Paris, mai 1789. La ville est en ébullition alors que le destin du Royaume de France s’apprête à basculer… Accompagné d’un loup, un assassin signe une série de meurtres sanglants en marquant ses victimes d’un triangle inversé…

Journaliste érudit et ambitieux, Gabriel Joly, pour l’heure cantonné aux critiques théâtrale dans les pages du Journal de Paris, souhaite que lui soit confié la couverture des crimes et mystères de Paris et il n’hésite pas à quitter le premier quotidien de l’Histoire de France lorsqu’il comprend qu’il n’en sera rien…

Doté d’un sens de l’observation aiguisé, Gabriel Joly va néanmoins s’intéresser de près à ce meurtrier que tout le monde appelle désormais « Le Loup des Cordeliers » et va côtoyer des grandes figures de la Révolution à venir…

e Loup des Cordeliers n’est pas le premier roman de Henri Lœvenbruck à être adapté en bande-dessinée, il y eut avant le Testament des siècles (série abandonné signée par le tandem Nicolas Jarry / Christi Pacurariu) et la Moïra (Lylian /Raka). Signée par Philippe Thirault et Damien Jacob, cette adaptation des Enquêtes de Gabriel Joly s’avère particulièrement envoûtante…

Côté histoire, le scénariste des fascinants Ô Verlaine, brillante adaptation du roman du regretté Jean Teulé, ou de l’excellent O'Boys (avec Steve Cuzor) conserve bien évidemment l’ossature du roman et les savoureux dialogues de Henri Lœvenbruck qui confèrent à l’ensemble une tonalité toute particulière… Tout en déroulant une enquête policière aussi passionnante qu’entraînante s’avèrant être joliment troussée, l’histoire exploite avec brio le contexte historique avec les premiers soubresauts révolutionnaires qui agitent la Ville Lumière et rythment l’album, mêlant sans vergogne personnages fictifs et historiques, l’enquête sur les crimes sanglants qui endeuillent Paris se déroulant dans les coulisses de l’Histoire… On y croise ainsi Camille Desmoulin, Olympe de Gouges, Archambault, Danton, Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt ou Mirabeau et ce mélange rend le récit plus captivant encore….

Evoquant plus le Rouletabille de Gaston Leroux que le Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle, le personnage de Gabriel Joly s’avère particulièrement intéressant, tant par sa façon de mener l’enquête que par son érudition, son sens de l’observation et de la déduction, ou son singulier sens de la justice, qui seront mis à rude épreuve avec cette première enquête…

Mais l’un des grands atouts de cette nouvelle série joliment éditée par Philéas est indéniablement le dessin envoûtant de Damien Jacob. Ses compositions sont d’une rare élégance et d’une confondante efficacité, impulsant un rythme soutenu à l’histoire tout en rendant la lecture particulièrement fluide. Je ne suis généralement pas amateur de décors dépouillés mais la colorisation singulière de l’album pose avec une telle virtuosité l’atmosphère de chaque scène que son trait à l’encrage appuyé se conjugue merveilleusement à ce polar historique aux accents de thriller…

Jalonné par les premiers soubresauts révolutionnaires, cette première enquête de Gabriel Joly s’avère aussi passionnante que fidèle au roman de Henri Lœvenbruck dont elle est inspirée…

Dans un Paris pré-révolutionnaire, un journaliste ambitieux doté d’un sens de l’observation peu commun va se lancer sur les traces d’un mystérieux assassin accompagné d’un loup et qui signe ses meurtres sanglants d’un triangle inversé…

Philippe Thirault signe comme de coutume une remarquable adaptation du roman, conservant l’ossature et les dialogues percutants de l’histoire, tandis que le dessin élégant et envoûtant et les couleurs singulière de Damien Jacob, par ailleurs dessinateur des fascinantes Fées Noires, posent avec art les ambiances inquiétantes de ce polar historique particulièrement enthousiasmant et mettent en scène un Gabriel Joly pour le moins convainquant…

C’est peu dire que nous attendons avec impatience le second opus des Enquêtes de Gabriel Joly !

Une carte de 1789, c’est parfait. Ici, Saint-Sulpice. Là, la rue Galande. Et là l’endroit où les voleurs sont morts. C’est incroyable. C’est un triangle ! Un triangle renversé avec la rue d’Enfer pour sommet. Le Jardin du Luxembourg est à l’abandon. Quel meilleur endroit pour cacher un animal sauvage au cœur de Paris ?Gabriel Joly