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Londres
Peter Pan



Fiche descriptive

Fantastique

Peter Pan

Tome 1

Régis Loisel

Vents D'ouest

16 octobre 1996

Cartonné - 63 pages

Chronique
Critique de la Série
Romantisme glauque

L'extraordinaire aventure de Peter Pan revue et corrigée par l'un des plus grands dessinateurs de sa génération.
«Mon album est à la croisée de toutes les enfances et son histoire recueille cette substance merveilleuse, alchimie du rêve et de la réalité qui s'envole sans que nous le voulions quand nous devenons grands. Il y a de la magie, de la poésie mais aussi énormément de souffrance et de cruauté dans ce monde là...»
Régis Loisel
un excellent album!


Romantisme glauque
Le « Peter Pan » de Régis Loisel (« La Quête de l’Oiseau du temps ») n’est pas cette version édulcorée dont nous fûmes abreuvés par les studios Disney…
Non, le pays imaginaire de l’auteur n’est pas un rêve, mais plutôt la face cachée d’un cauchemar ancré dans le réel.
Celui-ci trouve sa source au creux des fumées et des ruelles poisseuses d’un 19ème siècle embourbé dans sa révolution industrielle.
Les gamins, et Peter en particulier, y vivent une existence sordide entre faim et abandon affectif. Que faire d’autre sinon fuir, sinon oublier ?

Le romantisme qui se dégage de l’œuvre n’a rien de « joli », il est même plutôt glauque. Il ne nous épargne rien, ni les pleurs, ni le sang. L’absurdité de ces petites vies perdues vous saute au visage, au fil du trait si particulier de Loisel. Son dessin est vif, ses couleurs sombres, son trait gras et caricaturé. Le ton est proportionnellement aussi léger que ne l’est pas son propos. Pour autant, le scénario tient la route, et les aventures que Peter vivra et qui feront de lui et le célèbre « Peter Pan » et le plus farouche ennemi des pirates sont bien plus terribles et pathétiques que vous ne pourriez vous y attendre. Crochet est un psychopathe compulsif, les enfants du Pays Imaginaire sont complètement paumés, et Clochette y manifeste un caractère…entier.
Bref, la galerie de personnages est poussée jusqu’au bout, sans pudeur aucune. Le prisme déformant de Loisel est d’un noir d’encre et de sang.
Les aventures de Peter sont pourtant prenantes, et retracent de manière parfois troublante la genèse de ce petit monde ; tout en développant pleinement le décor du Pays Imaginaire, à la croisée des mythologies et des songes…

Certes, la fin est un peu trop ouverte. Peut-être l’auteur a-t-il voulu nous abandonner lui aussi, pour donner une tonalité particulière à son cycle…Alors, qui était vraiment Peter Pan ?
Sans doute un peu de l’enfance perdue et oubliée de chacun ; sans doute aussi un peu de l’enfance que personne n’aurait voulu avoir, et qui pourtant fut (et continue) d’être le quotidien de millions d’enfants…qui n’eurent pas d’autre choix que de devenir adultes, avec les conséquences que l’on connaît...
Keenethic



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