Fiche descriptive
17€
Chronique | ![]() ![]() |
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Bien que sa tête soit mise à prix, il a décidé de tenir sa promesse et d’enterrer le corps de son complice et ami, Ben Donnigan, aux côtés de sa femme trop top disparue… Par un concours de circonstance, il se retrouve accompagné de Moïse, un gamin sourd et muet qui a décidé de le suivre… Mais la rumeur de la présence de Bone dans la région entraîne dans son sillage tout ce qu’elle compte de chasseur de primes auquel il sera difficile d’échapper quand on est encombré par un cercueil avec un gamin dans les pattes… ![]() Ballade pour un cercueil, un gamin et un tueur Publié il y a près de trente ans, Chiens de Prairie marquait les retrouvailles de deux auteurs majeurs du neuvième art, huit ans après leur fascinante Oeil du Chasseur, somptueusement réédité par les éditions Anspach en 2021.Malgré le temps qui a passé, Chiens de prairie n’a rien perdu de son… mordant… Le scénario taillé sur mesure par Philippe Foerster pour son ami Philippe Berthet puise sa matière à la source du western, avec ses grands espaces, ses bandits, ses légendes de l’ouest, ses tribus indiennes et ces salopards qui refroidissent ceux qui ont le malheur de se retrouver sur leur route… Avec ces éléments archétypaux, le scénariste a tissé un récit rythmé et nerveux, riche en révélations fracassantes et en scènes d’anthologie. On y croise Martha Jane Cannary qui est la narratrice de la balade de J.B. Bone et l’on assiste à la mort du légendaire Wild Bill Hickok qui fut son compagnon… Rattachant le scénario à ces deux figures emblématiques de l’Ouest, Foerster apporte à son histoire une touche de crédibilité, faisant presque de Bones un personnage historique à cette époque sauvage où les problèmes se réglaient à coups de Colts, de Smith & Wesson ou de Winchesters… Son récit prend des tours et des détours inattendus qui rendent sa lecture aussi captivante qu’entraînante, jusqu’à la toute dernière case de l’album, une case pleine page qui semble répondre à celle amorçant l’histoire… ![]() un western crépusculaire somptueusement fascinant La dimension crépusculaire du récit est formidablement retranscite par le remarquable travail de colorisation de Dominique David qui allait collaborer avec Berthet sur De l'autre côté de la frontière, Irina, second opus de la série XIII Mystery ou Le crime qui est le tien… Quant au travail de Berthet, il est comme de coutume fascinant… Pour mettre en scène cet implacable récit, le dessinateur adopte un trait semi-réaliste, tout à la fois élégant et épuré, qui s’impose comme une évidence. Désireux de s’extirper des univers urbains qui l’ont occupé quelques temps, il signe des décors majestueux, superbement mis en valeur par un découpage remarquablement précis qui fait passer une foule d’émotion avec une facilité désarmante. Au fil des pages, l’aspect brut et rugueux de Bones semble s’estomper alors qu’il se prend d’affection pour cet encombrant gamin qui lui colle aux basques tandis que le regard triste et absent de ce dernier semble s’illuminer au fil des pages, malgré la violence qui semble être devenu son quotidien… Les planches de l’album sont tout juste somptueuses, le fond et la forme se rejoignant pour donner corps à un western d’anthologie…Comme pour Oeil du Chasseur, les éditions Anspach ne se sont pas contentées de rééditer l’album en le dotant d’une somptueuse couverture qui retranscrit avec justesse l’aspect crépusculaire de l’histoire. L’album s’achève sur un passionnant entretien croisé avec les trois auteurs de l’album qui reviennent chacun sur leur travail pour le réaliser… ![]() ![]() S’efforçant de tenir la promesse faite à son défunt ami et complice, J.B. Bone, qui fut l’ami de Calamity Jane, se retrouve à traîner son cercueil pour l’enterrer aux côtés de celle qui fut sa compagne… Mais la prime offerte pour sa capture va attirer dans son sillage des chasseurs de primes auquel il aura bien du mal à échapper, encombré par un cercueil et un gamin sourd-muet qui lui colle aux basques… Porté par des personnages forts, attachants ou révulsant, qui évoluent subtilement ou se révèlent au fil des pages, le scénario ciselé de Philippe Foerster n’a rien perdu de son mordant et de son efficacité. Le formidable travail graphique de Philippe Berthet, sublimé par le saisissant la colorisation soignée de Dominique David s’avère remarquable, tant pour l’élégance de son trait semi-réaliste que pour le soin apporté au découpage qui font de ce western crépusculaire ou le fond et la forme se rejoignent un des incontournable du genre… Tu sais, j’en ai assez de cette vie de paria errant… Ogallala devait être notre dernier coup… Je voudrais m’arrêter… Me fixer quelque part… Je…J.B. Bone
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