Après avoir adapté son roman
Puzzle avec la complicité de Mig, Franck Thilliez revient au neuvième art en signant cette fois-ci un scénario original dédié à la jeunesse…
Angus, professeur émérite, a mis au point une technique révolutionnaire pour aider ses patients à se débarrasser de leurs mauvais rêves. Grâce à une technologie d’avant-garde, il peut envoyer une équipe au sein même du mauvais rêve pour tenter d’en trouver la source et guérir le patient.
Les deux investigateurs oniriques qui travaillent avec lui ne sont autre que son propre fils, Tristan, jeune ado en fauteuil roulant, et Esteban, garçon amnésique que le professeur a recueilli dans la forêt trois années auparavant et élevé comme son propre fils…
Lorsque l’histoire commence, ils s’apprêtent à pénétrer dans le cauchemar de la jeune Sarah… Ils ne le savent pas encore, mais cette nouvelle mission va bouleverser la brigade… Pourquoi le Professeur Angus semble-t-il cacher des informations à ses équipiers? Et pourquoi Estéban est-il persuadé d’avoir déjà croisé la jeune fille?
Quoiqu’il en soit, les deux adolescents pénètrent dans le cauchemar de Sarah, piloté du poste de contrôle par le professeur Angus…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Franck Thilliez entraîne le lecteur dans son univers avec une facilité déconcertante. Et disons-le de suite, si la série se destine aux jeunes lecteurs, les adultes y trouveront aussi leur compte!
On s’attache d’emblée à ces deux jeunes héros qui vont mener des enquêtes au cœur des rêves des patients de la clinique du Professeur Angus… Le récit est solidement charpenté et l’introduction des personnages est faite avec une redoutable efficacité. Du jeune Tristan qui retrouve dans les cauchemar l’usage de ses jambes à Etéban, amnésique doté de la capacité de traverser les murs dans les mondes oniriques…
Avec ingéniosité, l’auteur distille de nombreuses informations sur le concept de l’exploration des rêves par des remarques bien sentis ou des notes figurant sur le tableau de la clinique du professeur tout en étayant son propos par des considérations scientifiques sur le sommeil… L’ensemble s’avère particulièrement enthousiasmant d’autant qu’il se dégage une atmosphère vraiment envoûtante de ce premier tome avec cet inquiétant prisonnier au regard fou dont on se doute qu’il aura un rôle déterminant à jouer dans la suite de l’histoire… Les récits alternés entre rêve et réalité s’avèrent parfaitement maîtrisés, faisant monter à chaque transition la pression d’un cran, les événements survenant dans le réel menaçant le bon déroulement de l’expérience en cours…
C’est avec un réel plaisir que nous nous sommes plongé dans la lecture de ce nouvel album signé Yomgui Dumont, tant nous avions aimé son travail graphique sur
Chambres Noires ou le
Toulouse-Lautrec de la série les
Grands Peintres. Son trait souple et expressif nous captive dès la couverture à la fois magnifique et superbement composée… Difficile de passer à côté sans être pris de l’envie de savoir de quoi il en retourne… Son dessin épuré et inventif s’avère redoutablement efficace pour mettre en images le cauchemar de Sarah et souligne à merveille la tension qui va crescendo, faisant planer sur ses planches une ambiance délicieusement oppressante…
Après l’excellent Puzzle dans lequel il adaptait son roman éponyme, Franck Thilliez revient à la bande dessinée en signant un scénario fantastique solidement charpenté…
Superbement mis en images par Yomgui Dumont, ce premier tome nous entraîne dans un univers décalé où il est possible de voyager dans les rêves d’autrui pour tenter de les guérir de leurs phobies et de leurs névroses… Chapeauté par l’étrange et brillant professeur Angus, la Brigade des Cauchemars est composée par deux jeunes adolescents attachants qui vont se pencher sur l’étrange cauchemar de Sarah…
Présenté comme les notes du Professeur Angus, le dossier refermant l’album étoffe l’univers de façon savoureuse… Le clifhanger donne quant à lui bougrement envie de lire la suite de cette série jeunesse bougrement originale et diablement intelligente…
Si les autres titres de la toute nouvelle collection Frisson sont de cette trempe, m’est avis qu’il faudra la suivre de très près!
Le Professeur a déjà essayé, paraît-il, d’envoyer des adultes expérimentés comme Elisa dans la tête des patients… Mais ça ne fonctionnait pas bien. Le cerveau des enfants se rendait compte de leur présence. Le cauchemar tournait mal…Esteban