Dix ans ont passés depuis la destruction du Valhalla Hotel et la mort de Frau Vinkler… Mais les néonazis nostalgiques du troisième Reich n’ont pas dit leur dernier mot, loin s’en faut ! La vermine a la vie dure…

A sa sortie de prison, Malone est attendu par Melinda qui l’embarque dans son bolide qu’elle conduit, comme il se doit, pied au plancher, au grand désespoir du Coach… Bien que tous aient emprunté un itinéraire de vie surprenant, les retrouvailles avec la bande d’El Loco s’annoncent pour le moins explosives, d’autant que ce dernier vient de dessouder des nazis venus le cueillir dans sa luxueuse demeure, passablement abîmée dans l’escarmouche…

La joyeuse bande va bientôt faire route vers Cold Peak Harbor, un coin paumé d’Alaska qui servirait de base arrière aux nazis rescapés du Vakhalla Hôtel… Malone, El Loco, Meli et Lemmy vont avoir fort à faire pour conter les plans machiavéliques de Tausend et Helmut, bien décidés à se venger…

Après Valhalla Hôtel signée avec son complice Pat Perna, Fabien Bedouel, désormais seul aux commandes, s’enfonce tête baissée dans la porte narrative laissée entrebâillée à l’issue du final particulièrement explosif de leur trilogie pour amorcer une nouvelle série tout aussi jubilatoire…

Co-scénariste de la première saison, puisqu’il faut bien parler de saison tant le rythme haletant du récit choral happe le lecteur, le talentueux Fabien Bedouel semble avoir pris un plaisir jubilatoire à remettre en selle cette joyeuse bande de givrés prêt à en découdre une fois de plus avec les nazis… On retrouve dès les premières pages le ton si particulier qui faisait le charme de la trilogie avec ces retrouvailles mouvementées entre Malone fraîchement sorti de prison, et la douce (?!) Melinda dont la conduite s’avère encore et toujours… sportives… Plongé dans le grand bain dès les premières pages, avec des armes lourdes accrochées aux chevilles, le lecteur est ainsi en terrain connu… Mais quel plaisir de retrouver ces personnages totalement barrés mis en scène avec maestria par un dessinateur très inspiré…

Son sens du découpage et du cadrage sont encore et toujours particulièrement bluffant et dynamisent (dynamitent ?) avec art les nombreuses scènes d’action qui émaillent le récit. Parfaitement chorégraphiées, elles rythment l’histoire, de concert à des dialogues pêchus et percutants qui confèrent à l’ensemble cette saveur si particulière. Difficile de ne pas se laisser entraîner dans ce récit choral improbable, viril mais paritaire, qui entraînera nos héros barjos de la Maison Blanche (avec un président qui vaut plus qu’un détour) en Alaska pour des retrouvailles avec leurs ennemis jurés qui s’annoncent pour le moins mouvementées… et sanglantes…

Tout lecteur de Valhalla Hôtel caressait l’espoir d’une suite avec cette porte laissée entrouverte par les co-scénaristes… C’est dans cet entrebâillement que Fabien Bedouel s’engouffre à gros renfort d’adrénaline et de gros calibre pour amorcer la suite d’une série d’action aussi décapante qu’Il faut flinguer Ramirez de Nicolas Petrimaux, référence en la matière…

Fraîchement sorti de prison, Malone et Meli ont tôt fait de retrouver El Loco et Lemmy. L’heure est grave et la vermine à la dent dure… Malgré leur cuisante défaite, les néonazis ont mis à profit les dix années qui viennent de s’écouler pour fomenter leur vengeance depuis leur base arrière située dans un coin paumé d’Alaska… La confrontation s’annonce aussi violente que musclée et, bien qu’ayant entamé des carrières inattendues, la joyeuse bande d’El Loco a plus que de beaux restes…

Porté par des dialogues irrésistiblement pêchus et des scènes d’action chorégraphiées avec soin grâce à un sens du cadrage bluffant, ce premier tome de Valhalla Bunker amorce une seconde saison qui s’avère tout aussi décapante et jubilatoire que la première… Désormais seul à la barre, Fabien Bedouel signe un album décapant particulièrement réussi… L’épisode s’achevant sur un cliffhanger haletant qui laisse nos héros en bien fâcheuse posture, il nous tarde de lire la suite !

Un dernier petit service : par le plus grand des hasards, tu ne connaîtrais pas des gens disponibles pour venir faire un brin de ménage ? Il y en a partout, c’est dégueulasse !El Loco