Portée par des dessins dynamisme et une narration captivante, ce premier tome de Ninn est une BD jeunesse prometteuse et intrigante…

Ninn a été adoptée par deux ouvriers, Omar et Mattéo, qui l’ont découverte bébé dans le métro parisien. Âgée aujourd’hui d’onze ans, le métro est devenu son univers. Elle ne connaît les moindres recoins et y est à l’aise comme un poisson dans l’eau.

Alors qu’elle déambulait dans les couloirs du métro, elle croise un hurluberlu en train de chasser des papillons que lui seul voit… Cette rencontre va faire basculer sa vie et lui faire découvrir une facette cachée du métropolitaine, l’entraînant de l’autre côté du miroir, sur les traces de ses origines…

Avant même de se plonger dans la lecture de l’album, force est de reconnaître que la couverture, superbement intrigante, attire d’emblée l’attention… Et le fait est qu’il est difficile de ne pas être conquis par le trait dynamique de Johan Pilet qui parvient à donner corps au récit fantastique et onirique de Jean-Michel Darlot avec maestria. Ses décors très soignés ancrent le récit dans le réel alors que la façon dont il opère le glissement vers l’onirique et le fantastique s’avère particulièrement efficace. Son dessin semi-réaliste s’avère très expressif, faisant la part belle aux émotions de notre jeune héroïne, la rendant par la même on ne peut plus attachante.

Jean-Michel Darlot a tissé un récit étrange et envoûtant qui happe le lecteur dès les premières pages. Impossible de rester insensible au charme de Ninn, petite fille pleine de vie sur qui le métro exerce une étrange fascination. Le récit glisse peu à peu vers le fantastique, par petite touches de plus en plus appuyées, pour ouvrir au final en grand les portes d’un monde imaginaire tout à la fois fascinant et inquiétant. Le vieux fou excentrique chasseur de papillon va entraîner cette intrépide petite fille dans une folle aventure, une formidable quête initiatique qui va lui révéler ses origines et sa véritable nature…

La Ligne Noire inaugure une série pleines de charmes et de mystères. Tendre et poétique, l’univers fantastique esquissé par Jean-Michel Darlot et Johan Pilet sait aussi se faire inquiétant, avec ces étranges créatures des profondeurs qui traquent Ninn, devenue la Gardienne… Le final haut en couleur laisse augurer une suite captivante pour ce récit jeunesse intelligent, subtilement mené et remarquablement mis en images…