Conçu comme les récits qui ont vu naître Arsène Lupin au début du XXème siècle, Arsène Lupin les origines est une trilogie haute en couleur qui propose au lecteur un prequel aux célèbres romans de Maurice Leblanc. Exploitant avec audace et talent les zones d’ombres de la biographie fictionnelle du gentleman cambrioleur, Pierre Deschodt et Benoît Abtey ont tissé une intrigue captivante prenant place dans la folle jeunesse d’Arsène…

Les exploits du « Prince des voleurs » s’étalent à la une des journaux à sensation. Pendant ce temps, Arsène participe avec ses camarades aux olympiades, point d’orgue de leur formation dans le très conservateur internat de Croix des Walhs. Pour les beaux yeux d’Athéna, l’amitié qui l’unissait à Béranger s’est muée en haine farouche, aiguillé en coulisses par la Confrérie des Lombards. Pour se débarrasser de l’encombrant Arsène, ils n’hésitent pas à occire son père adoptif et à le faire accuser du meurtre…

La vie du jeune homme idéaliste ne tient qu’à un fil qui devra se rompre pour qu’Arsène trépasse et s’efface devant le grand Arsène Lupin.

Cet ultime volet de la trilogie consacrée à la folle jeunesse d’un des personnages emblématique de la littérature populaire s’avère à la hauteur des promesses des deux premiers opus. On retrouve avec plaisir ce récit romanesque haut en couleur qui s’amorce par le résumé des épisodes précédents (que l’on aurait aimé avoir en images!), plongeant d’emblée le lecteur dans l’histoire et en soulignant le rôle de chacun des protagonistes et reprécisant les enjeux. Inscrivant de fait leur récit dans la veine feuilletonesque originel, Pierre Deschodt et Benoît Abtey ont concocté un récit dynamique, esquissant par petites touches le portrait de celui qui allait devenir le mystérieux en emblématique cambrioleur Arsène Lupin.

Très caractéristique, le dessin nerveux et expressif de Christophe Gaultier met joliment en scène le scénario inventif et respectueux de l’esprit de l’œuvre de Maurice Leblanc. Sa complice Marie Galopin lui prête une fois de plus ses pinceaux pour mettre en valeur ses planches et en lumière les personnages charismatiques de ce récit romanesque. Après Le fantôme de l'Opéra et Robinson Crusoé, ce duo continue d’explorer, la littérature populaire avec un indéniable talent.

Il faut mourir referme ce triptyque mettant en scène le héros de Maurice Leblanc de la plus convaincante des façons. Mis en image par le Christophe Gaultier et en couleur par Marie Galopin, le scénario audacieux et romanesque de Benoît Abtey et Pierre Deschodt s’avère une fois encore particulièrement enthousiasmant et solidement charpenté, exploitant avec brio les failles et les zones d’ombres de la jeunesse d’Arsène Lupin.