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le Gardien du Feu
le Gardien du Feu



Fiche descriptive

Policier Historique

Tome 1

François Debois

Sandro

Joël Mouclier

Soleil

Celtic

février 2009

Chronique
le Gardien du Feu
huis-clos psychologique

Cloîtré dans un phare au large de la Pointe du Raz, Goulven Dénès raconte ce qui l’a poussé à commettre un crime incroyablement cruel. Rien ne devait rapprocher ce sombre Léonard d’une belle et insouciante Trégorroise. Et pourtant Goulven se prend d’un amour fou et maladroit pour Adèle, qu’il adule sans être capable de la rendre heureuse...

Une passion maladive exacerbée par le cadre étouffant d’un phare, au large d’un Cap Sizun hostile, qui le mène à commettre l’irréparable.
Un siècle après sa première parution, Le Gardien du Feu reste puissant et d’une remarquable justesse psychologique.
un bon album !


huis-clos psychologique
Anatole le Braz est un auteur connu de tous les amoureux de la Bretagne. Passeur de légendes, ses écrits nous ont permis de connaître la riche tradition orale bretonne, ses mystères et sa matière. Il est en quelque sorte devenu le dépositaire de l’âme de cette contrée emplis de charmes et de mystères.

Cette bande dessinée est l’adaptation d’un de ses romans les plus réputés de cet auteur, plus connu pour ses nouvelles. L’adaptation en BD est une riche idée, de même que celle des célèbres Légendes de la Mort dans la même collection. Le point fort de cet album est incontestablement la charpente de l’histoire, la façon dont les auteurs ont su s’en emparer, conserver le mode narratif du roman source tout en intercalant, par le biais de flash back, un récit plus traditionnel. La tension et la colère sont palpables… Celles là même qui rongent Goulven, le sombre Léonard Gardien de phare, amoureux fou de la belle et insouciante Trégorroise, Adèle.
Le drame se noue devant nos yeux sans qu’on sache bien s’il penchera du côté fantastique ou s’il continuera dans le même sillage que celui tracé dans ce premier tome. Car si on semble être en plein drame psychologique, certains éléments troublants teintent ce récit de fantastique et le nom de l’auteur du roman n’est sans doute pas étranger à l’inclination du lecteur à chercher des forces mystérieuses qui œuvrent derrière le voile des apparences.

Le dessin sert admirablement le récit, de même que la mise en couleur à la fois sombre et lumineuse lorsque Joël Mouclier s’attache à mettre en valeur les moments heureux de la vie de Goulven. Le trait de Sandro, dont nous avions pu apprécier le talent dans les Contes du Korrigan ou le Sang des Sirènes (autre adaptation d’une œuvre d’Anatole le Braz), est impressionnant. Sa façon de mettre en scène la mer est saisissante. Les vagues montant à l’assaut du phare sont partie prenantes dans l’angoisse palpable que distille l’histoire.

Premier tome d’un diptyque, Goulven s’annonce des plus prometteurs. L’ambiance savamment distillée, la psychologie travaillée des personnages, le trait subtil et la mise en couleur efficace, tout contribue à faire de ce huis-clos une œuvre des plus réussie. Seul bémol, l’extrême frustration que l’on ressent à la fin du premier tome de ne pas avoir la clef de l’histoire… C’est généralement un gage de qualité!
Le Korrigan




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