Phenomenum s’intéresse au destin peu commun de Yann, un être humain peu commun qui se découvre le pouvoir étrange et fascinant de pouvoir agir sur son métabolisme, l’accélérer ou le ralentir et de modifier par ce biais sa perception du temps, parvenant presque à le figer entre deux microsecondes, tout en conservant sa capacité d’agir sur l’espace. En le ralentissant, il peut traverser le temps et ce qui n’est pour lui qu’une fraction de seconde, peut être plusieurs années ou décennies pour les autres humains.

N’étant pas fan de supers héros, j’avais d’abord boudé cette bande dessinée. Mais au hasard d’une séances de dédicaces chez mon libraire favori, dans la longue file d’attente, je me suis mis à lire le premier opus qui m’a littéralement scotché par cette intrigue finement ciselée qui se propose de raconter la vie de Yann. Au commencement, il utilise son pouvoir comme tout un chacun l’aurait fait. Du voyeurisme aux vols, il passe de menu larcins à des actes plus altruistes et héroïques. Usant de ses pouvoirs sans précautions, il finit par attirer l’attention des autorités gouvernementales qui décident, horrifiés par ce pouvoir dont un usage ciblé pourrait déstabiliser tout état, décide de le supprimer. Loin d’être un don enviable, le pouvoir de Yann s’avérera être un lourd fardeau…

Une course haletante commence alors et il est difficile de ne pas se laisser entraîner par ce récit captivant, fertile en rebondissements, inducteurs de questions pertinentes. Car si un tel dont peut faire des ravages entre les mains d’un être avide de pouvoir, entre les mains d’un utopiste, il pourrait devenir le moyen de donner corps à son rêve. Et la série prend alors un tournant fascinant qui donne toute sa dimension à cette incontournable série. Loin d’être un super héros à la Marvel, les pouvoirs de Yann ont été fort bien pensés, ancrés dans les théories sur la relativité d’Einstein.

Rajoutons à cela de nombreuses subtilités scénaristiques qui viennent renforcer l’intrigue (l’introduction du personnage de Kali dans le second tome, une incursion dans les coulisses de l’histoire, de la construction des Etats Unis à la monté du nazisme, dans le troisième tome), des scènes d’action haletante digne des meilleurs James Bond, le tout servi par un dessin efficace et une mise en couleurs tout en nuances et vous obtenez une série B fabuleuse qui s’avère à mon avis incontournable.

Bref, si vous n’avez pas encore lu cette série, foncez que diable! Ca frôle le chef-d’œuvre!