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L'Ile de Black Mor
L'Ile de Black Mor



Fiche descriptive

Dessins animés

Jean-François Laguionie

Février 2003

1h25

Chronique
L'Ile de Black Mor
Frais et poétique

En 1803, sur les côtes des Cornouailles, Le Kid, un gamin de quinze ans, s'échappe de l'orphelinat où il vivait comme un bagnard. Il ignore son vrai nom et a pour seule richesse la carte d'une île au trésor tombée du livre de Black Mor, un célèbre pirate auquel il souhaiterait ressembler.

Avec deux pillards d'épaves, Mac Gregor et La Ficelle, Le Kid s'empare du bateau des garde-côtes et se lance à la recherche de la fameuse île à l'autre bout de l'Océan Atlantique. Mais rien ne se passe comme dans les livres de pirates...

En quête de son identité, Le Kid est plus fragile qu'on ne le croit, et bien des aventures l'attendent avant d'arriver à l'Ile de Black Mor...
un chef d'oeuvre!


Frais et poétique
Loin des grosses production Disney, on trouve de petites perles… On se souvient des triplettes de Belleville ou plus récemment de la Prophétie des Grenouilles.

L’Ile de Black Mor est de ces films là, de ceux qui ne laissent pas indifférents. Les dessins, au style inimitable en ligne claire, aux couleurs pastelles, viennent renforcer la poésie de cette histoire de piraterie, de recherche de trésor fabuleux et de la quête de soi…

La bande son, excellente!, permet au spectateur de se distancer de l’action, tout en renforçant l’atmosphère onirique distillée avec brio par le dessin, les personnages et l’intrigue.

Le scénario me fait étrangement penser à la trame de Don Quichotte. L’amour des livres et des histoires de piraterie entraîne le Kid, adolescent sans identité, contraint de travailler comme un forçat dans un orphelinat, sur les pas de Black Mor… Là, écoutant les histoires d’un vieux marin censé leur apprendre la morale, il ressent l’appel du large et de l’aventure et se prend à rêver de devenir pirate. Il entraîne dans son rêve un groupe hétéroclite et haut en couleurs : deux naufrageurs (la Ficelle et Mac Gregor du clan Mac Gregor), un déserteur et ancien esclave, un singe, ainsi que Petit Moine, seul rescapé d’un monastère isolé sur une île et vraisemblablement pillé par des pirates. Ce dernier, lettré, poursuivra la lecture des aventures de Black Mor, le célèbre pirate, seigneur des mers, qui semble guider les pas du Kid…

Puis, il finit par douter, se retrouvant face au miroir qui lui renvoie une part de son être, comme ce fut le cas de Don Quichotte, confronté dans l’homme de la Mancha de Brel, au Chevalier aux Miroirs qui fit contempler au héros de Cervantès l’étendue de sa folie et la vacuité de son Rêve et de sa Quête. Et là, Petit Moine, comme le fit Aldonza, lui redonne foi et le relance sur les traces du trésor de Black Mor…

Ayant eu la chance de voir ce film en avant première en présence du metteur en scène, j’ai découvert un homme sincère, touchant, et désireux de faire découvrir sa création, fruit de ses rêves d’enfance… Un sympathique bonhomme… A noter la sortie prochaine du roman qu’il a écrit et qui a initié ce film…

Une bouffée d’air frais pour petits et grands, plein de poésie et d’aventures…
Le Korrigan




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