    Paris, printemps 1633. La capitale du royaume est le théâtre d’affrontements entre de mystérieuses factions réunis en triades selon les lois du Zodiaque du Diable…
De son côté, le Roi-des-Tombes est en passe de faire tomber Paris sous sa coupe en décimant les Cours des Miracles qui refusent de lui céder, grâce au Bourreau, exécuteur des ses basses œuvres…
Après avoir hérité du masque de cuir de l’Epéiste, Jean-Baptiste de Gagnière est désormais membre de la Troisième Triade, dirigée par la Veuve qui œuvre aux côtés du Cardinal de Richelieu et tente de percer les voiles de l’avenir… La nuit, il combat la truanderie et s’efforce de mettre fin au trafic de Sarde, un breuvage qui empoisonne la capitale… Mais chaque coup porté semble être un coup dans l’eau… Le jeu du Zodiaque du Diable révèle à la Veuve que l’Alchimiste dont on était sans nouvelle depuis près d’une année, était revenu au centre du jeu… S’il ne fait pas partie de la Triade du Roi des Tombes, peut-être travaille-t-il désormais pour lui… Qui d’autres qu’un alchimiste particulièrement doué pour concocter le terrifiant poison qu’est la Sarde ?
Si Ghotam City, inspirée de New York, Los Angeles, Detroit ou Chicago, est le domaine de Batman, le Paris dépeint dans cette série est celui de Gueule de Cuir… On y retrouve a cette même verticalité, permettant aux acteurs de ce récit de cape, d’épée et de sciences occultes de réaliser des prouesses fascinantes nous offrant des scènes d’action proprement décoiffantes…
 L’association du virtuose dessinateur à la plume inspirée de Pierre Pevel, créateur des fascinants Paris des Merveilles ou des Lames du Cardinal, ne pouvait qu’attirer mon attention, et ce d’autant plus que j’ai toujours adoré les récits de cape et d’épée… Et au vu des qualités du premier opus de la série, c’est peu dire que nous attendions le suivant avec une impatience fébrile… Et le talent de ces deux auteurs étant ce qu’il est, je n’ai pas été déçu !
Le prologue immerge d’emblée le lecteur dans le Paris du Grand Siècle teinté d’ésotérisme et de guerre occulte… On est d’emblée bluffé par les cadrages vertigineux et virevoltants Stéphane Créty qui trouve des angles improbables et fascinants pour nous servir des scènes d’action et de mémorables combats à l’épée… La couverture seule nous donne déjà la mesure de son talent, avec ce formidable visuel de Gueule de Cuir surplombant Paris, perché sur une flèche qu’on peut imaginer être celle de la Sainte-Chapelle, malgré les différences architecturales… Ses planches sont d’autant plus somptueuses et efficaces qu’elles sont sublimées par la mise en couleur envoûtante et singulière du toujours très impressionnant Jérôme Maffre. L’ensemble est somptueusement dynamique et immerge le lecteur au cœur de ce Paris aussi inquiétant qu’envoûtant.
Formidablement rythmé, riche en révélations et en rencontres hautes en couleur, ce second opus s’avère tout aussi captivant que l’était le premier… Le jeu trouble joué par le Cardinal nous pousse à nous questionner sur son appartenance à l’une ou l’autre des Triades tandis que l’identité du Roi des Tombes, nimbée de mystères, nourrit tous les fantasmes… Le subtil dosage d’action, d’enquête et de supputations rendent la lecture de ce second tome particulièrement entraînante et le final ébouriffant suivi d’un conciliabule intrigant abandonne le lecteur à cette délicieuse frustration qui est la marque des grandes histoires… Qu’il est dur de devoir patienter pour lire la conclusion de cette enthousiasmante trilogie !
Clôturant l’album, le Journal de l’Epéiste nous éclaire sur le jeu du Zodiaque du Diable à travers le témoignage de l’ancien Epéiste qui s’est retiré du jeu en se faisant passer pour mort… On ne peut qu’espérer que le fac-similé d’un carnet regroupant les pages de celui-ci soit offert au lecteur avec le dernier album de la série tant les graphistes ont fait un travail admirable…
 Après un premier tome ébouriffant qui mettait en exergue les talent de conteur de Pierre Pevel et la virtuosité de Stéphane Créty, nous attendions le second opus de cette trilogie avec une impatience fébrile…
La Sarde, breuvage alchimique qui élimine les sensations de faim, de soif et de fatigue et dont l’abus peut provoquer la mort, se repend dans Paris… Le Cardinal charge la Veuve de mettre un terme au trafic. L’Epéiste s’y emploie sans parvenir, pour l’heure, à empêcher le philtre de ses répandre dans les bas-fonds de la capitale… Le Roi des Tombes assure sa mainmise sur la cité en éradiquant une à une les Cour des Miracles… Le Tarot du Zodiaque du Diable a révélé à la Veuve que l’Alchimiste, disparu depuis près d’un an, était revenu au centre du jeu… Se pourrait-il qu’il travaille pour le Roi des Tombes pour concocter l’infâme breuvage ? L’Epéiste va enquêter pour tenter de le retrouver…
L’univers concocté par Pierre Pevel est une fois encore une audacieuse et fascinante construction qui s’appuie sur le réel pour bâtir un monde inquiétant où des hommes et femmes dotés de capacité surhumaines et organisées en Triades se livrent une guerre de l’ombre… La virtuosité de Stéphane Créty est sublimée par les couleurs singulières et sublimes de Jérôme Maffre et met en scène avec une redoutable efficacité le scénario endiablé de l’auteur du Paris des Merveilles ou des Lames du Cardinal… Ces deux auteurs étaient indéniablement faits pour se rencontrer ! C’est peu dire qu’il nous tarde de lire l’ultime opus de cette trilogie de cape, d’épée et d’ésotérisme !
- D’ordinaire, les visiteurs passent par les portes et empruntent les antichambres.
- Vos antichambres sont pleines de vos gardes.
- Et mes balcons ?
- Ils sont moins défendus. Mais n’ayez crainte pour votre homme, il n’est qu’inconscient.,
- Je n m’inquiète aucunement pour lui. Dès demain, cessera d’appartenir à mes mousquetaires. Car vous pourriez être animés de mauvaises intention à mon égard, n’est-ce pas ?
- En effet, je pourrais vous en vouloir de me faire espionner, par exemple.
- Dans la position que j’occupe, ne pas vous avoir à l’œil serait une erreur, voir une faute. En outr, j’en surveille bin d’autres qui ne font pas tant d’histoires.dialogue entre le Cardinal et Gueule de Cuir
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