Film-ovni français comme nous en offre quelquefois le cinéma de genre, "Maléfique" alterne constamment entre le loufoque, le glauque et le terrifiant ; et a obtenu le Prix du Jury à Gerardmer en 2003.

On y croise, au fond de leur cellule, des personnages tous plus délurés et délirants les uns que les autres ; dont un surprenant Clovis Cornillac en semi-travesti semi-transexuel paradoxalement viril…Eric Valette, réalisateur déjà bien connu des amateurs de cinéma de genre pour ces courts-métrages, dit s’être inspiré avec ses scénaristes (Franck Magnier et Alexandre Charlot) de faits réels de la vie carcérale (et du livre de Véronique Vasseur). Mentions spéciales à la fuite « par petits bouts » et à la logique délirante du « choix »…

Si les décors sont plus que limités, ils nous plongent néanmoins dans ce huis-clos dérangeant et inquiétant, au fil des pages d’un antique livre ésotérique retrouvé derrière une brique de la cellule. Dans "Maléfique", vous ne pouvez espérez tout comprendre et tout expliquer, puisque nous sommes presque en dehors du temps et de la raison, si il n’y avait Lassalle et les interventions de sa femme. Mais ils ne nous empêcheront pas de basculer peu à peu dans une folie qui nous présente justement l’aliénation comme le pendant d’une quête de vérité…

"Maléfique" est donc une œuvre étrange qui, si elle déplaira à certains, ravira les fans des films de genre, et ceux des films d’épouvante ; même si sa réussite tient plus du dérangeant que du frissonnant…