Perdus dans les méandres labyrinthiques du Donjon pour y chercher un sarcophage, Herbert et Marvin vont trouver le Gardien qui se propose de leur confier LA carte du Donjon, celle qui se trouve dans le tiroir de son bureau… ou plutôt qui s’y trouvait…

Fin psychologue le Gardien comprend qu’Herbert est le responsable de sa disparition, ce qui est confirmé par le Gnomoniste, et lui demande de la retrouver au plus tôt. Tombant entre de mauvaises mains, une carte où figurent l’emplacement des passages secrets, des pièges et des trésors pourrait sonner la fin du Donjon…

L’ayant emprunté pour y griffonner la liste des courses, Herbert se rend donc à la taverne de Xautamoxime où il a éclusé quelques bières… Fort heureusement, le tavernier a retrouvé la carte… qui a été récupérée par une étrange sirène qui s’en est fait une robe avant qu’elle ne soit expédiée au Monastère Palatoka pour être copié par les moines copistes afin d’en faire des robes pour les autres sirènes… Bref, Herbert et Marvin ne sont pas au bout de leurs soucis… loin s’en faut !

Dans la série Herbert se met dans une sacrée panade, ce douzième tome de Donjon Parade fera date… Reparti sur les chapeaux de roue après quelques années de mise en stase, la série n’en finit pas de nous enthousiasmer !

Mathieu Burniat rejoint la liste pléthorique des dessinateurs ayant mis en image l’un des albums de la fascinante et jubilatoire série Donjon née de l’imagination débridée de Joann Sfar et Lewis Trondheim, édifice tentaculaire bâti sur les concepts développés dans le Jeu de Rôle Donjon & Dragon avec un subtil changement de paradigme : les héros sont les monstres qui peuplent le donjon et non les valeureux aventuriers !

Dans cette nouvelle aventure, une petite bévue d’Herbert (utiliser un papier trainant dans le tiroir du bureau du Gardien) va prendre des proportions totalement dingues voire carrément apocalyptique qui allaient contraindre Herbert et Malvin à prendre des mesures comme qui dirait radicale… Car si retrouver la carte impliquait au départ de retrouver une sirène puis un monastère, la suite s’avère totalement barrée. Et il y a autour de la fameuse carte reproduite à l’identique au cœur du monastère un running-gag particulièrement désopilant sur le statut que prenne peu à peu les multiples copies de la carte, avec en point d’orgue ce aventuriers qui flairent un piège là où il n’y en carrément pas.

Mathieu Burniat, dessinateur de l’excellentissime Furieuse (sur un scénario de Geoffroy Monde) réinterprète avec humour et efficacité les personnages emblématiques qui peuplent le donjon de Cavallère et dont l’expressivité délicieusement caricaturale sert remarquablement les répliques pêchues des deux scénaristes… Sa mise en scène débridée s’avère bougrement efficace pour mettre en image le scénario de Joann Sfar et Lewis Trondheim qui part totalement en sucette et prend des proportions pour le moins jubilatoirement disproportionnées…

Cinq mois après le Sirop des costauds, septième opus de la série Donjon Parade, voici que parait le douzième opus : Chaos crescendo.

Herbert à distraitement utilisé le verso de la carte du Donjon, celle où figurent les portes, monstres et trésors, comme support comme liste de course… Mais ce qui était une petite bévue peut potentiellement devenir une énorme catastrophe puisqu’il a perdu la liste ! Le voici donc parti, contraint et forcé par un Gardien quelque peu énervé, en compagnie de Marvin pour retrouver la fameuse carte avant qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains… (ndfr : trop tard, et pas qu’un peu !)

Pour cet album, Joann Sfar et Lewis Trondheim invitent le talentueux Mathieu Burniat à jouer dans leur bac à sable donjonnesque… Et le fait est que le dessinateur du génial Furieuse (Geoffroy Monde) semble à l’aise comme un orc dans un donjon en réinterprétant les figures emblématiques des monstres peuplant le vénérable édifice. Son découpage pêchu porte joliment ce scénario décérébré (cf couverture) doté d’un final apocalyptique qui rappelle si besoin était combien les listes de courses peuvent s’avérer dangereuses. Un seul regret : Grogro ne figure pas dans le casting… Et, de part chez nous, on aime beaucoup Grogro…

- C’est pas compliqué ! C’était un papier et il était là !
- Mais quand ?
- Ne détourne pas la conversation. Je me souviens pas quand ! Bouhouhou on ne retrouvera jamais la carte du donjon !!
- Herbert chut !
- Ah, c’est la carte du donjon que vous cherchez ? Fallait le dire !Herbert un aubergiste et Marvin