








Dans ce jeu de développement de Luís Brüeh, les joueurs vont rivaliser d’audace et d’inventivité pour se préparer à l’hiver qui s’annonce rude…

Règles et matériel

Dans la boîte au graphisme délicieusement cartoonesque on trouve des cartes joliment illustrées et des meeples à bonnet de nains très originaux. L’auteur signe aussi les illustrations du jeu… mais ne vous y fiez pas trop : si les nains ont l’air éminemment sympathiques sur les illustrations, ils s’avèrent particulièrement retords et âpres au gain… L’iconographie a été très bien pensée pour rendre l’effet des cartes ogres ou objectifs secrets parfaitement compréhensible… Des châteaux plus facilement identifiables auraient rendu le jeu et l’identification des différents Royaumes plus lisible…
L’aide de jeu figurant au dos des règles s’avère être précieuse, tant comme référence en cours de partie que comme support d’explication…

Bien qu’il manque une présentation sommaire du matériel (avec notamment la morphologie des cartes Royaume) qui aurait facilité l’entrée dans le jeu, la règle du jeu (12 pages) n’en reste pas moins relativement claire.
Contenu de la boîte : 10 Objectifs Commerciaux, 7 Objectifs Secrets, 34 cartes Gemmes, 13 cartes Ogres et, pour chacun des 4 joueurs : 7 nains et un deck de 9 cartes Royaume

Déroulement d’une partie
Mise en place
La mise en place s’avère particulièrement fluide : chaque joueur reçoit son ses meeples-nain, set de carte et un objectif secret. Gemmes et gobelins sont placés en tas distincts alors que 3 objectifs Commerciaux sont révélés…
Déroulement
Le tour d’un joueur est divisé en 3 phases :
1
Effectuer des actions
Le joueur bénéficie de 3 actions parmi : jouer une carte Royaume (jouxtant une carte déjà posée ou recouvrant une carte possédant le même symbole), placer un nain (sur un emplacement libre) déplacer un nain d’une case (vers une carte adjacente possédant au moins 1 emplacement libre)
2
Accomplir une mission : toutes les missions pour lesquelles le joueur a le nombre requis de nain sont réalisées (collecte de gemmes, recrutement d’ogres, vaincre des monstre, creuser..)
3
Se défausser : le joueur ne pouvant avoir plus de 9 cartes en main, il se défausse des cartes excédentaires.
Fin de partie
Lorsqu’un joueur a validé 3 objectifs (secret ou commerciaux), on achève le tour en cours et on procède à un décompte… Chacun comptabilise les points générés par ses objectifs réalisés, les monstres vaincus et les gemmes en main… A ce total s’ajoute les points générés par les terrains inclus dans le royaume du joueur (espace délimité par des murailles contenant son propre château)…

l’Avis de la Rédaction

Chaque joueur a beau avoir à sa disposition sept nains comme dans le célèbre conte, les illustrations ont beau être joyeusement caricaturales et cartoonesques, ce jeu n’a rien de féérique… Bien sûr, à la lecture des règles, on devinait que
Dwarfs serait
un jeu nerveux et tendu avec une
course contre la montre et aux objectifs… mais on ne se doutait pas à quel point le peuple des nains était fidèle à leur
réputation belliqueuse!
Car non contents de pouvoir
utiliser les bâtiments et autres mines
érigés par nos concurrents, on peut aussi leur
pourrir joyeusement la vie à coup de Dragons et autre Géant des Glace qui nous empêchent de creuser en rond ou de bénéficier du bonus d’une action octroyée par le château, ils peuvent en outre construire sur une autre carte et casser la belle muraille qu’on était en train d’édifier…

Ah, il n’est pas inutile de
défendre un tant soit peu
notre château sous peine de voir un triste sire en construire un autre par-dessus! Et si en plus un Dragon vient paisiblement dormir dans le royaume ainsi dérobé, il sera bien difficile, long et laborieux de récupérer son bien! D’ailleurs, au vu de l’investissement pour déloger un monstre (nécessitant la mobilisation de 5 nains qui peuvent de plus être bloqués par un nain adverse!), on se demande s’il n’aurait pas pu rapporter quelque points supplémentaires ou offrir la possibilité de s’y attaquer à plusieurs…

Et
le nain est fourbe : un seul nain bien placé peut venir ruiner le plan trop visible d’un adversaire… Certes, les Ogres peuvent venir chasser l’opportun… à condition de parvenir à recruter celui dont on a besoin au bon moment! Un Ogre ou un Dragon a ainsi toute ses chances de rester un bon moment en place d’autant que la partie touchant à sa fin dès qu’un joueur a réalisé trois objectifs, mieux vaut ne pas perdre trop de temps!
Sous des apparences simplissimes, la
gestion de main s’avère particulièrement
subtile… D’abord tous les joueurs commencent avec une main identique! A eux de l’exploiter au mieux pour parvenir à ses fins! Au fil des tours, les joueurs poseront des cartes Royaume, collecteront Or et Gemmes et enrôleront quelques Ogres pour aller chercher des poux dans la tête de leurs adversaires… Le hic : la main est limitée à neuf cartes! Il faudra tout d’abord agrandir le royaume nain avant que de collecter moult ressources et acquérir les Objectifs commerciaux…

Si le jeu tourne parfaitement à deux joueurs, son aspect plus binaire le rend nettement moins intéressant que dans une configuration à trois ou quatre joueurs qui offrent des parties disputées et acharnées, induisant de petits espaces diplomatiques où les joueurs décident de s’allier provisoirement pour saper les fondations du royaume d’un joueur par trop entreprenant…

Dwarfs est un jeu de pose de tuiles, de placement et de déplacement d’ouvriers particulièrement tendu et nerveux…
Fidèles à leur légende, les nains ne reculeront devant rien pour acquérir les ressources qui leur ouvriront les portes du pouvoir! Si la réflexion et l’opportunisme seront de mise, c’est dans la fourberie et la sournoiserie que résident les clefs de la victoire!
Certes, ce jeu créé et illustré par Luís Brüeh rebutera les allergiques aux coups bas… mais il fera passer de délicieux moments ludiques et belliqueux aux autres! Parole de nain!

On aime...

les illustrations cartoonesques et les meeples nains

construire son château sur celui d’un adversaire

la subtile gestion de main

la fourberie des nains

On n'aime pas...

déconseillé aux joueurs allergiques aux coups bas…