Le monde onirique et imaginaire créé par Lewis Caroll a depuis toujours inspiré de talentueux dessinateurs qui apportent à l’œuvre leur propre vision de cet univers fantasmatique publié pour la première fois en Angleterre en 1865…
Défiant la logique et la rationalité, le roman est truffé de références mordantes aux connaissances du romanciers et aux mathématiques, à la culture populaire et à l’histoire britannique, telle la Guerre des Roses ou l’étrange « Rabbit Hole » qui se réfère à un escalier de Christ Church… autant d’éléments fascinant qui font la richesse et le sel du roman mais dont les clefs manquent parfois aux lecteurs contemporains et qui plus est francophones…
Après John Tenniel, Salvador Dali et plus récemment Benjamin Lacombe et Guillaume Sorel, la talentueuse dessinatrice Loputyn s’empare du récit de Lewis Carroll pour le sublimer de ses dessins sensuels. Traduit par Henri Parisot le texte s’avère magnifique, et sa proximité avec les surréalistes pour qui l’Alice de Carroll revêtait une importance toute particulière, n’est sans doute pas étranger à la façon dont il a traduit jadis dans la langue de Molière le texte originel.
Collection Métamorphose oblige, l’album est somptueusement édité, avec un formidable travail réalisé sur la couverture, un signet en tissus du plus bel effet et une maquette somptueuse qui met joliment en valeur les superbes illustrations de Loputyn… Tantôt pleine page, tantôt plus réduite, en couleur ou monochromes, les compositions de l’artiste italienne contribuent à immerger le lecteur dans l’univers aussi dérangeant qu’envoûtant imaginé par Lewis Carroll…
A la confluence du manga et du gothique, la dessinatrice a su développer un style singulier particulièrement envoûtant qui épouse avec finesse ce récit peuplé de personnages et de créatures baroques et iconoclastes…
S’inscrivant dans le sillage de John Tenniel, Salvador Dali, Benjamin Lacombe ou Guillaume Sorel, la talentueuse dessinatrice Loputyn s’empare du texte de Lewis Carroll, sur la traduction de Henri Parisot, pour en livrer une interprétation somptueuse et sensuelle.
Son Alice aux Pays des Merveilles est parfaitement à sa place dans la magnifique collection Oxymore avec cette superbe couverture embossée et joliment maquettée, la reliure soignée et le signet en tissus du plus bel effet… Du bien bel ouvrage qui met joliment en valeur le formidable travail de l’impressionnante artiste italienne dont le style, à la croisée du gothique et du manga, épouse parfaitement ce récit iconoclaste et onirique truffé de références à la culture populaire britannique et aux mathématiques…
Eh bien ! se dit Alice, après une pareille chutte, je n’aurai plus peur de tomber dans l’escalier ! Comme on va me trouver courageuse, à la maison. Ma foi, désormais, même si je dégringole du haut du toit, je ne dirais rien !Alice