Max s’est lié à Arthur et Sébastien dès son arrivée à Clamart, rue du Panorama. Arthur se rêvait déjà aventurier et Sébastien, passionné de musique, était le fils d’un éditeur… Ils ont passé les années lycée ensembles et en accueilli Neige Agopian dans la Bande du Panorama lorsque cette dernière, déjà passionnée de photographie, est venue habiter dans leur rue… Max et elles sont sortis ensemble et seraient passés à l’acte si Neige n’était partie à Londres pour un séjour linguistique dont elle n’est jamais revenue…

Son retour vingt ans après réveille une foule de souvenirs chez Max, père d’un ado et vivant séparé de sa compagne… Assailli par la nostalgie, c’est avec émotion qu’il va manger chez elle avec Arthur… Devenue photographe et séparée de son compagnon anglais, la jeune fille désormais orpheline a entreprit des travaux dans la maison familiale, dévoilant une somptueuse fresque en arrachant la tapisserie de la chambre parentale…

Nos trois amis d’enfance vont tenter de découvrir l’identité de l’artiste… Mais alors que Max venait chez Neige pour lui donner les premières informations trouvées sur le peintre oublié, un cri strident bien vite insoutenable retentit dans la maison, ce qui ne manque pas d’attirer vers la demeure une foule de voisin curieux bien vite suivi par les forces de police… A l’intérieur, aucune trace de Neige, si ce n’est sur un pan de la fresque jusqu’alors cachée ou elle apparaît, nue, enlevée par une gigantesque araignée… Cette même araignée dont Max croit avoir aperçu l’ombre à la fenêtre de son amie…

[EncartG]un thriller fantastique, mélancolique, singulier et fascinant…[/EncartG]Serge Lehman, scénariste de la fascinante Brigade Chimérique et de l’envoûtant Saint-Elme, revient pour un récit intimiste qui se teinte peu à peu de fantastique et nous entraîne bien loin des sentiers battus et rebattus…

On commence par un récit empli de nostalgie, avec le retour d’un amour de jeunesse qui vient débouler dans la vie de trois amis d’enfance qui ne se sont jamais perdu de vue. Max est alors le narrateur du récit et va, avec ses mots pleins d’émotion, nous raconter la formation de la bande du Panorama et l’arrivée de Neige… La structure narrative de l’album s’avère fascinante, les souvenirs de Max étant chargé d’une douce mélancolie et de l’amertume des regrets d’une histoire d’amour presque morte avant d’avoir éclos, de celles qui laissent en nos cœurs une empreinte indélébile… L’émotion qui le gagne lorsqu’il apprend le retour de Neige est somptueusement retranscrite et l’on comprend que son seul retour suffit à raviver les braises de ses amours adolescentes… Le scénariste prend le temps de poser chacun de ses personnages, de développer les liens qui les unissent tout comme ceux plein de tendresse qui unissent Max à son fils ou à son ex… L’apparente normalité, la cohérence des personnages renforce l’impact des évènements qui vont suivre et l’intrusion du fantastique dans ce récit en apparence ancré dans la réalité…

La monté en puissance du scénario est savamment orchestrée, avec cette étrange histoire qui déploie ses racines dans un passé lointain tandis que les certitudes de Max vont s’effriter, pour nous révéler un drame ancien bien enfoui dans les méandres labyrinthiques de sa psyché…

[EncartD]… porté par le dessin virtuose de Stéphane de Caneva[/EncartD]Serge Lehman retrouve pour l’occasion le talentueux Stéphane de Caneva avec qui il avait signé l’incroyable Metropolis et Ultime Renaissance, l’inattendue et enthousiasmante suite des Brigades Chimériques… Son trait s’avère comme de coutume en tous points fascinants, mettant en scène avec une facilité désarmante les émotions de Max et des autres protagonistes… Certaines séquences sont d’une beauté troublante, telle celles où Max et Neige se retrouve dans l’obscurité du labo photo ou la scène de la piscine qui précède le départ pour Londres de la jeune fille, la subtilité du découpage et le soin apporté à chaque case retranscrivant avec art la force de leurs sentiments… L’artiste introduit les éléments fantastiques avec virtuosité, de la Tête à l’étrange maladie de Monsieur Toussaint en passant par les inquiétantes Mangues dont l’apparence glaçante nous fait frémir d’horreur…

Serge Lehman retrouve Stéphane De Caneva pour signer un récit envoûtant et singulier qui mêle les genres avec une redoutable efficacité…

Max, Artur et Sébastien sont amis depuis l’enfance et le temps n’a en rien altéré leur amitié. Il y a vingt ans, Neige Agopian et Max sont sortis ensemble et auraient sauté le pas si Neige n’était partie pour un séjour linguistique pour ne jamais revenir. Désormais père d’un ado et séparé de sa compagne, Max voit affluer ses souvenirs lorsqu’il apprend que Neige est de retour en ville, espérant secrètement renouer avec elle… Alors qu’elle entreprenait des travaux dans sa maison, Neige met à jour une fresque fascinante réalisée par un peintre oublié… Tandis que Max, Sébastien et Arthur tentaient de l’identifier, Neige disparait subitement, après qu’une sorte de cri insoutenable soit sorti de sa maison… La bande du Panorama, du nom de la rue où ils habitaient enfants, va tenter de la retrouver, suivant une piste un peu folle négligée par les forces de l’ordre…

Superbement édité avec une couverture magnifique qui semble dans un premier temps être en total décalage avec le récit, cette histoire commence comme un récit nostalgique autour du retour d’un amour d’enfance pour étendre ses ramifications vers le fantastique et ses racines vers un passé lointain empli d’insondables mystères… Porté par la narration graphique impeccable et envoûtante d’un Stéphane De Caneva qui nous livre des scènes intimistes bouleversante de justesse et des séquences fantastiques ébouriffantes, le scénario chargé de mélancolie de Serge Lehman s’avère aussi troublant que fascinant… Quel formidable conteur que ce scénariste-là, qui a toujours su s’attacher les crayons de dessinateurs virtuoses pour mettre en image ses récits singuliers et signer des chefs d’œuvre du neuvième art… Parmi les coups de cœur de cet automne, ces Navigateurs occupent le haut du panier…

On a fait toutes nos classes ensemble jusqu’au bac, tellement fusionnels que les profs nous surnommaient « la Bande du Panorama ». Et puis, un jour, Neige Agopian est arrivée.Max