Depuis la semaine sanglante, Montmartre est hanté par des créatures surnaturelles et des esprits maléfiques…
Rachel, 16 ans, ne partage pas l’insouciance des adolescents de son âge Son père vient de mourir d’un cancer foudroyant et sa mère est tombée dans une profonde dépression… Un jour, l’étrange Docteur Adrian Stern vient lui confie qu’elle est en fait victime d’une créature démoniaque qui envahit l’esprit de ses victimes pour se nourrir de leurs plus beaux souvenirs, ne laissant que les que les plus sombres…
Pour sauver sa maman des griffes de cette entité maléfiques, Rachel doit, à l’aide des étranges appareils du docteur, pénétrer dans sa mémoire et y traquer le démon…
Après
le Réveil du Zéphyr et
la Flamme et l’Orage, Karim Friha nous entraîne dans un Paris fantastique et délicieusement inquiétant qu’il avait déjà arpenté en compagnie de Julia Raison dans leur envoûtant
Paris - Légendes & mystères…
Son récit s’appuie sur les tourments d’une adolescente confrontée à une double perte : celle d’un père, emporté trop tôt par la maladie, et celle d’une mère qui ne peut plus remplir son rôle à cause de la dépression dans laquelle elle sombre chaque jour d’avantage… Ce double drame a obligé Rachel à grandir plus vite qu’il ne l’aurait fallu, se privant des joies et des distractions des jeunes de son âge pour assister une mère qui n’est plus que l’ombre d’elle-même…
Le prologue aussi inquiétant qu’intrigant laisse place à une scène d’une grande tristesse formidablement retranscrite par le trait délicat de l’auteur et ses couleurs particulièrement sensibles. Il nous fait ressentir avec finesse le désarroi de Rachel, le deuil qu’elle traverse et qui s’avère d’autant plus douloureux que sa maman n’est pas en mesure de l’aider… L’arrivée de l’énigmatique docteur va lui dévoiler une réalité alternative sombre et oppressante, mais, surtout, lui redonner l’espoir et de permettre à la maladie contre laquelle elle se sentait impuissante de s’incarner en ennemi qu’elle pourra combattre… et peut-être vaincre…
L’auteur distille avec art une atmosphère oppressante et dérangeante, par petites touches, composant une réalité alternative particulièrement glaçante… Si les décors parisiens sont de toute beauté, les scènes se déroulant dans la psyché de la mère de Rachel font montre de l’inventivité graphique de Karim Friha qui brouille les perceptions du lecteur et peut se laisser aller à des scènes plus macabres à même de susciter l’effroi chez les jeunes lecteurs…
Son formidable travail sur la couleur, opposant la lumière de l’espoir aux ténèbres du désespoir sert admirablement son récit dont la fin s’avère particulièrement apaisante… Alors que la dernière scène nous laisse espérer d’autres aventures de ce docteur d’un genre peu commun…
Karim Friha nous entraîne dans un Paris inquiétant, peuplé de créatures malsaines et démoniaques…
La première d’entre elle sévit à Montmartre et se nourrit de l’espoir de ses victimes, ne laissant que des coquilles vides dénué de souvenirs heureux… Tel est le sort de la maman de la jeune Rachel qui sombre chaque jour davantage dans une dépression sans fond, obligeant l’adolescente à porter, seule, le lourd fardeau du quotidien… Mais l’arrivée du mystérieux docteur Adrian Stern et de ses étranges machines allaient lui permettre de combattre la créature qui dévore l’âme de sa mère…
Le Mangeur d’Espoir est un album envoûtant magnifié par des couleurs subtiles et délicates dont nous ne pouvons qu’espérer une suite tant il ne fait qu’esquisser les contours d’un univers bougrement intrigant…
- Bonjour Rachel. Je m’appelle Adrian Stern.
- Je vous reconnais. Vous êtes le type bizarre qui était devant le lycée.
- Je vais aller droit au but. Ta mère est malade. Elle fait une terrible dépression. Elle n’a plus la force de se lever de son lit, ni même de parler. Mais le véritable mal dont elle est atteinte est encore pire.
- Comment vous… Vous êtes encore un de ces charlatans.
- Non, pas du tout. Ça va te paraître insensé mais… Le Mangeur d’Espoir… C’est une entité maléfique qui profite de la tristesse des gens pour s’infiltrer dans leur esprit. Il se nourrit de la joie présente dans leurs plus beaux souvenirs et ne laisse derrière lui que ténèbres et désolation. Et je crois bien que ta mère est sa nouvelle victime.dialogue entre Adrian Stern et Rachel