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Tirailleurs
Tirailleurs



Fiche descriptive

Historique

Mathieu Vadepied

Omar Sy, Alassane Diong, Jonas Bloquet...

4 janvier 2023

1h40

Chronique

1917. Bakary Diallo s'enrôle dans l'armée française pour rejoindre Thierno, son fils de 17 ans, qui a été recruté de force. Envoyés sur le front, père et fils vont devoir affronter la guerre ensemble.

Galvanisé par la fougue de son officier qui veut le conduire au cœur de la bataille, Thierno va s'affranchir et apprendre à devenir un homme, tandis que Bakary va tout faire pour l'arracher aux combats et le ramener sain et sauf.
un excellent film!


Aux soldats inconnus
1917. Pour veiller sur son fils, Thierno, qui a été enrôlé de force dans l’armée française, arraché à son pays pour aller combattre sur le front, Bakary Diallo s’engage volontairement. Père et fils vont se confronter aux horreurs et à l’absurdité de la guerre…

Alors que, galvanisé par son officier supérieur, Thierno va s’affranchir de la tutelle paternelle pour participer à des opérations sans cesse plus dangereuse, son père s’efforce de trouver un moyen de les sortir de ce bourbier dont rien de bon ne peut sortir pour le ramener sain et sauf au Sénégal…

Tirailleurs, photo du film
l’histoire oublié des tirailleurs…
Il suffit d’entendre les politiques de droite ou d’extrême droite parler de ce film ou lire les tombereaux de haine déversés sur les réseaux sociaux pour comprendre à quel point ce film est une œuvre nécessaire et salutaire… Pour nostalgique du temps des colonies, les tirailleurs n’avaient ni plus ni moins de mérite à combattre sous le drapeau tricolore que les soldats de métropole, car ils ne faisaient, comme eux, que défendre leur pays contre l’envahisseur allemand… A ceci près qu’ils n’étaient pas citoyens français et ne bénéficiaient donc pas des droits de ces derniers alors même qu’on exigeait d’eux qu’ils accomplissent les mêmes devoirs ! Et si on promettait aux engagés volontaire la nationalité française s’il servait sous les drapeaux, c’est bien qu’ils n’étaient alors pas considérés comme français ! Pour compléter le tableau, on pourrait parler plus largement des pensions d’anciens combattants et de la difficulté de les toucher pour ceux qui avaient pourtant versé leur sang pour la France mais dont les pays d’origine avaient depuis pris leur indépendance ! Il y a là aussi beaucoup à dire, mais là n’est pas le propos du film…
Il n’est par ailleurs pas inintéressant de prendre le temps de lire les critiques assassines de certains internautes sur des sites tels Allocine. Elles montrent que la droite dure s’empare d’un sujet sensible pour balayer de leur mépris le salutaire devoir de mémoire qu’il convient de faire pour qu’on n’oublie pas ce que l’on doit à ces « étrangers » qui combattirent à nos côtés contre les allemands… Sans oublier que les tirailleurs nord-africains comptent, avec ceux des Zouaves, parmi les plus décorés de l'armée française ! Et, quand on y réfléchit, il est assez incompréhensible d’avoir dû attendre près d’un siècle pour que le cinéma leur rende hommage… La polémique entourant les propos pourtant aussi limpides que lucides d’Omar Sy, extraits d’un entretien accordé au Parisien à l’occasion de la sortie du film, est-elle aussi hallucinante, montrant si besoin était à quel point l’histoire est, pour ceux qui les tiennent, adaptables et falsifiable pour servir une idéologie aux relents nauséabonds…
Tirailleurs, photo du film
Les prémisses du film sont bouleversantes : on voit l’armée française traquer des jeunes désireux d’échapper à la conscription comme des bêtes, car, faute d’état civil, les autorités coloniales pouvait, depuis un décret datant de 1912, les réquisitionner en toute circonstance pour effectuer leur service de quatre années en dehors de leur pays d’origine ! Et voilà donc ces jeunes déracinés contraint de défendre les frontières mouvantes d’un pays dont ils n’ont jamais foulé le sol et dont la langue même leur était parfois inconnue…

La fureur et l’absurdité des combats est formidablement bien retranscrite, montrant le chaos sans nom dans lequel était plongé les combattants de tous bords et l’absurdité de ces escarmouches meurtrières où des soldats montaient sous la mitraille à l’assaut des tranchées adverses pour gagner quelques mètres qui seraient reperdus lors d’un prochain assaut ennemi, comme le résume très bien un jeune officier en mal de reconnaissance paternelle, désinhibé par l’alcool… Les acteurs s’avèrent plutôt crédibles et décors et costument contribuent à nous immerger dans cette époque troublée où l’on perdit une part de notre humanité…
Tirailleurs, photo du film
Evitant l’ornière du manichéisme, Tirailleurs est un film tout à la fois bouleversant et salutaire qui rappelle à tout un chacun ce que l’on doit à ces hommes venus, parfois sous la contrainte, combattre sous nos drapeaux… Car, alors même qu’ils ne bénéficiaient aucunement des droits réservés aux citoyens français, on exigeait d’eux les mêmes devoirs…

Porté par une brochette d’acteurs particulièrement convaincants, Omar Sy, Alassane Diong et Jonas Bloquet en tête, et bénéficiant d’un soin méticuleux apporté aux décors et aux costumes, le film nous immerge au cœur du chaos de cette guerre qui a englouti la jeunesse de nombreux pays, pointant l’enrôlement de force de certains tirailleurs, l’absurdité de la guerre et donnant à ressentir l’ambiance irréelle qui régnait dans l’enfer des tranchées…

Un film poignant, âpre, émouvant et précieux…

Le Korrigan




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Inspiration jeux de rôle

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