    Ayla sait peu de choses sur ses parents. Le jour même où elle est venue au monde en l’an de grâce 1558, sa tante Octavie a dénoncé sa mère comme étant une sorcière car elle avait vu un cheval sortir du ventre de la mère d’Ayla peu après la petite fille.
Jeanne, la sage-femme qui l’a accouchée, a juste eu le temps de s’enfuir avec la nouvelle-née dans les bras avant que n’arrive les soldats venus arrêter sa mère… Jeanne l’initia aux simples et lui enseigna les secrets de son métier… Mais, un jour qu’Ayla assistait Jeanne lors d’un accouchement particulièrement difficile, c’est la jeune fille qui parvint à sauver et la mère et le bébé… Dès lors, certains la regardèrent avec suspicion… Serait-elle une sorcière ?
L’histoire semble se répéter et Ayla n’a d’autre choix que de partir pour rejoindre les siens, les Mogaïs, l’une des cinq espèces qui vivaient jadis en harmonie avec les hommes avec les sirènes, les elfes, les fées et les korrigans…
Séverine De La Croix nous entraîne dans une Renaissance obscurantiste qui vit des femmes poursuivies à cause de leurs connaissances des secrets de la vie… Rebaptisées sorcières, dénoncées, traquée, poursuivies et trop souvent condamnées à êtres brûlées après avoir été torturées pour leur faire avouer leur commerce avec Satan…
 Ce récit jeunesse sensible et poétique nous entraîne aux portes du fantastique, puisque Ayla, qui donne son nom à l’album, est issue d’une race aujourd’hui oubliée, de celle qui protégèrent la vie alors qu’on vivait en paix et en harmonie… Mais l’homme a rompu le lien en détruisant tout ce qu’il ne comprenait pas, inventant la religion et la guerre, détruisant sans doute à jamais l’harmonie et le lien privilégié qu’entretenait l’homme avec la nature… De ces inventions découlent la place qu’occupe jusqu’à aujourd’hui la femme au sein des sociétés occidentales alors qu’elles occupaient une place centrale au cœur des premières sociétés…
L’univers esquissé par l’autrice s’avère particulièrement envoûtant, porté par le personnage d’Ayla, jeune fille particulièrement attachante qui va cheminer sur la connaissance de son passé et de ses origines… Si chacune des peuples anciens s’avère en soit original, j’avoue avoir tout particulièrement apprécié ses fées bougonnes et bien peu aimables, sauf lorsqu’il est question de naissances…
Le dessin de Violette Grabski sert remarquablement le récit de Séverine De La Croix. Son trait plein de tendresse et de douceur renforce la féérie de l’histoire alors que le somptueux carnet introductif pose avec finesse les bases de l’univers. Par la magie de ses couleurs, la frontière entre réalité et féérie s’estompe au fil des pages et l’on passe de l’une à l’autre avec une facilité désarmante.
 Le dessin plein de douceur et les couleurs féérique de Violette Grabski estompent les frontières entre réalité et féérie de l’univers foisonnant et envoûtant né sous la plume de Séverine De La Croix…
La nuit de la naissance d’Ayla, sa mère fut dénoncée par sa tante comme étant une sorcière… Jeanne, la sage-femme qui l’a mise au monde, n’a eut que le temps d’emporter le nourrisson avant l’arrestation de sa mère… C’est elle qui l’a élevé et inité aux mystères de la vie… Mais, alors qu’Ayla l’assistait lors d’un accouchement particulièrement difficil, la mère et l’enfant ne durent sa survie qu’à l’intuition d’Ayla que tous regardèrent alors comme une sorcière… Contrainte de fuir à son tour, elle va tenter de retrouver les Mogaïs, l’un des peuples qui protégèrent jadis l’humanité, et dont elle est issue…
Destinée à la jeunesse, cette quête initiatique d’une jeune femme dans une Renaissance prompt à brûler des femmes trop savantes des mystères de la vie passionnera petits et grands, la dureté du propos étant atténuée par la beauté des planches et la féérie qu’elles distillent.
- Comment as-tu fait pour retourner le bébé ?
- Tu m’as expliqué que le bébé vivait dans de l’eau jusqu’à ce qu’il sorte. Alors je me suis dit qu’il suffirait de l’obligr à nager dans le bon sens.
- Et les poules qui ont volé les pinces ? Est-ce que tu as fait appel à la magie ?
- J’ai juste demandé à l’esprit de ma mère de m venir en aide.
- Bonté divine, Ayla ! Tu risques d’être accusée de sorcellerie pour ça !
- Mai j’ai sauvé le bébé !dialogue entre Jeanne t Ayla
|