« Tatanka » est l’histoire imagée d’une petite mais tenace association « éco-guérilla » américaine d’inspiration amérindienne, confrontée à une bévue sanitaire virale que les autorités militaires tentent de camoufler.

Le dessin de Gaël Séjourné est assez réaliste, et me rappelle le trait d’Aleksi Briclot, connu pour ses illustrations époustouflantes de jeux tels que « Néphilim : Révélation » et « Cops ». Ce qui veut dire que cela se veut réaliste, un peu hype, même si l’excellence n’est pas la même, sans doute parce qu’il ne s’agit pas d’un même travail. Quoi qu’il en soit, le réalisme des personnages et de leur mise ancre ce récit dans notre réel pour lui apporter un petit surplus de crédibilité. La mise en couleur de Jean Verney est honnête, dans les tons bleus ou orangés (principalement, mais c’est une question de décor et de vêtements), selon qu’il s’agisse du jour ou de la nuit.

L’intrigue serait passionnante, s’il ne s’était s’agit d’un thème déjà traité dans des formes quasi-identiques par le cinéma, notamment. On ne peut que reconnaître l’empreinte d’une « Armée des 12 Singes » ou encore et surtout du film « Alerte » avec Dustin Hoffmann. Il y a même une scène directement extraite du film. Manque d’inspiration ou hommage affirmé ? Quoi qu’il en soit, vous sentirez passer comme un air de déjà-vu, surtout si vous êtes familiers avec les deux films. Malgré cette petite critique, ça tient la route et cela se lit facilement, d’autant plus que Callède se donne le temps d’approfondir le portrait psychologique de chacun des personnages, en tâchant d’expliquer ce qui peut pousser les uns et les autres à faire partie d’une association, notamment de ce type : recherche d’une famille, vengeance sociale, etc. Du coup les centres d’intérêt sont multipliés, à chacun de préférer la destinée d’un acteur du drame en particulier, ou simplement de se laisser porter par l’histoire. Il va falloir attendre la suite pour que tout cela décolle pour de bon, avec –espérons-le- des surprises originales à la clé…

Bref, c’est du bon, à défaut d’être tout à fait de l’original (quoique en BD…), surtout pour ceux chez qui –comme moi- le Bison rugit encore, entre l’appel à l’aide et la vindicte des vies qui se perdent…