


Avec pareil titre, on pouvait s’attendre à un récit plein de tendresse et de poésie. Et le fait est que Zidrou et Mai Erguza signent avec
Les Promeneurs sous la Lune un récit conte onirique d’une grande sensibilité.
Napoléon Carvallo se réveille avec une étrange régularité dans le lit de Linh, une inconnue de son quartier, sans avoir aucune idée de la façon dont il s’y est glissé. La jeune femme accepte de ne pas porter plainte à condition que ce dernier consulte un spécialiste du sommeil… Sans le savoir, ils vont mettre à jour une étrange épidémie de somnambulisme…
Il émane de ce récit une simplicité désarmante. Porté par des personnages attachants et plein de vie, le récit de Zidrou s’avère plein de charme(s) alors que le dessin tout en rondeur de Mai Erguza, qui signe ici son tout premier album, contribue grandement à distiller une atmosphère onirique. Son style faussement naïf et faisant la part belle aux émotions touche le lecteur avec une facilité désarmante.

Napoléon est attendrissant dans sa façon de vivre ses réveils incongrus alors que Linh, oscillant entre l’amusement et l’énervement fait preuve d’une appréciable espièglerie frôlant bien souvent l’ironie. Les incursions de la science (et des scientifiques !) dans le récit sont croquignolesques, notamment avec ce chercheur ubuesque étudiant le langage des ronflements avec une incroyable passion…
Le chapitrage de l’album, qui détourne avec les phases du sommeil, de la somnolence au sommeil paradoxal, est une délicieuse trouvaille…
Il règne sur cet album atypique un doux parfum de jasmin et un incontestable vent de fraîcheur. Baigné de poésie, de tendresse et d’onirisme ce nouveau récit de Zidrou se lit avec un réel plaisir d’autant que les dessins de la dessinatrice espagnole Mai Erguza sont d’une grande douceur… Délicieuse comédie onirique Les Promeneurs sous la Lune est un album d’une grande fraîcheur et d’une grande originalité dont on sort ragaillardi…