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Capitaine Kaimann
Capitaine Kaimann



Fiche descriptive

Science-Fiction

Dan Watters (d'après l'univers et le personnage créés par Alexandro Jodorowsky et Moebius)

Jon-Davis Hunt

Jon-Davis Hunt

Les Humanoïdes Associés

2 novembre 2023


19€99

9782731633115

Chronique
Capitaine Kaimann
Kaïmann et Aurora

À bord de son vaisseau pirate, entouré des fantômes de son équipage disparu, le capitaine Kaïmann cherche à se délivrer de la malédiction qui le transforme lentement en reptile.

Alors qu’il parcourt l’univers à la recherche d’un remède contre sa mutation, il trouve l’amour auprès de la mystérieuse Aurora, une femme toute droit venue d’un futur condamné à une destruction quasi-certaine.
un excellent album!


Kaïmann et Aurora
Capitaine Kaimann, planche de l'album © Les Humanoïdes Associés / Hunt / WattersFrappé par une terrible malédiction qui le transforme peu à peu en reptile, le capitaine Kaïmann a été banni de sa famille et est devenu l’un des pirates les plus redoutés de l’univers. Après avoir pris la tête d’une grande rébellion, il a tout perdu et erre depuis à bord de son vaisseau, l’Étoile Mourante, qui n’est plus qu’une coquille vide à la dérive, entouré des fantômes holographiques de son équipage qu’il a mené à la mort…

Il n’a pourtant pas déposé les armes et cherche toujours le remède qui pourra le guérir de la malédiction qui le ronge, inexorablement… Mais un jour, alors que, profitant d’une rémission due à l’injection d’une substance qui aurait pu le faire mourir, il jouait sur un paleo-violon façonné par des maîtres sculpteur à partir de bois métamorphe venu des confins de l’univers, la musique créé une faille spacio-temporelle et attire à lui Aurora, une prêtresse de l’Entropie dans un monde agonisant condamnée à une destruction imminente…

Aurora et le Capitaine vont connaître une fulgurance amoureuse et Kaïmann n’aura de cesse que de la retrouver, à travers le temps et l’espace… et, pour cela, il est prêt à tout sacrifier…


Capitaine Kaimann, planche de l'album © Les Humanoïdes Associés / Hunt / Watters
un drame shakespearien intergalactique
Crée par deux auteurs majeurs du neuvième art, j’ai nommé Moebius et Alexandro Jodorowsky, les mondes de l’Incal n’ont pas fini d’infuser dans de nombreuses œuvres de science-fiction… Les Humanoïdes Associés lui ont redonné un nouveau souffle en confiant à de talentueux auteurs la charge d’écrire et de dessiner des récits apocryphes reprenant des personnages de la série-mère, tel ce Kaïmann qui a fait une apparition dans Avant l’Incal

Le scénario de Dan Watters s’avère fascinant, tant dans sa structure narrative, avec ce grimoire en partie rongé par la vermine et destiné à finir en poussière qu’Aurara, bravant les interdits de sa secte, se met à lire aux plus jeunes fidèles, que dans sa façon de nuancer le personnage du Capitaine Kaïmann… Si on le retrouve aussi violent et cruel que dans le prequel de l’Incal, sa rencontre avec Aurora allait le transfigurer et l’engager dans une quête de rédemption sublime et sans doute vouée à l’échec… Comment retrouver une femme entraperçue venant d’un futur agonisant ? Il y a quelque chose d’éminemment shakespearien dans cet amour impossible tragiquement romantique… Si l’album s’intègre parfaitement dans la trame de l’univers de l’Incal, il forme néanmoins un tout parfaitement cohérent qui se suffit à lui-même, bien qu’il prenne une toute autre saveur, éclairé par la lumière ténébreuse de l’Incal Lumière…

Capitaine Kaimann, planche de l'album © Les Humanoïdes Associés / Hunt / WattersLe récit s’avère entraînant, mettant en relief ce qui fait les charmes de l’univers de l’Incal : un monde sombre et inquiétant où évolue des personnages joyeusement barrés, tels cette secte eschatologique attendant la fin du monde ou ce père qui fait brusquement irruption dans la longue quête de rédemption du sombre et cruel héros de l’histoire… Comment ne pas apprécier sa vision du Capitaine, rongé par la malédiction qui le prive peu à peu de son humanité et traumatisé d’avoir causé la mort des siens… L’amour va le transfigurer et donner à sa vie un tournant radical qui pourrait le conduire vers la rédemption… Remarquablement bien emmenée, la fin de l’album frôle le sublime…

Le dessin dépouillé de Jon-Davis Hunt renforce l’aspect théâtrale de l’histoire, effaçant souvent les décors pour laisser donner de l’ampleur à ses personnages et à leurs passions dévorantes. Aurora et le Capitaine Kaïmann sont tous deux bien campés et s’inscrivent parfaitement dans l’univers baroque de l’Incal tandis que le découpage de l’album en accentue avec art la dramaturgie. Certaines de ses créations graphiques s’avèrent fascinante et glaçante à souhait, tel ce père indigne dont l’apparence s’avère des plus pathétiques, 332F, ce caricatural bureaucrate obtus et procédurier auquel va devoir se confronter Kaïmann ou bien l’Abesse dont l’apparence inquiétante est à l’image de son âme n’attendant que la décrépitude…

Capitaine Kaimann, planche de l'album © Les Humanoïdes Associés / Hunt / WattersBien que s’intégrant parfaitement dans l’univers riche, foisonnant et baroque de l’Incal créé à l’aube des années 80, ce Capitaine Kaïmann peut parfaitement se lire sans connaître l’univers né de l’esprit fertile des deux génies du neuvième art : Alexandro Jodorowsky et Moebius…

Entouré des fantômes holographiques d’un équipage qu’il a conduit à la mort, le cruel Capitaine Kaïmann arpente l’univers à bord de son vaisseau pour trouver un remède au mal qui le ronge et le transforme peu à peu en reptile… Mais, le son qu’il tire d’un paleo-violon allait créer une faille temporelle et permettre à Aurora, prêtresse d’une secte vénérant la Pourriture et le Ver et dont il allait tomber éperdument amoureux… Dès lors, il n’aura de cesse que de la retrouver par-delà le l’espace et le temps.

Faisant la part belle aux personnages et aux émotions exacerbés qui les animent, de Jon-Davis Hunt met en scène de façon convaincante le récit fascinant d’un Dan Watters plus inspiré que jamais… Que vous soyez fan de l’Incal ou simple amateur de tragédies shakespeariennes intergalactiques, cet album est clairement fait pour vous…


- Allez-vous me dire pourquoi vous pleuriez ? Vous ne craignez pas pour votre propre vie et pourtant vous m’êtes apparue le visage mouillé de larmes.
- Je pleurais pour les enfants. Ils doivent mourir aujourd’hui. L’aujourd’hui qui aura lieu dans des centaines de milliers d’années. Notre monastère va subir une attaque. En tant que prêtresse de l’Entropie, nous formons le vœu de ne pas agir, de ne pas interférer avec la déchéance de toute chose. Fut-ce celle de nos propres corps. Ils vont tous nous massacrer et nous devons les laisser faire. Les enfants… Je ne devais pas les pleurer. Pourtant, je le fais. Je suis une bien mauvaise prêtresse, j’en ai peur.
- Vous êtes peut-être plus que ça. Le chant du paléo-violon vous a arraché des griffes de la mort pour vous placer à mes côtés. Le destin a fait en sorte que je vous sauve. Il offre une chance de me racheter.dialogue entre Kaïmann et Aurora
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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