L’Armée des Morts est un remake, en même temps qu’un hommage, au film "Zombie" de Georges Romero (1983 en France). Néanmoins, loin de se contenter d’une production bas de gamme et sans inspiration, le réalisateur (dont c’est le premier film) nous livre dans un joli paquet sanglant un véritable thriller horrifique et gore s’appuyant autant sur l’action que la raison…Les morts débordent des enfers, le chaos progresse et submerge une petite bande de survivants qui trouvent refuge dans un centre commercial.
Rappelant le récent « 28 Jours plus tard » (mais sans sa gravité et son ambition), il s’en démarque néanmoins par un cadre plus centré (le centre commercial, forcément) qui dénonce notre monde et notre mode de « consommation ». J’adore la phrase du policier émettant l’idée que les zombies se regroupent près du centre commercial par instinct, comme une réminiscence vestigielle de notre frénésie de consommateur…Inquiétant.
Oppressant, parfois même poignant sans oublier d’être drôle, le film de Zack Snyder est fort bien tourné, à la fois confus (à l’image d’une mêlée cannibale) et pointu (quand une tête explose au bout d’un canon). Rythmé et sombre, c’est une merveille du genre.
Rien que la scène d’ouverture vous cloue à votre siège.
Certains plans, comme l’assaut des bus par les morts au milieu de la nuit ou le duel entre deux survivants au milieu d’une maternité de fortune sont exemplaires, et quasi-contemplatifs.
Certaines idées, comme le « tir à l’acteur » ou le générique final témoignant de l’avenir de nos héros, hissent définitivement L’Armée des Morts au firmament du cinéma d’horreur.
La lumière crépusculaire du film est superbe, tout comme les effets « explosifs » qui conviennent à ce type de production intense et gore. Le maquillage est d’excellente facture, tant d’un point de vue des transformations que de choses aussi simples qu’un trou de balle dans un corps. Et encore, je ne vous parle pas des charges à coups de camion dans la foule de mort-vivants. Génial.
La musique furieuse et haletante remplit parfaitement son office, bien qu’elle ait pu être plus présente selon moi. Cela dit, la contemplation du cauchemar suffit largement à meubler votre perception du carnage.
Alors oui, bien sûr, la galerie de personnages est un peu caricaturale, mais du coup c’est tellement jouissif de voir finir celui ou celle que l’on aurait pu détester en steak haché épileptique
. Et puis, aussi bien Sarah Polley/Ana que Jake Weber/Michael sont simplement bons et convaincants dans leurs rôles.
Le ton de l’Armée des Morts est finalement tout aussi psychologique que sanglant, car on est peut-être bien plus atteint par le désespoir et les déchirements de cette bande de survivants que par la peur des zombies.
Au final, nous avons là, tout simplement, la meilleure production horrifique depuis un bon bout de temps…
Vous voulez toujours aller faire des courses
?...