achemine vers le point d’orgue que constitue la bataille mémorable de Fort Karsonn dont la dimension épique évoque la puissante charge des cavaliers du Rohan si magnifiquement mise en images par Peter Jackson dans son Seigneur des Anneaux… L’âpre combat des assiégés, dirigés par le Seigneur Brum bientôt rejoints par la horde d’Ayraak, contre l’armée menées par la Reine Brunhilde de Diggenfald s’avère tout à la fois intense et riche en rebondissements… Le genre de bataille dont on forge les légendes et qui écrivent l’Histoire en lettre de sang… La pagination généreuse de l’album permet au scénariste de dérouler un récit choral passionnant, chaque héros de l’histoire suivant son propre chemin dont chacun semble les mener à l’ancienne mais toujours puissante forteresse de Dal’Darum
Pour mettre en image ce récit épique et fascinant, il fallait les talents conjugués de Giovanni Lorusso, Kyo Duarte et J. Nanjan… Le découpage précis et impeccable de Kyo Duarte induit le rythme de lecture, nous offrant des scènes de combats hallucinantes et des séquences plus intimistes où l’on suit les pensées de Redwin qui a gagné en sagesse ce qu’il a perdu en fougue et en puissance… Sa relation avec cette poignée de gobelins qu’il a, presque par réflexe, sauvé des crocs acérés d’un Lion des Montagne et qui formeront l’embryon de la garde rapprochée de celui qui fut le Seigneur de Bataille le plus redouté de son temps, donne lieu à des situations et des dialogues particulièrement savoureux… Mais si les crayons du dessinateur donnent vie à des personnages charismatiques que l’on a pu croiser dans l’une ou l’autre série, ses décors s’avèrent fascinant et la composition de ses planches permet d’offrir au lecteur de somptueux visuels qui rendent l’histoire plus immersive t plus majestueuse encore… Si le dessin est de haute tenue, la colorisation soignée de J. Nanjan donne à chaque case une profondeur de champ saisissante, retranscrivant avec force la folie furieuse des combats comme la beauté des paysages et la puissance des forteresses naines…
 Après Elfes, Nains, Mages, Orcs & Gobelins et les Terre d’Ogon qui ouvre de nouveaux horizons, voici venu le temps des Guerres d’Arran qui voit les royaumes Hums déclencher une guerre d’envergure contre les anciennes races pour assurer leur domination…
Alors que certains se replient sur leurs terres, espérant que la tempête qui s’annonce finira par passer, d’autres, tels Lanawynn, Ayraak, Jorun, Tala et Redwin rallument la flamme de l’espoir et tentent d’organiser la résistance…
Magnifiquement orchestré par le talentueux Nicolas Jarry, barde émérite des Mondes d’Aquilon depuis des lustres, ce second opus s’avère passionnant et formidablement épique… Le lecteur est entraîné par une montée en puissance savamment orchestrée qui aboutit à l’hallucinante bataille de la forteresse de Karsonn où les armées de Brunhilde de Diggenfald, Reine des Amazones, assiègent les remparts défendus par les rescapés de la Légion de Fer du Seigneur Brum rejoints par les Peaux-Vertes de Ayraak…
Porté par une pagination généreuse, le dessin puissant de Giovanni Lorusso et la colorisation envoutante de J. Nanjan, Dal'Darum s’avère être un album magistral qui ravira les amateurs d’heroic-Fantasy… Vivement la suite !
- Je me demande… Comment tu va choisir ton lieu ou rassembler tout le monde pour combattre ?
- J’ai réussi à envoyer un message aux sœurs de Vaha, des naines qui ont un grand savoir.
- Si ce lieu existe, elles le trouveront.
- On vient avec toi ! On sera ta garde d’honneur. Si ces cavaliers te retrouvent, on se battra à tes côtés.
- Ce n’est pas une troupe de cirque que je monte ! Et puis tu peux à peine clopiner, morveux !
- Je pourrais te suivre ! T’es vieux et t’as des pattes presque aussi courtes que les notres. Tu dois pas aller bien vite.dialogue entre D’rr et Redwin

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