Surfant sur la vague claustrophobique qui se dégage du genre horrifique ces temps-ci (« Darkness », mais surtout « Creep » et « The Descent »), « La Crypte » (« The Cave » originellement) est une sympathique surprise de Bruce Hunt (assistant réalisateur sur « Matrix » et « Dark City »), à laquelle je ne m’attendais pas vraiment. Une belle variation sur thème du fantasme de retour au ventre maternel et du rapport à la femme (version castratrice).
Première constatation : il y a des moyens. Les vues des grottes sous-marines sont très belles, alternant entre les décors naturels (Yucatan) et artificiels (studio roumain). Il faut dire que l’équipe a passé plus de 3500 heures sous l’eau, avec des spécialistes de la plongée en appui et sans compter l’entraînement préalable des acteurs !
Le scénario réussit le tour de force d’être assez original dans son traitement. Ici, point d’abus d’effets de manche pour faire sursauter le spectateur. Il s’agit presque, en fait, d’un film d’aventure souterrain, puisqu’il fait la part belle aux prouesses physiques et aux cascades.
Comme je le disais, si l’idée de base de l’intrigue est assez originale et surtout tout à fait fondée (l’endémisme biologique est un phénomène relativement fréquent, y compris dans les écosystèmes souterrains), elle est poussée jusqu’à un paroxysme tout à fait irréaliste (question de place, difficile de se promener dans le labyrinthe étroit que constituent les entrailles de notre belle planète quand on est vraiment…monstrueux) mais pour autant authentiquement jouissif. J’apprécie beaucoup. Les créatures valent le ticket, plaçant le film quelque part entre « Alien » et le récent « The Descent ». Le mode de déplacement des choses au bout du tunnel est carrément génial.
Les acteurs se débrouillent pas trop mal, même si ils sont parfois un peu trop glamourisés (non, on ne se ballade pas bras nus biceps huilés quand on traverse un boyau rocheux large comme un trou de souris). La palme revient au chef d’expédition (Cole Hauser), qui a vraiment la gueule de son emploi.
Au final, on tient un petit huis-clos vitaminé et inventif (enfin pas trop quand même, ce n’est qu’un film d’horreur) qui pourra satisfaire les amateurs du genre. La fin aurait pu être plus sombre et moins surprenante, mais pourquoi pas ?... Et justement, c’est sur cette interrogation que ce film peut valoir le coup d’être vu. Prêts à plonger ?...
