Alors que le roi Arthur et se chevaliers partageaient un joyeux banquet, un chevalier en armure fait irruption… Méléagant informe le roi qu’il retient en otage plusieurs de ses sujets que si le roi confie la Reine à son champion pour qu’il vienne le défier et le vaincre…

Voyant que le roi ne réagit pas, le bouillonnant Keu annonce qu’il ne peut rester au service du roi. Pour le retenir, Arthur et Guenièvre s’engage à lui accorder une faveur… Keu exige du roi qu’il lui lui confie la Reine pour qu’il puisse relever le défi du chevalier. Ne pouvant se dédire, le roi ne peut qu’accepter…

Gauvain se propose de les suivre pour protéger Guenièvre. En chemin, il croise un chevalier errant qui semble lui aussi vouloir sauver la Reine… Ce dernier semble prêt à tout, même à perdre son honneur et son amour propre en acceptant de prendre la place dans la charrette du déshonneur pour obtenir des informations sur la Reine…

La Geste arthurienne fait partie des grands mythes européens et les récits de ces chevaliers regroupés autour d’un roi mythique n’ont cessé depuis d’inspirer scénaristes et romanciers… Avec ce Chevalier à la Charrette, premier tome de Lancelot, Clotilde Bruneau se propose de revenir aux sources en adaptant ce célèbre roman du poète Chrétien de Troyes dont les spécialistes s’accordent à dire qu’il a créé la figure de l’un des meilleurs chevaliers du monde qui ne put trouver le Graal à cause de son amour pour la femme de son roi…

Comme de coutume avec les récits primitifs de la légende arthurienne, la structure du récit et le comportement des différents protagonistes pourra surprendre le béotien : des exigences de Keu, frère de lait d’Arthur, en passant par l’absence apparente de réaction d’Arthur, la façon limite irrévérencieuse de Gauvin de parler au roi, son oncle, ou les provocations du cruel chevalier Méléagant qui sapent à elle seule l’autorité du roi qui ne peut, parce qu’il est roi, réagir et défier le vil chevalier pour sauver ses sujets… Le récit ne peut se comprendre qu’à la lumière de l’amour courtois qui l’innerve. Guenièvre y incarne la femme idéale, belle, prévenante et inaccessible. Lancelot incarne l’amoureux transi qui va souffrir et se sacrifier par amour, subissant de nombreuses épreuves pour éprouver ses sentiments et son dévouement envers sa dame, suivant sans le savoir un parcours initiatique tortueux où il devra faire preuve d’humilité, voire de soumission…

Si la couverture de Paolo Grella s’avère magnifique, le dessin de Carlos Rafael Duarte est tout aussi somptueux. Rehaussé par les couleurs délicates de Ruby, son trait souple et son encrage subtil évoquent par bien des aspects le formidable travail de N. C. Wyeth, conférant à ses planches composées avec soin une force évocatrice rare… L’album est complété par un dossier étoffé qui nous parle de la naissance, des caractéristiques et de la signification des romans courtois.

Présidée par le philosophe Luc Ferry, La Sagesse des Mythes s’ouvre vers d’autres horizons. Après avoir exploré les mythes antiques, la collection se penche sur contes et légendes… et c’est tout naturellement qu’elle nous immerge dans la Geste arthurienne en mettant en scène l’un de ses plus emblématique personnages : Lancelot, fils du roi Ban de Bénoïc qui fut élevé par la Dame du Lac…

Figure archétypale du chevalier et de l’amant courtois, Lancelot va se lancer avec Gauvain, le neveu du roi Arthur, à la recherche de la Reine Guenièvre, enlevé par le cruel chevalier Méléagant. Le chevalier va subir une série d’épreuve destinée à éprouver sa valeur et ses sentiments pour la Reine.

Ce récit initiatique est mis en image par le dessin somptueux qui évoque le remarquable travail de N. C. Wyeth par ses compositions et l’élégance de son trait, rehaussé par les couleurs lumineuses de Ruby… Fidèle au roman éponyme de Chrétien de Troyes qui créa le personnage, ce Chevalier à la Charrette s’avère captivant et ravira les amateurs des récits primitifs gravitant autour de la figure d’Arthur…

- Nain, renseigne-moi. Sais-tu quelque chose sur la Reine ?
- Ha Ha Ha ! Encore ! Si tu éprouves autant de haine envers toi que c chevalier, je t’en prie, monte et je t’emmènerai avec lui.
- Je ne suis pas assez fou pour faire chose pareille. Avance ! Je me contenterai de te suivre. Son sacrifice est suffisant pour deux.dialogue entre Gauvain et