



Le calme et la sérénité du petit village de Trougnac allait être troublé par l’arrivée au village de Conrad Knapp…
Ce dernier est chargé de repérer les décors pour un prochain film avec Jean Gabin et Brigitte Bardot en tête d’affiche… Après il avoir montré une photo du tournage d’une scène d’En cas de malheur de Claude Autant-Lara coupée au montage et où l’on apercevait les fesses de la star, tous les hommes du village ne rêvent que de voir le sexe symbole venir tourner dans leur village… tous, sauf le curé de la paroisse qui voit cela d’un mauvais œil… tout comme il n’avait pas apprécié que Clovis Dieuleveut de Beaudrap, Duc de Trougnac ait construit à ses frais un cinéma, lieu de perdition, juste à côté de l’église du village…
Trougnac est désormais en effervescence, alors que le maire et les notables cherchent à mettre en valeur les charmes de leur bourgade pour que Conrad Knapp choisisse Trougnac plutôt qu’un autre village des environs…

Après avoir exploré avec un talent saisissant mille et un genre au fil de ses séries et one-shot, Philippe Pelaez s’essaye, une fois encore avec brio, à la comédie populaire qui fleure bon les films des années 50, du
Chômeur de Clochemerle de Pagnol en passant par
le Mouton à cinq pattes d’Henri Verneuil ou la série des
Don Camillo amorcée par Julien Duvivier, avec Fernandel dans le rôle-titre.
On y retrouve tout d’abord des dialogues savoureux et un microcosme décrit avec un plaisir aussi jubilatoire que communicatif par un scénariste inventif et son complice dessinateur, avec un maire qui va se confronter à un prêtre qui peste contre les dangers du cinéma et voit d’un mauvais œil la venue dans leur village de ce sexe symbole qui va corrompre l’âme de ses ouailles… Gabin passe encore, mais Bardot, non…
Le scénariste met en scène une savoureuse galerie de personnages hauts en couleur qui apportent chacun leur petite pierre à l’édifice scénaristique particulièrement rafraîchissant mais néanmoins solidement charpenté… Au fil de scénettes croquignolesques, on comprend que Knapp n’est pas franc du collier et compte bien se servir de la naïveté de sa désormais petite cour à qui la vue des « fesses à Bardot » a fait quelque peu perdre le discernement… Il est bien moins un repéreur de décors de décor qu’un escroc opportuniste… Mais le scénariste, épaulé par le dessinateur, a su nous concocter de nombreux rebondissements qui vont faire sortir l’histoire des sentiers battus pour un final aussi savoureux que jubilatoire…
Mais, au centre du récit se trouve le septième art et son impact sur tout un chacun. Véritable machine à rêver qui déchaine les passions, le cinéma nous ouvre les portes d’un monde fantasmé dans lequel on projette nos désirs et nos rêves. A travers l’histoire de ces villageois désireux d’apercevoir ces acteurs qui font la une des magazines, c’est notre rapport au cinéma et aux acteurs qu’aborde Philippe Pelaez avec le talent qu’on lui connaît… Cet album nous donne envie de nous replonger dans le cinéma des années 50 et porté par ces grands acteurs et actrices qui ont marqué leur temps et surtout leur art de leur empreinte…

Le trait généreux et expressif de Gaël Séjourné met joliment en scène ces personnages délicieusement archétypaux évoquant les comédies d’antan. Son travail sur les postures et les expressions des différents protagonistes de l’histoire est saisissant tant chacun s’avère irrésistiblement attendrissant… On a presque l’impression de ressentir leur plaisir d’avoir pu jouer dans cette comédie entraînante et la bienveillance des auteurs pour chacun d’entre eux n’est pas sans évoquer celle que Pagnol accordait à ses personnages… S’inspirant de la fameuse séquence du film de Claude Autant-Lara, la couverture s’avère accrocheuse, avec en fond les deux factions du village qui semblent prêt à en découdre, l’une pour empêcher la venue de Bardot dans leur village, l’autre prête à tout pour pouvoir apercevoir la sex-symbol fouler les pavés de Trougnac…

Epaulé par Gaël Séjourné, Philippe Pelaez fait une nouvelle fois montre de ses talents de conteur avec cette comédie rafraîchissante qui évoque les comédies populaires des années 50, des films de Pagnol à ceux de Verneuil ou de Duvivier…
Petite bourgade insignifiante comme il en existe des centaines en France, la tranquillité de Trougnac allait être bouleversée par l’arrivée de Conrad Knapp, chargé de trouver le décor pour un film ou tourneront Jean Gabin et Brigitte Bardot… Sa carte de visite : une photo d’une scène censurée du tournage d’En cas de malheur de Claude Autant-Lara où l’on voyait « les fesses à Bardot » allait faire tourner la tête du maire et de ses administrés qui aillaient tout faire pour mettre en valeur les charmes insignifiants de leur paisible village pour qu’il soit choisi comme lieu de tournage…
Mêlant avec brio humour et émotion et s’inspirant d’une scène réellement censurée, Philippe Pelaez et Gaël Séjourné signent une comédie aussi irrésistible que rafraîchissante. Le trait expressif et généreux du dessinateur de la Peau de l'autre ou de l’Appel des Origines donne vie à une formidable galerie de personnages hauts en couleur et attachant de par leur naïveté confondante, la vue des « fesses à Bardot » leur ayant fait perdre tout sens commun… Drôles et joliment écrits, les dialogues participent indéniablement au plaisir que l’on prend à lire ce récit riche en rebondissement savoureux et inattendus… Ne passez pas à côté des Fesses à Bardot, comédie on ne peut plus rafraîchissant doublé d’une formidable déclaration d’amour au septième art…
- Quand on voit cette diablesse blonde se trémousser sur la table, là, cette dévergondée, cette…
- Brigitte Bardot. Et Dieu… Créa la femme, de Roger Vadim, sorti il y a deux ans. Avec également Jean-Louis Trintignant et Curd Jürgens. Tourné à Nice et à Saint-Tropez, interdit au moins de 16 ans à sa sortie. 1 heure 32 minutes de plaisir.
- Ben, vous en savez des choses sur ce film ! Vous l’avez vu plusieurs fois ?
- Non, j’étais sur le tournage.dialogue entre Conrad Knapp t les… trougnaciens ?