Après un premier tome très remarqué, Noel Simsolo et Frederic Bezian remettent en scène le Docteur Radar, impitoyable et machiavélique génie du crime traqué sans répis par le détective Ferdinand Straub…
Durant le trajet qui mène la maîtresse et complice de l’infâme docteur Radar, de l’hôpital à la prison ou elle sera conduite sur l’échafaud, Mariana s’évade avec la complicité des hommes de main du maître du crime…
Apprenant l’enlèvement du professeur Guiseppe Bene, Ferdinand Straub comprend d’emblée que son ennemi juré n’a pas renoncé à son projet de conquérir la Lune pour pouvoir bombarder la Terre… Sans coup férir, il se met en route vers Rome pour tenter d’empêcher Radar de mener à terme son plan machiavélique…
Mais dans l’Italie de Mussolini, Radar et ses sbires ne seront pas les seuls dangers qui se dresseront sur leur route…
Dix années après
Ne touchez à rien (paru chez Albin Michel), l’inénarrable Noel Simsolo retrouve le talentueux Frederic Bezian pour signer Docteur Radar, une série jubilatoire à la fois sombre et légère rendant hommage aux romans feuilletonesques du début du XXe siècle…
Revisitant son feuilleton radiophonique écrit pour Radio France au crépuscule des années 80, le scénariste utilise avec inventivité les codes du genre, tissant un récit nerveux et délicieusement caricatural riche en péripéties et en rebondissements…
Immergeant ses personnages dans l’Italie fasciste de Mussolini, Noel Simsolo mélange allégrement les genres en faisant référence au Double assassinat dans la rue Morgue d’Edgar Allan Poe alors que son Docteur Radar évoque tant
Fantomas que le
Signé Furax de Pierre Dac et Francis Blanche qui revisitaient le héros de Pierre Souvestre et Marcel Allain à la sauce burlesque et loufoque… Docteur Radar est un étrange mais savoureux mélange des deux, empruntant à Fantomas sa noirceur et sa cruauté et à Furax un ton plus léger et décalé dont Pascin est le vecteur désabusé et désespéré…
Frederic Bezian signe une fois encore un album somptueux qui emprunte au vocabulaire cinématographique pour composer des planches tout à la fois formidablement fluides et extrêmement dynamiques. Elégant et stylisé, son trait confère aux personnages aux yeux hallucinés des postures extrêmement théâtrale qui donnent à l’ensemble une atmosphère saisissante qu’on ne retrouve guère que dans l’œuvre de Fritz Lang ou de de F. W. Murnau et dans leur façon de distordre la réalité pour faire naître l’émotion…
La mise en couleur et le travail sur les ombres et les perspectives tordues et déformées participent à l’esthétisme de cet album superbe et parfaitement maîtrisé…
Ce second album du Docteur Radar s’avère tout aussi enthousiasmant que le fut le Tueur de Savants, premier tome de cette série jubilatoire qui rend hommage aux romans feuilletons du début du siècle dernier…
Noel Simsolo signe avec Terreur en Italie un scénario riche en action et en péripéties débridées… L’album qui se poursuit sur un rythme échevelé est mis en scène avec une virtuosité saisissante par l’incroyable Frederic Bezian qui nous livre un travail épatant qui s’inspire du cinéma expressionniste allemand pour signer des planches puissantes à l’esthétisme soigné…
Nous ne pouvons qu’espérer que cette seconde confrontation entre Ferdinand Straub et le Docteur Radar ne soit pas la dernière tant nous avons pris plaisir à lire cet album…
Je vous libère mais après je aller boire un peu d’alcool et traîner dans les mauvais lieux. Je respecte mes vices, moi! Surtout quand je viens de frôler la mort!Pascin