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Héatombe
Bouncer



Fiche descriptive

Western

Bouncer

Tome 12

François Boucq

François Boucq

Alexandre Boucq, François Boucq

Glénat

Grafica

2 novembre 2023


24€95

9782344030141

Chroniques

Une pluie diluvienne s’abat sur Barro-City depuis des jours. Les chemins qui mènent à la banque ne sont que boue. C’est là que Bouncer et ses amis ont déposé l’or mexicain qu’ils ont ramené des confins du désert de Sonora. Mais les lingots entreposés là attisent la convoitise.

La ville est non seulement inondée, mais toutes sortes de malfrats et de crapules de la pire espèce déboulent de toutes parts, prêts à tout pour s’approprier cet or. Parmi eux, un groupe de voleurs aussi malins qu’impitoyables, ont mis en place un ingénieux projet de cambriolage pour s’emparer du butin.

Quand le colonel Carter arrive avec ses hommes pour sécuriser l'or, le maire espère un retour au calme mais la situation dégénère lorsque les lingots se volatilisent comme par magie. Pourtant, le coffre-fort vidé est intact ! La tension est à son comble.
un chef d'oeuvre!


De boue, d’or et sang
Bouncer, planche du tome 12 © Glénat / Boucq / Jodorowsky / BoucqDepuis plusieurs jours déjà, une pluie diluvienne s’abat sans discontinuer sur Barro-City… Bien à l’abris d’un coffre de la banque, l’or déposé par Bouncer et ses amis et qui doit être rendu au Mexique attire autant de convoitises que de malfrats et de crapules de la pire espèce dans les ruelles boueuses de la ville…

L’arrivé du Colonel Carter et de ses hommes font un temps espérer au maire un retour au calme… Mais il apparait rapidement que ces hommes n’ont que l’uniforme du soldat… Peu après, un talentueux magicien s’installe à l’Infierno et attire les clients qui l’avaient déserté pour le « Pink Ladys » ouvert il y a peu…

Mais, après quelques tentatives avortées du vol de l’or, ce dernier finit par disparaitre, comme par magie, du coffre de la banque… Il n’en fallait pas plus pour désigner le magicien comme coupable idéal et pour que les habitants en furie ne souhaitent le lyncher sans autre forme de procès…


Bouncer, planche du tome 12 © Glénat / Boucq / Jodorowsky / Boucq
un western sombre et violent
Bouncer s’est rapidement imposé comme l’une des meilleures séries western du neuvième art… On y retrouve les éléments qu’affectionne et obsède Alexandro Jodorowsky : sexe, violence, chamanisme et mutilations… Mais, avec son complice François Boucq qui en signe les somptueux dessin, il y a comme un équilibre fragile qui s’est créé, faisant de chaque album un récit fascinant et poignant qui vous prend aux trips en dévoilant les démons tapis dans les ténèbres de l’âme humaine… Après cinq ans sans nouvelles, Bouncer reprend du service, les auteurs allant une fois encore malmener leur iconoclaste héros pistoleros manchot et tenancier de bar…

Dès les premières pages, Alexandro Jodorowsky et François Boucq posent une ambiance sombre à la limite du glauque, une ambiance limite apocalyptique avec ces torrents de boue charriant des cercueils arrachés au cimetières. Comme de coutume, les personnages de ce nouvel album sont haut en couleurs, du Colonel Carter et de sa poignée de salopards en passant par le prestidigitateur qui fait un coupable idéal du vol de l’or commis à l’insu de tous… Bouncer, planche du tome 12 © Glénat / Boucq / Jodorowsky / BoucqLe plan concocté par les voleurs, aidé il est vrai par des scénaristes délicieusement tortueux, s’avère fascinant tant dans son exécution que dans son déroulement qui ne nous est révélé que vers la fin de l’album, après que les auteurs aient poussé le lecteur à échafauder mille et unes théories toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres, l’explication venant éclairer l’histoire, tel le debriefing d’Hercule Poirot dans le grand salon à la fin de l’enquête… Mais on à mille lieux de la société corseté londonienne : la violence, le sang et la poudre auront encore leur mot à dire avant que le rideau ne retombe sur cette très sombre histoire…

