Fiche descriptive Roman Graphique Les Chroniques de Louise Pembleton Tome 1 Benoît Prieur Djief Djief Les Sculpteurs de Bulles avril 2024 30€
9791092486742 Chronique La Pension de Miss Daisy Une belle personne |
Aéroport JFK, 13 mai 1985. Envoyé par l’éditeur français Antoine Fallène, Roger Lefort débarque aux Etats-Unis dans le but de s’entretenir avec Louise Pembelton, vieille dame âgée de 84 ans et qui fut tour à tour journaliste, photographe, illustratrice, actrice, créatrice de mode et militante féministe afin de rédiger sa biographie… Roger découvre une dame pleine de malice et de répartie qui commence à lui raconter son histoire… Elle démarre en 1908, le jour de ses sept ans, lorsqu’elle reçut une boite de crayons de couleur. Ce fut les premières vacances que s’accordait son père architecte. Et ce furent les dernières. Il fut emporté par la maladie un an plus tard… Dans les années qui suivirent, elle a beaucoup dessiné, faisant l’admiration de de sa grand-mère qui montra ses dessins à un de ses amis, professeur à l’école d’art de Philadelphie. Ils y inscrivirent Louise qui y passa cinq années studieuses, visitant les musées et découvrant avec émerveillement les spectacles fascinants où elle a rencontré artistes et acteurs… Un jour, son frère la convainc de postuler pour occuper un poste au cœur d’un nouveau magazine féminin… Ainsi commença la carrière fulgurante de Louise Pembelton … une femme de son temps et une héroïne pétillante de vie Fondateur des Sculpteurs de Bulles à qui l’on doit de somptueux albums, Benoît Prieur continue de partager sa passion pour le neuvième art en signant son premier album en tant que scénariste, s’associant au talentueux Djief à qui l’on doit le somptueux Broadway - Une rue en Amérique ou le fascinant préliminaire aux Liaisons Dangereuses (sur un scénario par Stéphane Betbeder)…Avant même que de se plonger dans la lecture de l’album, c’est tout d’abord le dessin sensible et délicat de Djief qui nous séduit et nous envoûte avec sa façon de nous donner à ressentir les émotions qui assaille l’héroïne. Ses compositions sont tout à la fois fluides et somptueuses et ses teintes sépias font revivre avec finesse ces Années Folles vue à hauteur d’une femme immergée dans les milieux artistiques foisonnant de son époque… Quelles autres couleurs que ces lavis sépia auraient pu restituer les souvenirs d’une vielle dame toujours séduisante qui semble avoir vécu cent vies ? Comment ne pas être subjugué par la façon qu’a l’artiste de poser ses décors fourmillant de détails et les ambiances qui baignent chacun des lieux où il fait évoluer avec grâce chacun de ses personnages, à commencer par l’attachante Louise Pembelton dont la seule présence, tel un soleil, illumine chaque planche ?Parfaitement maîtrisée, la narration graphique s’avère impeccable et il suffit de se plonger dans les cases muettes où l’on voit se dérouler et s’enchaîner les journées de Louise, avec ces réveils de plus en plus difficile estompés par cette soif de vivre qu’elle a chevillé au corps et ce sourire charmant qu’elle arbore peu après, sans oublier le regard bienveillant qu’elle pose sur tout un chacun… Mais le somptueux dessin n’est pas le seul atout de ce premier tome des Chroniques de Louise Pembelton, loin s’en faut ! Pour un premier scénario, Benoît Prieur fait montre lui aussi d’une grande maîtrise narrative… La structure de son récit s’avère impeccable, de la façon dont il introduit chacun des personnages, principaux ou secondaires à la façon qu’il a de les faire parler et de mettre en lumière les liens qui se tissent entre eux au fil des pages… L’ambiance légère et insouciante du pensionnat de Miss Daisy est joliment retranscrite, esquissant en quelques pages le savoureux portraits de femme qui toutes allaient devenir les amis de Louise… Comment ne pas être amie avec cette jeune femme pleine de vie à l’enthousiasme si communicatif… Tout en déroulant un scénario entraînant, jouant les équilibristes entre des récitatifs généreux et des dialogues rythmés et efficaces, le scénariste prend le temps de poser chacun de ses personnages, de leur permettre de s’incarner pleinement, de Gloria Maxwell qui allait embaucher Louise dans sa rédaction au plus insignifiant des seconds rôles. Le récit nous immerge dans le bouillonnement artistique et culturel de ces Années Folles, dépeignant avec finesse une société en pleine mutation. Mais l’apparente légèreté du propos cache un twist inattendu qui va subitement apporter une touche de gravité à l’ensemble et rendre l’histoire plus prenante encore… Après nous avoir enchanté avec ses somptueux tirage de luxe, Benoît Prieur se fait scénariste et associe sa plume aux pinceaux envoûtants de Djief pour nous entraîner dans le New-York des Années Folles à la suite d’une jeune femme pétillante de vie… Tout commence lorsque, envoyé par son éditeur, Roger Lefort arrive au domicile de Louise Pembelton, une vieille dame élégante et malicieuse dont il doit écrire la biographie. Cette dernière lui raconte son enfance, ses études d’art et ses débuts au sein de la rédaction du Lady’s, un nouveau et ambitieux magazine féminin. Rehaussé par des lavis subtils et délicats, le trait plein d’élégance de Djief retranscrit le bouillonnement artistique et culturel de l’époque et permet à chacun des personnages du récit de s’incarner… Difficile de ne pas être impressionné par les talents de conteur de Benoît Prieur qui, pour son premier album, nous livre un récit à la fois grave et léger porté par un personnage attachant, solaire et bienveillant… C’est peu dire que nous attendons avec impatience la suite des Chroniques de Louise Pembelton… Miranda, une bonne fée vient de m'inviter au bal !Louise Pembelton
|
||||