Cette nouvelle série de la collection Celtic aux édition Soleil s’inscrit dans la mouvance des contes du Korrigan, de l’Ankou ou de Brocéliande. A travers de petites histoires confiées à plusieurs dessinateurs, souvent sous al houlette d’un seul et même scénariste, ces séries proposent au lecteur de découvrir ou redécouvrir ces contes qui s’inspirent de ce qu’Anatol ar Braz appelait la Matière de Bretagne, ce corpus de légendes et de mythes qui prennent racine dans les terres celtiques et servent de terreau à moult récits anciens ou contemporains.
Et la geste arthurienne est sans nul doute le mythe occidental le plus répandu dans la littérature, le cinéma et l’imaginaire populaire. Immanquablement, les noms d’Arthur, de Merlin, de Lancelot, de Morgane, de Genièvre, du Graal, d’Excalibur ou de Camelot évoquent en nous des images de preux chevaliers, d’un époque aventureuse et d’un âge d’or aujourd’hui révolu.

Les Légendes de la Table Ronde s’éloigne quelque peu des sentiers battus en nous proposant non pas une nième adaptation de la geste arthurienne mais une mise en image des exploits des chevaliers de la Table Ronde que l’on trouvait chez Chrétien De Troyes et qui ont été largement relayé dans le Cycle du Graal par Jean Markale. Arthur n’en est que le personnage secondaire mais tout gravite autour de la figure du roi puisque c’est en son nom que bien des exploits furent accomplis. C’est cette glorieuse époque des temps aventureux que se propose de retracer Ronan Lebreton à travers ces petits récits.
Les histoires sont classiques et peuvent dérouter les néophytes par leur simplicité et leur étrangeté. Mais elles mettent en image de jolie manière ces quêtes extraordinaires et surprenantes qui furent contées jadis par les troubadours et les trouvères, ces exploits hors du commun de ces chevaliers légendaires.
Lancelot, Perceval et Gauvain inaugurent la série et chacune des ses histoires fait découvrir l’extrême richesse du mythe arthurien dont le grand public ne connaît finalement que la trame générale, les personnages « secondaires » s’effaçant derrière les figures d’Arthur, Guenièvre et Lancelot.

Si les dessins sont honnêtes, bien que certaines mise en couleur peuvent parfosi sembler surprenantes, il faut souligner la couverture de l’album qui est absolument superbe. On ne peut qu’être admiratif devant cette hallucinante illustration d’Aleski Briclot. Les joueurs de JdR ont pu admirer ses travaux dans la troisième édition de Nephilim (le JdR de l’occulte contemporain) ou plus récemment dans Cops aux édité par Siroz mais aussi Cendres, Prophecy, la Caste des Métabarons, Agone, Feng Shui et Dark Earth… Cet illustrateur touche à tout (du comics au JdR en passant par des illustration de presse et le design de jeux vidéo) a un talent hallucinant et une maîtrise des couleur peu commune…

Superbe couverture pour une série qui s’annonce prometteuse !