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L'ange des maudits
Cuervos



Fiche descriptive

Thriller

Cuervos

Tome 3

Richard Marazano

Michel Durand

Glénat

Grafica

janvier 2005

Chroniques

Joàn est marié. Joàn est père. Joàn fait de la politique. Joàn est à la tête de son propre cartel qui n'en est plus tout à fait un. Joàn est adulte à présent.

Il s'est vengé de Raùl et a élevé et dirigé ses gosses tueurs, entre ses mains. Il s'est appuyé sur Ernesto et Ermhano, ses plus fidèles soutiens. Il a tout pour être heureux et pourtant...

Pourtant, il traîne dans les bidonvilles avec ses enfants sicaires essayant vainement de se faire accepter comme un des leurs ou à défaut d'être leur chef. Mais ceux-ci ne sont pas dupes : abandonnés sans armes devant les auto-defensas, armés par ceux même qui tracent l'avenir politique de Joàn, la fidélité se heurte à la colère.

Cependant, la vacuité de l'existence de Joàn le pousse malgré lui à s'éloigner de tout. De sa femme, de son enfant, de l'art, d'Ernesto,... Il n'est plus qu'une image sans volonté entre les mains de ceux qui veulent lui faire gravir les marches du pouvoir « respectable ».

Un contenant que l'on remplit à satiété : un sourire, une cruelle ironie, une distanciation sur tout. Joàn est une gravure de mode, en vogue pour encore combien de temps et à quel prix ?
un excellent album!


effroyablement réaliste
Avec la colle pour seul ami et la violence comme seul horizon, Joàn fait partie de ces gosses perdus qui errent par centaines dans les rues de Medellin, où misère et pauvreté règnent en maîtres et s’assemblent dans un coktail détonnant. Dénué de tout sentiments, les événements ne semblent avoir aucune prise sur lui et aucune émotion ne transparaît si ce n’est dans ses macabres mais si fascinants dessins.
Voir vieillir au fil des tomes cet enfant plongé dans un monde violent et passé trop vite à l’âge adulte laisse un arrière goût de sang dans la bouche. Aspiré dans la spirale de la violence, il n’aura d’autre choix que de devenir un tueur froid qui sera le bras armé d’un cartellitos, risquant à tout moment d’échapper au contrôle de ses employeurs.
Joàn me fait immanquablement au Jesuit Joe d’Hugo Prat, anti héros déshumanisé dont on suit l’itinéraire en pressentant l’inéluctable fin.
On est révolté par son destin, mais aussi et surtout par ses actes où compassion et sens du bien et du mal n’ont pas leur place. Le microcosme des trafiquant de drogue, où le dollar est le fossoyeur de tous idéaux y est décrit avec une effroyable précision.

Les cadrages, alternant plongée et contre plongée sont parfois des plus surprenants, rendant la lecture étrange et trouble, comme vue de l’œil d’un oiseau de mauvaise augure qui regarderait la scène en spectateur attentif, renforçant l’analogie avec le chef d’œuvre de Pratt mais brouillant quelque peu la lisibilité du dessin et donc la lecture. Mais cela renforce sans doute la sensation de malaise induit par cette histoire atypique dont on souhaite voir l’aboutissement. Et il est peu probable qu’on s’oriente vers une happy-end hollywodienne…

BD sombres et violente, dure et dérangeante, bouleversante et inquiétante, amère et puissante comme un coup de poing dans le bide… Série sans concession aucune qui marquera incontestablement le lecteur…
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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