Son voyage en Angleterre n’a pas permis à Cinq Avril de dévoiler le mystère de ses origines… Mais si Anne Boleyn, future Reine d’Angleterre n’est pas sa mère, c’est bel et bien elle qui l’a déposé, nourrisson, au Clos Lucé pour le mettre sous la protection de Léonard de Vinci…

Autre fait d’importance, Anne lui a révélé que l’artiste ingénieur connaissait son existence avant même son arrivée à Amboise et aurait peint un portrait de sa véritable mère dont Michelle de Saubonne, dame de Soubise, connaitrait la véritable identité…

Mais, sitôt arrivé à Dieppe, après un combat aussi épique que désespéré, il est arrêté par le Chevalier de la Trémoille en service commandé pour François Ier… Sitôt enfermé Ariane fomente un plan d’évasion rocambolesque alors qu’au Vatican le pape envoie le Cardinal Sordi en mission en Avignon, plus pour se débarrasser de ce fouineur encombrant que par réelle nécessité…

Fan de récits de cape et d’épées depuis ma tendre enfance, comment ne pas être enthousiasmé par cette série signée par le prolifique Fred Duval et le romancier Michel Bussi, désormais scénariste de BD, qui nous entraîne dans le Royaume de France sous le règne de François Ier ?

Porté par un scénario rythmé riche en rebondissements rocambolesque et en scènes d’action virevoltantes, le lecteur est entraîné dans le sillage de Cinq Avril, disciple de Léonard de Vinci ainsi baptisé parce qu’il fut abandonné le 5 avril 1510 au Clos Lucé et qui cherche à connaître le nom de sa mère… Après avoir cru un temps que c’était Anne Boylen, future reine d’Angleterre après le remariage d’Henri VIII, tout laisserait à penser qu’il serait le fils posthume de Louis XII et de Marie Tudor… et par là-même héritier légitime de la couronne ! Ignorant qu’il est au centre d’une partie d’échecs dont les enjeux le dépassent et où intrigants et puissants de ce monde se livrent une guerre de l’ombre, Cinq Avril va croiser la route d’un certain Michel de Notre-Dame, apothicaire dont les dons prophétiques permettent de lire l’avenir alors que le jeu trouble de François Ier va se révéler plus subtil qu’il n’y paraissait et qu’il suffirait d’un souffle pour embraser les âmes et plonger le Royaume dans les affres des Guerres de Religion…

Mêlant histoire, fiction, complots royaux et papaux, initiés, sociétés secrètes duels épiques et évasions jubilatoires, ce troisième opus remplit toute ses promesses et, s’il est destiné à la jeunesse, le vieil enfant que je suis a pris un réel plaisir à découvrir la suite des aventures de ce personnage haut en couleur mêlé à une affaire que pour l’heure le dépasse et dont les dialogues drôles et mordants impulsent un rythme savoureux à l’ensemble … Sans que l’on puisse encore avoir une vision complète de l’histoire, les différentes pièces du puzzle s’assemblent peu à peu comme le mécanisme d’une des nombreuses machines du génial et facétieux Léonard de Vinci dont l’ombre, et désormais celle de la Joconde, plane sur la série…

Mais, outre le scénario jubilatoire et entraînant, si la série s’avère aussi captivante, on le doit indubitablement au talent de Noé Monin. Son trait énergique et son découpage percutant donnent à l’histoire le souffle que l’on attend d’un récit de cape et d’épée, tout en renforçant l’humour de certaines séquences par les expressions et les postures de ses personnages, parfois par le truchement du Super deformed pour l’accentuer… Les scènes d’action et de duels sont chorégraphiées avec virtuosité, dynamisées par des cadrages fascinants, la colorisation soignée d’Antoine L. achevant de nous convaincre… Quant à la couverture où l’on découvre Cinq-Avril en bien fâcheuse posture tandis que son ange gardien s’apprête à entrer dans la danse, elle est une fois encore magnifique et parfaitement raccord à l’esprit de la série… tout comme le quatrième de couverture par ailleurs !

Alors qu’il ne reste plus qu’un tome avant de pouvoir visualiser le savoureux puzzle scénaristique dans son ensemble, c’est peu dire que ce troisième opus remplit toutes ses promesses !

Si Anne Boleyn, future Reine d’Angleterre, n’est pas sa mère, c’est bien elle qui a déposée Cinq Avril au Clos Lucé le 5 avril 1510… Elevé et instruit par le génial Léonard de Vinci, il s’est lancé dans la quête de ses origines sans savoir qu’il est au centre d’une partie d’échec disputée par les puissants de ce monde… Plusieurs éléments convergents lui laissent à penser que la Marie Tudor, surnommée la Reine Blanche de par les vêtements de deuil qu’elle porta suite à la mort de son royal époux, pourrait être sa mère… Ce qui ferait de lui l’héritier du trône et expliquerait pourquoi les sbires de François Ier tenteraient de l’arrêter…

Mêlant action, histoire et fiction dans l’esprit d’Alexandre Dumas, ce troisième tome de Cinq Avril s’avère riche en complots politiques, duels virevoltants et sociétés secrète qui rivalisent d’intrigues autour de l’attachant Cinq Avril tandis que s’esquissent les prémisses des guerres de religions… Rehaussé par les couleurs d’Antoine L. et débordant d’énergie, le trait de Noé Monin donne à la série le souffle épique nécessaire à ce récit de cape et d’épée aussi intrigant et captivant qu’entraînant. Les acteurs sont en place, le dernier acte va pouvoir se jouer et se déroulera selon toute vraisemblance dans l’enceinte de la Cité Eternelle…

- Ariane ? C’est toi ?!
- Evidemment que c’est moi ! Qui d’autre connaît ce fil à son que tu fabriquais pour qu’on puisse se parler d’une chambre à l’autre ? Tu as besoin de quelque chose ?
- Comprendre ta trahison à Dieppe !dialogue entre Cinq Avril et Ariane