Sans doute seul aux commandes, avec peut-être une petite touche jodorowskienne dans un élément fantastique vers la fin de l’album, François Boucq signe un scénario de haute tenue, avec un récit dense et haletant où les principaux personnages qui gravitent autour du Bouncer meurent un à un, pour bien du passé faire table rase… Le titre n’est clairement pas usurpé et c’est à une réelle hécatombe que nous convient les auteurs…Bouncer, planche du tome 12 © Glénat / Boucq / Jodorowsky / BoucqExcellente idée par ailleurs que d’avoir proposé ce récit en un seul volume à la pagination généreuse (près de 140 pages !) plutôt que d’en faire un diptyque, le lecteur étant ainsi immergé dans cette implacable mécanique scénaristique sans que la tension de retombe un seul instant !

des planches somptueuses et sombrement fascinantes
Le dessin de François Boucq est comme de coutume hallucinant de maîtrise et de virtuosité. Si les couleurs réalisées à quatre mains avec un certain Alexandre Boucq (qui n’est autre que le fils de l’auteur !) sont de toute beauté et contribuent à poser les ambiances sombres et oppressantes du scénario avec un fascinant travail sur la lumière, n’hésitez pas à jeter plus qu’un coup d’œil à l’édition noir et blanc de l’album pour mieux appréhender le formidable travail de ce géant du neuvième art… L’artiste use avec art du vocabulaire cinématographique pour accentuer la dramaturgie de son histoire. Sa narration est d’une fluidité remarquable alors que le soin porté à l’écriture, à la gestuelle, aux expressions et aux attitudes de chacun de ses personnages accentue avec maestria la redoutable efficacité de l’ensemble…

Après plusieurs années de silence, le Bouncer revient sur le devant de la scène pour un récit sombre et violent qui sonne le glas d’une époque…

Si l’or ramené Barro City par le Bouncer et ses amis dort bien l’abri derrière les épais murs de la banque, il continue d’attirer bien des convoitises et de faire tourner bien des têtes… Tandis qu’une pluie diluvienne s’abat sans discontinuer sur la ville, l’arrivé du Colonel Carter et de ses hommes laisse espérer une accalmie… Mais il sera de courte durée : Bouncer, planche du tome 12 © Glénat / Boucq / Jodorowsky / Boucqaprès quelques tentatives de vol réprimées dans le sang, l’or allait disparaître, littéralement, du coffre où il dormait…

François Boucq signe une histoire passionnante oscillant entre le western et le polar, baladant avec jubilation le lecteur avec plusieurs arcs narratifs enchevêtrés qui brouillent les pistes aussi sûrement que l’eau qui tombe sans discontinuer sur Barro-City. Le dessinateur y fait montre de sa virtuosité graphique, de la composition impeccable des planches à sa maîtrise de l’encrage jusqu’à la somptueuse colorisation réalisée à quatre mains avec Alexandre Boucq.

Novembre est décidemment un mois faste pour les amateur d’excellents westerns avec le fasci-nant Golden West de Christian Rossi, le très attendu Gunmen of the West de Ti-burce Oger et sa bande d’outlaws ou le Mister Prairie, septième tome de l’excellent Un-dertaker de Xavier Dorison et Ralph Meyer… Sans oublier cette Hécatombe qui porte vraiment très bien son nom… Et c’est peu dire qu’il nous tarde de retrouver le Bouncer sur les pistes poussiéreuses de l’ouest…


- Eh bien dites-donc !... Vous avez une drôle de façon de traiter vos morts par ici.
- Les vivants n’y sont pas tellement mieux traités vous savez.dialogue entre Bartoloméo Grandini et le Bouncer

Le Korrigan




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